Il comble ce vide (Bigflo Et Oli)

Chapitre 17

Ça fait une trentaine de minutes que nous parlons avec Florian. Nous avons bien ri, enfin il s'est bien foutu de moi surtout !

«- Alors, du coup ça y est t'es en vacances toi ?, me demande Florian.
- Ouais ! Enfin !
- Tu fais quoi ?
- Je vais monter sur Reims pour la Toussaint. Je vais aller voir mon père, ma marraine et ma mère. Il faut que je téléphone à mon père et que je prenne mes billets et toi ?
- Rien., dit-il en riant.
- Vous commencé votre pause quand ?
- On fait le dernier live Twitch, insta' et tout le huit novembre.
- Ça va ?
- Ouais, ça va faire bizarre mais ça va faire un bien fou.
- Et Oli, ça va ? J'ai cru comprendre qu'il avait peur dans le doc' ?
- Ça y est t'es une vraie fan !, s'exclame Florian.
- Et ouais ! Tu crois quoi ?, dis-je souriante.
- Non, en vrai il appréhende beaucoup. Il déteste ne rien faire et rester seul du coup voilà. On a pas de réu' jusque fin novembre donc il a peur.
- Je comprends. Fin' non pas trop parce que rien foutre c'est ma passion mais voilà t'as capté quoi !
- Oui, oui !, dit Florian en riant.
- Bon, Florian. Dis moi ce qu'il va pas ? »

Je vois que depuis le début, il est pas bien.

«- Je m'en veux., me dit Florian en baissant les yeux.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Explique moi., lui dis-je calmement.
- J'étais avec mon meilleur pote assis et on discutais et un fan est venu. Ça m'a soulé parce que je voulais être tranquille et j'ai été un peu froid. Antoine, mon meilleur pote, m'a engueulé et m'a dit qu'il fallait que je redescende parce que j'étais personne et il a raison. Mais je me suis énervé, j'ai pété un câble et je suis parti sous les insultes d'Antoine. Et je m'en veux d'avoir mal parlé au fan et de m'être énervé.
- Florian... C'est pas la fin du monde. Ça arrive que tu fasses des erreurs et que agisses mal avec les fans, tu peux pas être parfait. C'est normal que Antoine te le fasse remarquer. Ta faute, là, c'est de t'être énervé mais c'est humain de faire des erreurs ! T'en veux pas ! Tu sais ton erreur et tu vas essayer de ne pas la refaire hein ! Aller ! Ça va s'arranger, c'est pas grave. C'est pas la première fois que ça arrive non ?
- Oui, mais j'ai abusé...
- L'erreur est humaine Florian. On apprend en faisant des erreurs. Donc demain, tu vas le voir, tu t'excuses, vous vous faites un FIFA et voilà !
- Mmh... »

Je passe mon bras derrière ses épaules et pause ma tête contre lui. Nous restons comme ça quelques instants avant que je me relève.

«- Et toi ? Qu'est-ce qu'il ne va pas ?, me demande Florian.
- Moi ? Mais ça va bien !
- Esmée, tu me la fais
pas celle là ! On s'est pas vu pendant une semaine et quand je te revois, tu as perdu du poids et tu n'étais pas maquillée alors que j'ai compris que tu déteste ne pas l'être. Tu as à peine manger tes œufs hier. Tu as l'air fatiguée aussi ! Qu'est-ce qu'il se passe ?, me dit Florian en me regardant avec un regard inquiet. 
- Bon, d'accord, ça va pas trop.
- Dis moi ce qu'il y a. Tu es là pour écouter mes problèmes et me rassurer. Je suis là pour t'écouter et te rassurer aussi. Dis moi.
- C'est compliqué.
- Dis moi. Je sais que ça va te faire du bien. Ça t'as fait du bien de me parler de ta mère. Je me trompe ?
- Oui, c'est vrai.
- Alors dis moi., me dit Florian calmement en me regardant tendrement.
- Il faut que je t'explique toute l'histoire...
- On a toute la nuit.
- Bon, prépare toi.
- Je t'écoute. »

J'ai pas raconté cette histoire depuis longtemps. Je prend une inspiration. Je me dévoile encore un peu plus à Florian. Je regarde dans le vide. C'est parti.

«- Quand je suis arrivée au lycée, je connaissais personne. À la sortie, il y avait toujours un gars, il avait dix-neuf ans et moi, quinze. Il s'appelait Thomas. Toutes les filles voulaient être avec lui et il était pote avec tout le lycée alors qu'il n'y était même pas. Je savais qu'il sortait avec beaucoup de filles. Un jour, il est venu vers moi. Il a commencé à être très tactile avec moi et on est sorti ensemble. J'étais amoureuse. C'était comme un rêve jusqu'à un soir. Ce putain de soir... Il m'a invité chez lui un soir quand ses parents n'étaient pas là. Il voulait coucher avec moi... Et moi non. Il m'a forcé... Je me souviens qu'il m'ait plaqué et qu'il m'ait attrapé les bras pour les bloquer. Il m'a déshabiller et j'ai rien pu faire. Il m'a utilisé... comme un jouet. Il m'a... Non. Bref. Je me sens sale. Désolée.
- Tu t'excuses pourquoi là ! Hé Esmée ! La personne qui est sale c'est ce gros porc pas toi ! Esmée tu n'es pas sale !
- Et le soir où on a mangé au restau' à Toulouse, quand j'ai payé, il était au comptoir. »