Cher futur époux 2 : 16
Mariatou Sow
J'étais tellement à fond dans ce que je faisais que lorsque mon téléphone s'est mis à vibrer j'ai sursauté. C'est El Hadj qui m'appelait et c'est en ce moment que j'ai regardé l'écran de ma machine pour voir qu'il était bientôt 19h ; super.
· Ne me dis pas que tu es toujours au bureau. Lance-t-il.
· Ok je ne le dirais pas alors. Dis-je hilare.
· Très drôle Marie, tu crois que maintenant tu es assez grande pour me prendre pour ton pote ? Tu oublies vite deh !
· Blablabla ! Des menaces, toujours des menaces. Tu es toujours chez moi là ? J'espère que vous n'êtes pas en train de parler de moi.
· De quoi d'autre va-t-on parler alors ? Avec toutes tes bêtises là il y a de quoi écrire un livre, je suis toujours choqué de voir à quel point tu as grandi. Je me rappelle de quand je partais te chercher à l'école avec ton appareil dentaire.
· Okay! Okay c'est bon on a compris. Donne-moi trente minutes et on y va d'accord ?
· Tu as intérêt. L'heure de la descente est passée depuis et personne ne peut t'obliger à bosser au-delà, ou bien il t'oblige à le faire ?
· Il ne m'oblige à rien du tout, au contraire, c'est lui-même qui insiste pour que je rentre à l'heure.
· Alors je peux savoir ce que tu fais là-bas ?
· Le mot urgence tu connais ? Tu me fais perdre un temps précieux là. Tu peux bouger, le temps que tu sois là j'aurais fini c'est bon ?
· Mouais.
· Gamin. Je rigole en raccrochant sur le champ. Je ne veux pas entendre la réponse sanglante qu'il me réserve, on se connait trop.
J'ai raccroché avec un grand sourire et j'ai de nouveau frôlé la crise cardiaque quand j'ai levé la tête et que j'ai vu Rachid adossé contre le mur à ma gauche, en train de me dévisager. Putain ! Il est malade le mec.
· Tu m'as fait peur. Je grogne, pas encore remise de mes émotions.
· Je suis désolé, je ne voulais pas. Répondit-il d'un calme que je ne lui connais pas.
J'attendais qu'il dise autre chose mais apparemment ses djinns lui avaient dit de juste me regarder aujourd'hui, un malade ce mec.
J'ai donc continué ce que je faisais en faisant le max pour ignorer sa présence. Mais j'étais tellement troublée que je faisais vraiment n'importe quoi et cela m'agaçait.
· Tu veux quelque chose ? Je demande en arrêtant ce que je faisais pour me tourner vers lui.
Il m'a gratifié de son regard perçant et intimidant là et j'ai vite perdu mes moyens ; il m'énerve.
· Oui. Murmure-t-il sans me quitter des yeux.
· Quoi donc ? Je m'apprête à partir là.
· Je voudrais te parler.
· Me parler ?
· Oui !
· J'écoute. Dis-je en croisant les bras sous ma poitrine.
· Dans mon bureau s'il te plait.
· Non je préfère que ça soit ici.
Il m'a de nouveau regardé avec insistance avant de tirer une chaise et venir s'assoir juste en face de moi. Okay ! Ce n'est définitivement pas bon signe tout ceci, son calme, cet air de chien battu...