❤️Tome2:17♥️

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Cher futur époux 2 :17

Khadija Louise Ndoye

Je viens de faire un trajet en vol que je ne risque pas d'oublier de sitôt. Déjà que j'étais dans tous mes états quand j'ai embarqué sachant dans quel état je laisse ma meilleure amie, sans oublier les conditions dans lesquelles j'avais quitté Dakar et celles dans lesquelles je rentre ; sans prévenir personne.

J'étais tellement triste, préoccupée et stressée que j'avais du mal à respirer normalement. Je voulais juste qu'on me laisse tranquille mais c'était sans compter sur mon voisin de vol. Mon Dieu ! J'ai eu la mal chance de m'assoir à côté d'un vieux blanc qui venait de divorcer d'avec sa femme sénégalaise. Il m'a raconté toute sa vie et même quand j'ai mis un casque et que j'ai fais semblant de mater un truc sur mon écran il a continué à me parler et à me pincer pour que j'enlève mes écouteurs ; du jamais vu.

J'étais là à lâcher des : ah oui ? Wow, chaud ! Mais c'est horrible, massa. Et je peux vous jurer que je ne savais même pas qui est qui dans cette l'histoire qui ne semblait pas avoir de fin. Le bon côté de tout ceci est que je n'ai pas eu le temps de trop réfléchir à mes soucis personnels, Leonard m'en a totalement empêché. Une fois à Dakar il m'a demandé mon numéro pour qu'on garde contacte et pour qu'il me présente à sa fille qui avait apparemment mon âge et deviner quoi ? Je lui ai filé le numéro de mon père, mon grand père plutôt. Ils vont bien s'entendre j'en suis sûre.

Mais je dois avouer qu'il était très gentil. Nous avons atterri vers 4h du matin et il a refusé que je prenne un taxi, seule à cette heure et moi qui ne fais jamais confiance à 100% je ne voulais pas partager le même taxi que lui, il l'a compris et m'a pris un taxi de confiance qu'il a lui-même payé et il a insisté pour qu'on l'appel quand je serais à la maison. Sur le coup j'ai vraiment culpabilisé mais Satan a vite repris le dessus.

C'est dans le taxi que j'ai eu le temps de penser à tout ce qui m'attendait et pour le moment je ne savais pas ce que je faisais, ni quelle sera l'issue de tout ceci. La seule certitude que j'avais est que je ne voulais plus fuir ou laisser quelqu'un d'autre décider à ma place ; j'avais souvent fait cette erreur par choix ou par manque de choix et les conséquences avaient été désastreuses dans les deux cas. Certes le futur semblait flou mais j'étais prête et même si j'échouais, je pourrais me réconforter en me disant que c'était un choix personnel que j'assume et je prendrais cet échec comme une leçon et je me relèverais encore et encore et toujours plus forte.

Je trouve insensée l'idée que les gens ont des femmes de caractères, indépendantes et qui s'assument. Ce n'est pas parce qu'on a décidé de prendre sa vie et son destin en main qu'on n'a pas de cœur, qu'on n'a pas besoin d'amour et d'attention ou bien qu'on en a pas à donner ; les deux ne sont pas incompatibles. Je suis de ces femmes qui n'ont pas besoin qu'un homme les invitent pour sortir, pour enfin décider à se pouponner ou prendre soin d'elles. Je me fais un restau, un ciné, du shopping quand j'en ai envie ou besoin. Je peux aussi bien le faire pour et avec l'homme que j'aime, qui m'aime et qui le mérite. Je suis une femme indépendante qui s'assume mais je suis humaine et je me bas pour les choses et les personnes qui en valent la peine, quitte à me tromper parce qu'apparemment l'erreur est humaine et surprise ! Je suis humaine.

Bref, je suis arrivée chez moi moins de trente minutes plus tard et j'étais assaillie par des sentiments de tout genre en pensant à tout ce qui s'est passé ici avant mon départ. Heureusement que notre vigile était là et était 'presque' éveillé. La surprise que j'ai lu sur ses yeux quand il m'a vu m'a fait éclater de rire au milieu de la nuit ; folle un jour, folle toujours. Il m'a serré tellement fort que maintenant j'avais envie de pleurer, du grand n'importe quoi je vous l'accorde. Je lui ai demandé de me garder mes affaires et de ne prévenir personne, le temps que je revienne. Il était assez perdu mais je n'avais pas trop le temps pour les explications parce qu'il était bientôt l'heure de la prière de fajr.

Cher futur épouxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant