Il comble ce vide (Bigflo Et Oli)

chapitre 45

«- On se revoit avant que tu repartes de toutes manières !, s'exclame Florian.
- Oui, bien-sûr ! »

Je la vois enfin s'éloigner. Je souffle un bon coup pendant que Florian referme la porte. Je pars tout de suite rejoindre le canapé. Maud ne s'est pas gênée pour refaire quelques reproches sur mon apparence ou ma posture. Florian la reprenait à chaque fois, je le remercie intérieurement. Je me suis empêchée de vriller. Ses manières me deviennent de plus en plus insupportables. Sa manière de se comporter avec Florian se voulait clairement provocatrice. Elle s'affaissait sur lui dès qu'ils rigolaient, elle faisait clairement exprès de prendre son verre en même temps que lui pour que leurs mains se frôlent et elle s'est permise plusieurs fois d'enlever des pseudos poussières sur son sweat. Sans oublier le clin d'œil qu'elle m'a lancé lorsqu'elle a enlacé Florian avant de partir. De la pure insolence, ça me met hors de moi. Cependant, je n'ai pas réagi à tous ses piques. Je suis plus mature qu'elle. J'interprète son clin d'œil comme "regarde, c'est moi qu'il prend dans mes bras". Ok, mais en attendant c'est avec moi qu'il est. Donc fais ton cinéma, c'est moi qu'il a choisi. Florian s'assit près de moi et souffle un bon coup.

«- Esmée ?, me dit Florian.
- Oui ?
- L'écoute pas, elle aime bien provoquer mais dans le fond elle est gentille. »

Je hoche simplement la tête. J'ai envie de le croire. Même si dans le fond, je n'y crois pas.

Nous sommes le mercredi dix février. J'ai mon après-midi de libre. Maud est repartie chez elle au début du mois. Je me ballade tranquillement dans la rue commerciale de Toulouse avec Gabrielle. Nous parlons en entrant dans quelques magasins. Nous entrons surtout dans les magasins de bijoux et de vêtements. De vrais fashion victimes comme aurait dit mon père. Je regarde rapidement les rayons homme sachant que la saint Valentin approche à grand pas. Je vois un collier argenté. C'est une chaîne simple, mais dont la simplicité en fait sa beauté. Je la prend. Je pense que ça lui plaira. Je fais ça sous le sourire de Gabrielle.

«- Qu'est-ce qu'il te fait si sourire ?, dis-je en sortant du magasin.
- Le fait que tu achètes un cadeau pour la saint Valentin. On m'aurait dit ça quand on s'est rencontré, j'aurai bien ri., m'explique Gabrielle.
- Et toi ? L'année prochaine ce sera bon ?, dis-je en rigolant. On ira ensemble ?
- Laisse moi profiter de la vie !, rit-elle. »

Nous avons marcher toute l'après midi avant de se poser dans un café pour goûter, telles deux enfants sortant de l'école.

Je viens de rentrer. Mon téléphone vibre.

💬
Florian : Le 14, prévois rien. Je viens te chercher vers 18h30. Prévois un sac pour une nuit et une tenue de rechange. Fais toi belle.
Moi : D'accord petit être mystérieux.
Florian : Je suis pas petit.
Moi : Si tu le dis. Je peux demander à ton frère si tu veux.
Florian : Tu n'es vraiment pas obligée.
💬

Je ris doucement. En soit, je ne peux rien dire de plus, je suis plus petite que lui. Je me doute qu'il va m'emmener au restaurant pour la saint Valentin mais pourquoi me demande-t-il de préparer un sac ? Et pourquoi si tôt ? Je déteste les surprises. Ça me stresse. 

💬
Moi : J'aime pas les surprises.
Florian : Et moi, j'adore en faire. On a tous dit "ah c'est dommage"...
Moi : Mais c'est peut-être la dernière fois...
💬

Le douze février. Nous sommes le vendredi douze février. J'arrive devant les locaux. Je prend une grande inspiration. Mon père m'a envoyé un message pour me dire qu'il était fier. Acte qui m'a beaucoup touché... Je pousse la porte. C'est fermé. Je ris nerveusement. Ça a toujours été fermé, j'espère encore que ça soit ouvert alors qu'il faut un badge pour ouvrir. Badge que je n'ai pas.

💬
Moi : Je suis là.
Florian : J'arrive.
💬

La porte s'ouvre sur Florian souriant. Un frisson me parcourt le corps. J'entre rapidement. Je dépose rapidement mes lèvres contre les siennes. Il semble déboussolé. Je ris doucement. Nous marchons vers la salle.