Chapitre 62

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Papa : Courage pour cette journée. Tout va bien se passer, je t'envoie tout mon soutien. Je t'aime ma fille.
Moi : Merci, j'espère que tout va bien se passer... Je t'aime aussi papa.
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Nous sommes le lundi douze avril. Dans quelques heures, je serai au palais de justice, de nouveau face à Thomas pour l'ultime étape de ce procès. Le première partie s'est déroulée le jeudi huit avril. J'ai appris au dernier moment que Florian ne pouvait pas m'accompagner à l'intérieur de la salle du jugement. Il a dû rester à l'extérieur. J'ai donc dû affronter, seule, le regard de Thomas. Son regard était énervé et dur, il m'a glacé le sang. Nous avons toutes été surprises de le voir accompagné d'un avocat... Aujourd'hui, le juge va délibéré. Une fois la délibération faite, la cour d'appel annoncera son arrêt. Soit, si nous avons gagné le procès ou pas. Je suis fatiguée, et j'ai vraiment hâte que tout cela s'arrête. Que ce stress permanant cesse. Je ne dors plus, trop stressée et apeurée par ce qu'il peut se passer. Mes cauchemars suivis de mes crises d'angoisse, ayant cessé depuis quelques semaines, sont revenus au galop. Florian est là, chaque fois que ça m'arrive, et je ne sais comment le remercier. J'ai cette impression d'être un bébé faisant perdre les nuits de ses parents. Je prend une grande inspiration. Ça va bien se passer. Même moi, en me disant ça, je ne me crois pas.

«- Mon ange ? »

Je me retourne, surprise que Florian ait utilisé un surnom.

«- Mon ange ?, dis-je surprise et amusée.
- Ouais, mon ange., répète Florian.
- Depuis quand on utilise des surnoms ?
- J'en sais rien., rit Florian. Mais j'avais envie.  »

Il parle d'une voix douce, réconfortante. Il me parle avec cette voix depuis la veille de la première partie du jugement.

«- Tu voulais ?, dis-je en me retournant vers le miroir.
- On va y aller. »

Je me retourne et lui sourit. Je m'approche de lui et me faufile dans ses bras. Ces bras qui me donne du courage, de la force. Il se sépare doucement de moi, et me regarde tendrement avant de rapidement déposer ses lèvres sur les miennes. Une explosion folle de sensation résonne en moi. Il me sourit doucement et me prend la main.

«- Aller, mon ange. Tu dois y aller là, tu ne peux plus repousser, c'est l'heure., me dit doucement Florian.
- Mon ange., dis-je en souriant.
- Ça va ! J'essaie d'être mignon et romantique ! Casse pas tout !, s'exclame Florian en riant.
- Désolée., ris-je.
- Aller, arrête de gratter du temps, il faut que tu y ailles. Je t'attends ici. »

Je vais trouver maladroitement une dernière fois ses bras et sors de la voiture, tremblante. Je traverse la rue, en sentant mon cœur tambouriner dans tout mon corps. J'entre, la boule au ventre, dans le bâtiment rouge – le Palais de Justice. Je me présente à l'accueil, et rejoins l'entrée de la salle du jugement. J'y entre. En posant un pied sur cette moquette, ma peur se multiplie par dix. Thomas est là, assis à sa place près de son avocat et entouré de deux policiers. Je comprends pas comment cet avocat fait pour essayer de défendre ce type. En me voyant, il replace nonchalamment sa mèche noire avant de parler avec son avocat. Je me dirige vers ma place, salue Hélène, Valéria, Maître Fayolle, Fanny et enfin Romane. À force de repousser ma sortie de la voiture, je suis évidemment la dernière. Une tension est palpable dans le salle. Une tension désagréable. Je vérifie que mon téléphone est en mode avion et l'enfuis au fin fond de mon sac. Je déteste cette ambiance. Soudain, les six jurés, l'avocat général, la huissiére et le greffier s'installent. Puis, quelques instants après, ce sont la Présidente et ses deux assesseurs qui s'installent au milieu de tout le monde. Hélène, près de moi, m'attrape la main. Nous nous échangeons un sourire disant "ça va aller". Une sonnerie annonce le début de la séance et la Présidente prend la parole. Elle souhaite nous entendre, nous les victimes, à nouveau. Je m'affaisse au fond de ma chaise, il va encore falloir ressasser ces souvenirs monstrueux.

Il comble ce vide (Bigflo Et Oli)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant