Cher futur époux 2 : 11Khadija Ndoye
Avec Chérif on voulait se faire à manger mais comme il ne peut y avoir deux capitaines dans un même bateau et qu'on arrivait à se mettre d'accord sur rien du tout, on a fini par se battre comme les deux gamins que nous sommes.
J'avais une poêle en main et Chérif l'aspirateur quand la porte de l'entrée s'est ouverte sur un Karim plus choqué...accompagné de ma mère qui nous regardait comme un film. Elle se demandait surement dans quel asile elle a atterri surtout que Faby était assise juste à côté, un pot de salade de fruits en main et à aucun moment elle n'est intervenue dans notre bagarre ; elle ne le fait jamais.
· Vraiment ? Lance Karim d'un air dépassé.
· C'est elle. Lui dit Chérif en me pointant du doigt.
· Mais tu mens ! C'est toi qui as commencé moi je n'ai fait que répliquer. Je rétorque la main sur la hanche.
· Vous avez cinq minutes pour redonner à cet endroit son apparence habituel, pas une minute de plus et je ne vous conseille pas d'essayer de savoir si je suis sérieux ou pas, vous risquez de le regretter amèrement. Jusqu'à quand ? Vous avez deux ans ou quoi ? KHADIJA !
Wallah on n'a même pas attendu qu'il termine de crier pour commencer à ranger, je n'aime pas ce nouveau Karim pff. On dirait qu'il n'y a que Khadija dans cette famille, ça commence à me faire chier. Je n'ai rangé que mon coté et j'ai laissé l'autre con s'occuper de la plus grande partie, il m'énerve !
Que va penser ma mère de moi ? D'ailleurs je n'arrivais pas à la regarder dans les yeux tellement que j'étais gênée par la situation, elle ne risque pas d'oublier notre première rencontre ça c'est sûr.
Quand on a fini de ranger, je me suis faufilée dans la chambre pour prendre une douche et je voulais prendre mon temps pour digérer ma honte et me préparer au face à face avec ma mère que je ne connais ni D'Adam ni d'Eve. Mais Karim est venu tambouriner à la porte me sommant de sortir ; really !
C'est en tirant la tronche que je suis partie les retrouver au salon, habillée d'une robe de grand-mère parce que mon cher papa ne veut que j'expose mon corps.
· Ce n'était pas trop tôt. Je vais accompagner Faby à l'hôpital et j'envoi Chérif faire quelques courses, essaie de ne pas faire fuir ta mère d'accord ?
Même ma mère a rigolé alors que moi je fusillais Karim du regard, il fait exprès de nous laisser que toutes les deux. Qu'est-ce qu'on va se dire ?
· Arrête de la fatiguer, tu n'es pas mieux. Lui répond ma mère amusée.
· Je l'aime déjà elle, big up. Je le nargue en faisant un big up à Marly.
· Je me tire d'ici c'est mieux. Faby on y va et vous deux, je sais que je suis très intéressant mais trouver un autre sujet de discussion.
· Mouais c'est ça. Je rigole en le poussant vers la porte.
Il a fait son show pendant quelques minutes avant de finalement partir en tenant la main de Faby comme une gamine. Il est devenu encore plus protecteur envers elle et c'est à la fois mignon et agaçant.
Bref, une fois qu'ils sont tous partis il ne restait que ma mère et moi et franchement je ne savais pas où me mettre ni quoi dire, elle aussi n'était pas si à l'aise même si elle le cachait derrière son magnifique sourire. Qu'est-ce qu'elle est belle ! Je suis même jalouse.
· Viens t'assoir s'il te plait. Me sort-t-elle de mes pensées en tapotant la place à côté d'elle.
Je me suis exécutée tout en gardant mes distances, mais elle a pris ma main dans la sienne et ce geste a brisé toutes les barrières qui étaient entre nous. Pendant de longues minutes elle caressait ma main en silence en me regardant comme si elle n'y croyait pas.