Cher futur époux 7
Je suis arrivée chez Chérif très tôt, comme si on m'avait chassé de chez moi. J'étais là-bas avant 8h et j'ai trouvé sa famille en train de prendre le petit déjeuner. Sa maman a même eu peur de me voir là-bas aussi tôt et elle m'a bombardé de questions, surtout que ma main était bandée.
Je lui ai dit que j'avais fermé la portière de la voiture sur ma main sans faire exprès, sans pour autant entrer dans les détails. J'avais assez fait de dégâts comme ça. J'étais là depuis déjà 10 minutes et je mangeais avec eux comme une affamée, mais je n'avais vu aucun signe de Chérif.
• Je te fais des œufs ma chérie ? Me propose tata Samia.
• Mais non ! J'ai déjà du mal à finir tout ça. Tu devrais t'en aller avant d'arriver en retard, je vais finir de manger et retrouver Chérif. Il est où déjà ?
• Un peu grognon depuis hier, il est dans sa chambre. Tu le connais quand il décide de ramener son caractère de cochon. Me dit-elle en roulant des yeux, je n'ai pas pu m'empêcher d'exploser de rire.
• Ce n'est rien, il était un peu souffrant samedi, c'est sûrement à cause de cela. Tu le connais aussi quand il est malade, même si c'est le petit doigt qui lui fait mal. Dis-je entre deux gorgées de café.
• Ne m'en dit pas plus, il est insupportable ce gamin. Je vous laisse gérer ça entre vous, maintenant j'ai un boulot et je ne dois surtout pas arriver en retard.
Elle termine en inondant mon visage de bisous et avant de sortir elle s'est arrêtée pour me dire :
• Tu sais que je t'aime n'est-ce pas ?
J'ai opiné de la tête avec un énorme sourire.
• Bref, pas de bêtises, promis ? Me lance-t-elle d'un air menaçant. J'ai encore une fois explosé de rire, elle nous connaît tellement et surtout pour elle on ne sera jamais assez grand ni assez mature.
• Promis, juré et craché. Rigolais-je en croisant des doigts. Elle a encore roulé des yeux avant de revenir vers moi.
• J'avais oublié, prenez un taxi et je ne veux rien entendre. Il ne se sent pas bien et tu as une seule main, donc ?
• On prend un taxi. Dis-je en jouant à l'innocente alors que j'avais failli conduire pour venir ici.
• Parfait. À plus les jeunes !
Je l'ai regardé s'éloigner avec un grand sourire, en me disant à quel point j'aimais cette femme et à quel point j'ai de la chance de l'avoir.
J'avais presque fini de manger, tout en pianotant mon téléphone lorsque Chérif s'est enfin pointé. Il était déjà prêt apparemment mais il avait une mine de déterré et j'ai été plus que choqué de l'entendre me lancer un salut très sec, sans même un regard pour moi. J'ai même éclaté de rire.
• Qu'est-ce qu'il y a ? Me demande-t-il en se servant du café sans jamais me regarder. Je me suis adossée à ma chaise avant de croiser les bras sous ma poitrine, totalement hébété. Comme a dit sa Mum, le caractère de cochon est de retour c'est seulement que je ne sais pas ce que j'ai fait pour qu'il m'agresse comme ça de bon matin.
• Bah à toi de me le dire. Moi je suis là de bon matin pour accompagner son Altesse Royale à l'hôpital mais on dirait qu'il n'est pas d'humeur. Je peux savoir pourquoi ?
• Je vais très bien et je suis très reconnaissant. Seulement le rdv à l'hôpital est à midi, on va donc à l'école. Me dit-il en rangeant ses affaires, toujours sans me regarder. J'avais perdu patience depuis et il doit le savoir.
