Cher futur époux 5
Après m'être séparé de Momo, j'ai filé dans ma chambre et j'ai pris la douche la plus rapide de toute mon existence.
Et avant de revenir me poser dans le coin lecture de ma chambre pour continuer à lire mon livre, j'ai chopé un truc à grignoter dans la cuisine et c'était parti pour une autre nuit blanche à voyager sans se déplacer.La magie de la lecture ❤️
<< Je ne sais pas à quel moment je me suis endormi ni depuis quand je dormais. C'est une sensation de froid qui m'a réveillé. Je sentais un truc super froid et moue se déplacer de mon pied gauche vers celui droit et si au fond de moi j'avais déjà deviné ce que c'était ; je me refusais à le croire.
Très lentement je me suis redressé et j'ai fait face à mon plus grand cauchemar ! Un serpent énorme se déplaçait entre mes pieds et j'ai dû retenir ma respiration et rester immobile pour ne pas l'alerter. J'avais beau avoir grandi dans un village, j'avais toujours eu une peur bleue de tout ce qui est reptile et là le sentir sur mon corps et le voir ; j'étais à deux doigts de faire un AVC. Dans ma tête, j'avais encore une fois épuisé tous les versets coraniques et les douas que je connaissais.
À un moment j'ai fait un mouvement involontaire et il a levé la tête et m'a fixé droit dans les yeux, prêt à attaquer. J'ai fermé les yeux, résigné, lorsque je l'ai senti reprendre son chemin et ce n'est qu'au moment où je ne l'ai plus senti sur moi que j'ai ouvert les yeux. J'ai bondi sur mes pieds et je suis parti en courant. Cette fois-ci j'étais sûr que mon frère ne reviendrait pas mais je me disais toujours qu'il avait dû oublier ou qu'il a dû avoir un problème ; je refusais d'accepter le fait qu'ils m'aient abandonné tout seul au milieu de nulle part.
Le soleil venait de commencer sa longue course et ses rayons filtraient de façon magnifique à travers les feuilles des arbres. Il faisait un froid de canard et j'avais croisé mes bras sous ma poitrine et je marchais sans destination fixe, la tête ailleurs, le cœur naviguant entre la crainte et l'espoir.
Je ne savais pas à quelle sorte de danger j'étais exposé au milieu d'une forêt et surtout, je ne savais pas où et quand je pourrais trouver l'ombre d'un humain. Et si je ne sortais jamais de cette forêt, vivant ? Et si personne ne me trouvait ? Est-ce qu'on me cherche d'abord ? En plus j'ai faim ! Je meurs de faim.
J'ai encore marché un temps indéterminé, guidé par l'espoir de trouver de l'aide où à manger, je ne sentais même pas la fatigue alors qu'en voyant le niveau du soleil, la nuit n'était pas si loin. J'allais encore une fois passer une nuit à la belle étoile, livré à moi-même. Mais je me consolais toujours en me disant que Dieu est toujours avec moi, où que je sois.
Je percevais le bruit d'un cours d'eau et j'ai décidé de suivre ce bruit, peut-être que je trouverais enfin des gens qui pourront m'aider à retrouver mes frères. Je me suis remis à marcher et c'est après un long moment que je suis enfin arrivé à ce qui semblait être un marigot. J'ai couru pour aller me rafraîchir et j'ai bu des litres, sans faire de pause ou me préoccuper de la propreté de l'eau. J'avais tellement soif que tout cela n'avait plus d'importance.
À un moment j'ai senti que quelqu'un me fixait et quand j'ai levé les yeux, mon regard est tombé sur un jeune garçon qui avait à peu près mon âge et qui se tenait de l'autre côté de la rive, entouré d'un troupeau de moutons. On s'est regardé un long moment sans que personne ne parle et un instant après, une autre personne, beaucoup plus âgée que nous est apparue à ses côtés et en suivant le regard du petit il est tombé sur moi.
C'est bizarre mais j'avais l'impression qu'il avait peur de moi et cela me faisait un peu mal parce que je me disais qu'une fois que j'aurai quitté mon village, partout où j'irai je serais traité de la même façon que les autres humains mais apparemment j'avais quelque chose qui faisait de moi quelqu'un de différent.