Cher futur époux 12
Ce matin je suis sûre que je suis arrivée à l'école avant même les gardiens. Mon père ne rigolait pas, il m'a réveillé à l'aube et nous voilà devant une école presque déserte.
• Papa les profs ne seront pas là avant au moins une heure de temps. Tu as ma parole, j'irai m'excuser quand il sera là. Tentais-je avec une toute petite voix.
• Tu promets ? Tu ne mentirais pas à ton vieux père n'est-ce pas ? Ma petite fille n'est pas une rebelle, je le sais parce que c'est ma préférée. Elle a bon cœur et elle est bien éduquée.
• Je te promets papa et excuse moi de t'avoir déçu, je ne vais pas le faire.
• Tu es pardonnée et je compte sur toi pour tenir ta promesse. Je sais que tu n'es pas mauvaise et je veux bien t'accorder le bénéfice du doute. Concernant Cherif...
• Il n'est en rien fautif papa je te jure, il m'avait juste déposé parce qu'il était tard. Le coupais-je.
• Je sais. C'est un bon garçon Cherif et c'est pour cela que j'ai demandé à ton frère de l'inviter pour le déjeuner. J'ai aussi invité Momo, comme ça nous allons régler cette histoire à l'amiable et passer à autre chose. Pas besoin d'impliquer la justice, le linge sale se lave en famille.
• Merci papa, je t'aime. Dis-je émue en le prenant dans mes bras.
• Moi aussi princesse. Allez, passe une bonne journée et essaie d'éviter les problèmes. Samba passera te prendre à ta descente.
• Ça marche.
Dès qu'il s'est éloigné je suis partie voir la petite Adji et sa famille, profitant par la même occasion pour prendre le petit déjeuner avec eux. Cela faisait un temps que je ne l'avais pas fait et elle était ravie de me revoir. Elle avait gagné un concours de poésie dans sa classe et j'étais tellement fière d'elle, je lui ai promis de passer le weekend suivant avec elle pour lui acheter un cadeau.
Je suis revenue à l'école quelques minutes avant l'heure. J'étais très gênée par ce qui s'était passé la veille, c'est pour cela que je me suis faite toute petite durant tout le long du cours. Adja était absente et je n'avais pas de téléphone pour l'appeler. Je me suis donc assise avec Amina et cette fois-ci on a pas papoté durant le cours, mais dès que le prof est sorti on a commencé à se vanner et je lui ai raconté ma journée d'hier qui l'a laissé sans voix.
• Je crois qu'il me déteste. Dis-je en faisant allusion à Zayn.
• Non je ne crois pas. Tu sais, cela fait cinq ans que nous sommes dans la même classe et même si nous n'étions pas proche, je t'ai observé. Tu es quelqu'un de bien Khadija, tu as très bon cœur et tu ne te prends pas comme supérieur aux autres. Comme ton ami Cherif je pense que tu devrais juste changer tes fréquentations, une magnifique personne se cache au fond de toi et c'est à toi de la libérer. Et tu devrais aller rendre visite à ce gars que vous avez heurté, ça va beaucoup te soulager.
• Merci beaucoup Amina toi aussi tu es une personne formidable et je suis ravie d'avoir cette chance de te côtoyer. Je vais prendre en compte tes conseils. Je n'ai pas de téléphone mais après tu me prêtes le tien je vais appeler Cherif pour qu'il se renseigne auprès de son cousin du lieu d'hospitalisation du gars.
• Super ! Allons manger et s'il te plaît la prochaine fois que tu recroise mon beau imam, évite de faire une gaffe. Tu vas finir par le traumatiser le pauvre. Me taquine-t-elle.
• Lâche moi avec ça. Je rétorque en pinçant ses joues.
• Ay! Arrête ça fait mal, ne bousille pas mon beau visage.
