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Fatou Bintou Gomez

Je n'avais toujours pas réalisé que j'ai demandé à un inconnu que j'ai connu il y a moins d'un mois et à qui je confie toute ma vie en le payant, de venir chez moi à 4h du matin. Chez moi, les personnes qui connaissent je peux les compter du bout des doigts, c'est mon havre de paix et je ne laisse pas n'importe qui y pénétrer.

Mais, de toutes les façons je lui confie déjà toute ma vie non ? Et ce soir je veux juste un peu de changer d'air, on n'aura même pas besoin de parler. J'étais dans mes pensées lorsque j'ai senti mon téléphone vibrer et c'était lui, Zakaria. J'ai décroché en m'aspergeant de parfum.

· Je crois que je suis en bas de chez toi, tu viens ? Susurre-t-il de sa voix grave.

· Toi viens, je t'attends devant ma porte pour ne pas que tu ailles frapper chez ma voisine de 60 ans à 4h du matin, son mari est un ancien gendarme.

Il a éclaté de rire et je me suis surprise à sourire comme une conne et à apprécier même son rire.

· Je pensais qu'on devait sortir. Me dit-il après son rire super sexy.

· Moi aussi mais franchement j'ai la flemme, ça te dérange de monter ? Alors donne moi quelques minutes je me...

· Reste devant ta porte c'est mieux sinon je vais aller sonner chez ta voisine, je suis au rez-de-chaussée.

· Haha ! d'accord moi je suis au deuxième, appartement 5B.

Je suis sortie en même temps et je me suis mise à l'entrebâillement de la porte. Je l'ai vu venir vers moi d'une démarche renversante, habillé en short noir et un t-shirt blanc tout simplement mais avec son teint il était juste à tomber. Je me suis remise à sourire comme une conne mais bizarrement lui avait le visage fermé, ce qui m'a refroidie. Et quand il m'a dépassé sans se retourner j'ai tiqué en ouvrant la bouche grandement ; c'est quoi ça ?

· Zakaria. Je l'interpelle.

Il a fait demi-tour, m'a regardé un bref instant avant d'esquisser un sourire.

· Ah c'est toi ? Je croyais que c'était ta voisine. Rigole-t-il laissant apparaitre ses fossettes.

· Parce que je ressemble à une femme de 60 ans ? M'indignais-je la main sur la hanche.

Cette fois-ci il a éclaté de rire avant de venir me faire la bise et mon Dieu son parfummmmm ! je crois que je me suis évanouie pendant 30 secondes.

· Non je voulais juste te taquiner, tu ressemble plus à ma grande mère.

Je l'ai tapé sur le torse le faisant plus rire, quel gamin.

· Aie ! Je rigole, tu es magnifique même en pyjama.

· Je ne vais même pas te répondre, entre.

· Merci. C'est magnifique chez toi.

· Merci beaucoup, allez viens.

En vérité je m'attendais à ce qu'il me demande où sont mes parents parce qu'en Afrique vivre seule, surtout en tant que fille est très mal vue mais il n'a posé aucune question. Il a pris place sur mon canapé préféré et a sorti son téléphone pour taper un truc vite fait avant de me porter ton attention.

· Si je savais qu'on allait rester ici j'allais amener à manger.

· C'est vrai, j'aurais dû te prévenir.

· Ne t'inquiète pas. Comment tu vas et ne me dis pas ça va. Me menace-t-il presque.

· Haha ! Qu'est-ce que je dois dire alors, que ça ne va pas ?

· Si ça ne va pas oui ! son regard sur moi était presque transperçant, j'ai fini par détourner le mien.

Que faire ? Je l'ai fait venir ici à cette heure mais suis-je prête à me dévoiler ? Non ! La question ne se pose même pas. Cela faisait maintenant au moins cinq minutes que j'étais terrée dans un silence à me triturer les doigts et il ne m'a interrompu.

· Tu as quoi dans ton frigo ? On va faire à manger, je meurs de faim. Sort-il en se levant.

Je l'ai regardé les yeux grands ouverts de surprises alors qu'il tournait déjà dans la maison à la recherche de la cuisine. Quand j'ai enfin retrouvé mes esprits et que je me suis levée, il était déjà dans la cuisine, courbé devant le frigo en train de sortir des ingrédients.

· Surtout fais comme chez toi. Dis-je adossée contre la porte, les mains croisées.

· Merci, je compte bien. Rétorque-t-il sans interrompre ce qu'il faisait.

· Les crêpes tu les préfères salées ou sucrées ? Me demande-t-il en ouvrant le sachet de farine.

· J'aime les deux. Dis-je en me rapprochant.

· Tu dois choisir alors.

· Nan je veux les deux. Lançais-je en le défiant du regard.

· Seulement si tu me dis ce qui te tracasse.

· Dès que j'aurais finis de manger.

· Haha ! tu crois tromper qui ? Je suis plus âgée que toi jeune fille.

· Je sais jeune homme mais est-ce que tu sais préparer ? Je ne veux pas retrouver à éteindre des flammes à fajr, tu as vu comment mon appart est magnifique ?

· Très drôle. Je ne devrais même pas cuisiner parce que tu risques de devenir accro à ma cuisine.

· Et il y a un mal à ça ?

· Ça dépend.

On s'est encore défié du regard un instant avant que je ne baisse les yeux, gênée. Il me perturbe je dois avouer.

· Bon, tu veux que je t'aide ?

· Oui ! En me tenant compagnie.

· D'accord dis-je avec entrain et il a encore rigoler avant de me charrier.

· Femme indigne.

· Ah ce n'est pas toi qui débarques chez ls gens à 4h du matin et agis comme un habitant de la maison ? Tu t'attendais à quoi ? Que je te propose de l'aide ? Rêve pas, je suis un partisan du moindre effort.

· Et tu le clames avec fierté.

· Bah ouais !

On a continué à se chamailler et à discuter comme si on était amis depuis toujours et j'ai vraiment apprécié ce moment, un moment très rare qui ne m'arrive que quand je suis avec mes copines. Il m'a un peu parlé de lui, ses études et ses frasques et c'est naturellement que j'ai eu envie de me confier à lui ; c'est mon psy après tout non !

Je lui ai parlé de l'accident de mes amis et tout ce qui me tracasse en ce moment mais je n'ai pas pu lui parler de mon passé, ou du moins pour le moment et heureusement qu'il n'a pas du tout insisté.

Il nous a fait de succulentes crêpes sucrés et salées et je me suis goinfrée sans gêne n'ayant presque rien mangé cette dernière semaine. Il s'est bien payé ma tête en me filmant. J'ai fini par dormir à ses côtés après Fajr et à mon réveil il était déjà parti. C'était bizarre mais il avait surement une urgence et moi aussi d'ailleurs. Khadija venait d'être admise de nouveau à l'hôpital et j'ai dû prendre un taxi pour y aller pour ne pas me tuer ou tuer quelqu'un en route.

Cher futur épouxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant