Cher futur époux 6
Je ne sais pas à quel moment je me suis endormie. Ce n'est que lorsque j'ai senti ma mère me secouer que je me suis même rendu compte que j'avais fini par dormir dans mon coin lecture, un livre comme oreiller. Ce livre va me rendre folle mais je n'arrive pas à m'arrêter, et surtout, il me fait passer par tous les sentiments ; de vraies montagnes russes.
Je ressens chaque émotion, chaque sentiment, chaque peine et chaque joie véhiculés dans ce livre. J'ai l'impression de vivre cette histoire.
• Ne me dis pas qu'encore une fois tu as passé une nuit blanche à lire ! S'indigne ma mère.
Je me frotte les yeux pour mieux voir avant de m'étirer longuement. J'ai mal partout, à cause de ma position inconfortable sans oublier le lieu qui n'est vraiment pas fait pour dormir.
• Désolée m'man, je n'ai pas vu le temps passer. Lui dis-je entre deux bâillements.
Elle m'a lancé ce regard outré, la main sur la hanche.
• Toi deh Didi j'ai beau me dire que tu as grandi et que maintenant je devrais te traiter comme telle mais tes actes me montrent toujours le contraire. Tu veux te rendre malade pour un satané livre ? Tu as oublié combien nous avons eu du mal à combattre tes insomnies ?
• Je suis vraiment désolée maman et promis c'est la dernière fois.
• Oh ça tu peux en être sûre sinon tu ne vas pas aimer la suite. Va prendre une douche et retrouve-moi vite avant que je ne change d'avis. Si j'avais su que tu allais passer une nuit blanche à lire des histoires à deux balles je n'allais même pas réserver mon dimanche pour toi.
Hi ! J'ai même oublié de lui prévenir qu'on ne pourra pas passer la journée ensemble et avec son tempérament...
• Justement maman. En parlant de ça...Tentais-je avec une toute petite voix. Elle me fait carrément flipper, ce n'est pas pour rien que je suis plus proche de mon père, elle c'est une vraie tortionnaire.
• Tu es toujours là toi ? Sous la douche j'ai dit, je n'ai pas que ça à faire voyons. Ta tête ne ressemble à rien, ton visage et le reste de ton corps je n'en parle même pas. Je dois toujours tout faire avec toi, c'est incroyable. Me coupe-t-elle en se dirigeant vers le dressing pour sortir des tenues au hasard.
Ça commence bien.
• Maman et si tu m'écoutais ! Je disais qu'on va devoir reporter notre journée mère-fille...
• Pourquoi ? S'étrangle-t-elle presque en faisant tomber ce qu'elle avait en main. Toujours dans l'excès cette femme.
• J'ai promis à Momo de passer la journée avec lui et je suis sûre qu'il ne va plus tarder à arriver. Désolée de ne pas t'avoir prévenue à temps c'est juste qu'on l'a décidé à la dernière minute et quand je suis rentrée tu dormais déjà.
• Ah mais il fallait commencer par ça, c'est une excellente idée ça. Je me disais même que cela fait un bon moment que je ne vous vois pas trop ensemble. Allez lève-toi et va prendre une douche, je vais te chercher une tenue en attendant et t'aider à te préparer. On aura le temps de nous rattraper.
Seigneur Dieu ! J'adore ma mère mais des fois elle abuse de ouf ! Il suffit qu'on parle de Momo et elle oublie tout, elle ne m'a même pas demandé où j'étais hier et pourquoi quand je suis rentrée elle dormait déjà. Mais bon, c'est un mal pour un bien.
J'avais tellement sommeil que j'avais l'impression de rêver ce qui était en train de se passer en ce moment même. Elle m'a forcé à me lever et m'a poussé jusqu'à la douche et heureusement pour moi son téléphone a sonné à cet instant précis et elle devait sortir en urgence ; sauvée par le gong. Je n'ai même pas attendu qu'elle franchisse le seuil de la porte pour retourner dans la chambre et me jeter dans mon lit de tout mon poids. Elle me criait depuis le couloir de tout faire pour être prête d'ici l'arrivée de Momo et de surtout me mettre sur mon 31. J'ai lâché un : ne t'inquiète pas maman qui signifie inquiète toi parce que je dormais déjà à moitié et il ne m'a fallut que quelques secondes pour rejoindre Morphée.