Chapitre 52

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Paris. Paname. La capitale de la France. La ville de l'amour. La ville Lumière. Voilà où je suis. Nous sommes le jeudi vingt-cinq mars, je suis arrivée hier. Dans l'appartement parisien de Florian, je m'assois sur le lit. Florian se retourne en bougonnant. Hier, enfin plutôt ce matin, je l'ai senti se coucher tard. Nous avons passé la soirée ensemble puis je suis vite partie rejoindre le lit en savant que j'aurai besoin d'énergie pour aujourd'hui. Lui, je ne sais ce qu'il a fait mais m'a rejoint vers quatre heures du matin. Tu m'étonnes qu'il n'est pas en état de se lever à six heures trente. Je dépose un léger baiser dans son cou et me lève doucement.

«- Esmée ?, dit une voix totalement endormie.
- Oui ?, dis-je doucement.
- Ce te dérange si je viens plus tard ?
- Fais comme tu le sens, marmotte. »

Sept heures cinquante, je viens d'arriver sur le lieu du tournage après m'être perdue dans le métro parisien. J'ai retrouvé Sam. Nous entrons dans le studio. Je salue tout le monde. Ici, il y a pas mal de monde : Sophie, ma directrice artistique, Alix, jeune réalisateur que j'ai rencontré à Toulouse, Tiya, maquilleuse et coiffeuse de talent, Sana, ingénieur son, Nathaël et Jamy, deux cadreurs et Agnès, photographe. Il y a également tous les musiciens du conservatoire de Toulouse ainsi qu'une de leur professeur : Madame Galo. Agathe, pianiste, Sacha, batteur, Aristide, saxophoniste et Clémentine, violoniste. Tout le monde travaille et règle les derniers détails. Tiya me prend en charge et s'occupe de mes cheveux. Elle les lisse rapidement et me maquille. Pendant cela, Olivio me surprend. Nous parlons rapidement avant que j'aille me changer.

Onze heures. Un nouveau maquillage sur le visage. Un jean large bleu clair, un top blanc laissant légèrement apparaître mon ventre, une veste à carreaux noir et blanc et des air force couvrent mon corps. Je me tiens face au micro sur pied. Derrière moi se place Agathe face à son piano, Sacha face à sa batterie et Clémentine arrange son violon avec l'aide de Madame Galo. Devant moi s'affairent Alix et Sophie pour diriger Nathaël et Jamy pendant qu'Agnès prend son appareil en main. La porte du studio s'ouvre. Florian arrive, souriant. Il salut tout le monde et je l'entend s'excuser de son retard en expliquant son coucher tardif. Il arrive à ma hauteur et arrange mon micro.

«- Ça se passe bien ?, me demande Florian.
- Très bien., dis-je en souriant.
- Vous faîtes laquelle là ?
- Set fire to the rain, Adèle.
- Ta voix, ça va ?
- Super.
- Le stress ?
- Je fais de mon mieux., dis-je en riant nerveusement.
- Tu vas déchirer ! »

Je le check. Alix demande le silence sur le plateau. Tout le monde se tait, Florian part s'asseoir hors champ au côté de son frère et de Sam. Il me fait un pouce en l'air.

«- Silence ! Ça tourne ?, s'exclame Alix.
- Ça tourne !, dit Nathaël.
- Ça tourne !, répète Jamy.
- Ça tourne !, renchérit Sana.
- Prêts ?, demande Alix.
- Prêt !
- Prête.
- Prête !, disent les trois musiciens.
- Esmée ?, me demande Alix.
- Prête.
- Trois, deux, un. Action ! »

Je m'enferme dans la bulle. Une boule de stress se loge au creux de mon estomac. Quatre coups de baguettes se font entendre, puis les premières notes de piano d'Agathe. Je prononce les premiers mots. Mon stress s'en va immédiatement. Lorsque Clémentine fait résonner son violon au moment du refrain, je frissonne. Je ressens la musique, je me sens bien, emportée. Je ne calcule pas les notes que je sors, elles sortent seules sans que je n'ai besoin de les réfléchir. La lumière orangée du studio me donne une impression de chaleur. Ma dernière note, une longue et haute note, s'achève.

«- Couper !, crie Alix. »

Nous applaudissons. Alix vient me voir et félicite les musiciens et moi avant d'annoncer la pause de midi. Tout le monde commence à sortir du studio, je dirige mon regard vers les chaises où étaient assis Olivio et Florian. Je vois Olivio dire quelque chose à son frère puis se diriger vers la sortie. Florian pose soudainement son regard sur moi, un regard admiratif. Il sourit et se lève. Il passe son bras autour de moi.

Il comble ce vide (Bigflo Et Oli)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant