Cher futur époux 2 : 20
Mariatou Sow
Cinq minutes maintenant que je tourne en rond en me rongeant les ongles qui étaient pourtant parfaitement manucurés. Inutile de dire que je stress, que je suis perdue. En vérité je ne sais plus où j'en suis, ni ce que je fais et encore moins ce que je devrais faire. Tout ce que je sais, c'est ce que cela ne peut pas continuer ainsi. Nan ça suffit comme ça. Je ne peux plus continuer à vivre sur des montagnes russes ou de marcher sur des œufs.
Je sais qu'avec Rachid ça sera toujours ainsi surtout depuis que je me suis retrouvée coincée dans la même voiture que lui et son frère. Je crois qu'ici nous sommes tous d'accord que Rachid et moi nous nous aimons malgré tout et que son frère aussi a un très grand intérêt pour moi. En conclusion, cette ou ces relations (vu que c'est vraisemblablement un triangle amoureux) est tout simplement impossible. Et il se trouve que par je ne sais quel miracle, je suis vraiment amoureuse de Rachid alors que je vous promets que d'habitude je suis tout sauf une fille facile, c'est plutôt le contraire.
J'ai pris le temps d'analyser tout ceci et maintenant je sais ce qui me reste à faire. Je suis jeune et j'ai un avenir à construire. Des fois il faut accepter de fermer certaines portes pour pouvoir en ouvrir d'autres, même si ce n'est pas ce que nous voulons, même si ça fait affreusement mal.
· Bonjour !
J'ai sursauté à l'entente de cette voix avant de me retourner et faire face à Rachid dans un magnifique costume noir porté avec un col roulé blanc qui lui allaient comme un gant. Je suis restée plusieurs minutes à le regarder au lieu de lui rendre son bonjour.
· Bonjour. Finis-je par répondre toute gênée.
· Tu es matinal dis-donc, tout va bien ? Remarque-t-il.
· Oui...ouais ! Tout va bien mais je dois te parler. Bafouillais-je.
Il m'a regardé d'un air suspicieux et cela m'a encore plus fait hésiter.
· D'accord alors, suis-moi.
J'ai attendu qu'il soit assez éloigné de moi pour choper une enveloppe sur mon bureau et aller le retrouver.
· Tu ne saurais pas où est-ce que j'ai mis la commande de la clim ? Me demande-t-il en fouillant un peu partout. Il avait retiré sa veste et franchement il était à tomber. Dieu donne moi la force d'aller au bout de mes plans.
· Maria ? M'interpelle-t-il.
Il avait stoppé sa recherche et me regardait d'un air bizarre, j'ai compris que je m'étais absentée pendant un moment.
· Oui ? Euh non je ne sais pas...je ne rentre pas ici quand tu n'es pas là. Dis-je.
· C'est bon, je l'ai déjà trouvé. Tu es sûre que ça va ?
· Comme je te l'ai dit tantôt, oui je vais bien.
· D'accord ! Je t'écoute dans ce cas, tu voulais me dire quoi ?
· Euh en fait...
· Et si tu prenais place ?
· Non c'est bon ! Je voulais juste te remettre ceci. Finis-je par lui tendre l'enveloppe mais pas sans trembler ou même le regretter.
Ma conscience n'arrêtait pas de me demander ce que je foutais mais je savais que c'était la meilleure chose à faire et je sais que je vais assumer ; je n'ai même pas le choix en fait.
· C'est quoi ?
J'étais en train de chercher mes mots pour répondre à cette question quand le fixe s'est mis à sonner. Rachid s'est excusé avant de décrocher et je vous mentirais si je vous disais que j'ai porté attention à cet appel, j'étais là sans vraiment être là.
