Chapitre 61

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La pluie tape violemment sur les volets, mais nous ne daignons pas nous lever. Calée dans les bras de Florian, je lui caresse le torse pendant que lui caresse mon bras du bout des doigts.

«- Comment tu t'es fait ta cicatrice sur l'épaule ?, lui demandais-je.
- Euh..., réfléchit Florian en riant. Oli m'avait poussé dans un parc de jeu et je suis tombé sur un truc pointu quand on était gamin. Et toi, comment tu as fait celle que tu as sur le côté du sein gauche ?
- Tu as vu ça toi ?, dis-je en riant.
- Bah bien sûr, attend !
- Je suis née avec une excroissance de peau à cet endroit. Mes parents me l'ont fait enlever, et ça a laisser cette petite cicatrice. T'en as d'autre des cicatrices ?
- Ouais, sur le menton cachée sous ma barbe ! Quand j'avais commencé à me rasé, je m'étais coupé fort sur le menton. J'ai gardé une trace. »

Je ris doucement.

«- Ne te moque pas !, s'exclame Florian. Et toi ? D'autre cicatrice ?
- Non. »

Quatorze heures vient de s'afficher sur toutes les horloges du même fuseau horaire que celui de la France. Florian est parti au studio pour travailler avec son frère. J'attrape mon portable et appelle le numéro que Florian m'a laissé, frébrile.

«- Cabinet Rosity, bonjour. Que puis-je faire pour vous ?, récite une femme comme un poème.
- Bonjour, j'aimerais prendre rendez-vous avec le docteur Guillon s'il vous plaît.
- Vous avez déjà eu rendez-vous avec lui ?
- Non, jamais.
- Un médecin vous y envoie ?
- Non, un ami. »

J'ai dis ami. Ami, parce que je vais déjà étaler toute ma vie à un médecin, c'est pas pour que la secrétaire y ait le droit aussi.

« - Très bien, je peux vous proposer un rendez-vous le vendredi six mai à quinze heures.
- Très bien.
- À quel nom ?
- Esmée Lombard.
- Je pourrais savoir votre âge.
- J'ai vingt et un ans.
- Très bien. Donc le vendredi six mai à quinze heures.
- Merci beaucoup.
- Au revoir, bonne fin de journée.
- Vous de même. »

Ça, c'est fait. Je préviens Florian par message puis me pose à nouveau devant mon ordinateur, pour faire un semblant de travail. Jusqu'au moment où je reçois un appel de Gabrielle.

«- Allô ?, dis-je.
- Toi, moi, en centre-ville pour faire les boutiques dans vingt minutes., me dit Gabrielle sérieusement.
- Bonjour impolie ?
- Aller, bouge ton boule, je pense que tu as besoin de changer d'air.
- J'arrive., dis-je en souriant.
- Sarah nous rejoint dans plus ou moins quarante minutes.
- D'acco- »

Elle raccroche avant que je puisse lui répondre. Je ris doucement avant de me préparer pour sortir de l'appartement. La pluie a cessé mais, les nuages ne sont pas partis. J'enfile donc une veste, prévoit un parapluie et sors de l'appartement.

«- Les filles ! »

Gabrielle et moi nous retournons et découvrons Sarah. Elle me prend dans ses bras.

«- Ça va ma poule ?
- Bien et toi, mon coq ?, dis-je fière de moi. »

Sarah me lance un regard noir avant d'enlacer Gabrielle.

«- Bon, les filles !, s'exclame Gabrielle. Venez, on fait du shopping, ma garde robe commence à vieillir.
- On y va !, dis-je en entrant dans la boutique de vêtements qui se trouve à ma droite.
- Elle perd pas de temps., dit Gabrielle en riant.
- Elle veut plaire à Flo !, s'exclame Sarah.
- Je lui plaît tellement que même en jean skinny et en t-shirt oversize gris, il me résiste pas. Même pas besoin d'un effort., dis-je en pensant à la veille.
- Retire moi cette image de ma tête !, s'exclame Sarah.
- Putain ! Sarah ! Pourquoi tu as dis ça ? Ah !, se plaint Gabrielle. »

Je ris et m'aventure dans les rayons de vêtements. Je regarde les nombreux portants, ne trouvant pas mon bonheur contrairement aux filles. Je passe donc mon temps à aller chercher la taille du dessus ou du dessous pendant les essayages. Sarah a trouvé une jolie robe ainsi qu'un beau pantalon en tissu alors que Gabrielle, elle, a trouvé deux hauts et un short. Nous enchaînons les magasins.

Il comble ce vide (Bigflo Et Oli)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant