Cher futur époux 8
· Coucou mon cœur tu vas mieux ? Lance ma mère euphorique en pénétrant dans ma chambre. Et dès que son regard a croisé celui de Chérif, elle s'est stoppée net et sa mine reflétait toute son amertume.
· Je peux savoir ce qu'il fait ici ? Me demande-t-elle en appuyant sur chaque mot.
J'étais au summum de ma surprise. Pourquoi elle le déteste autant ? Et elle ne fait même pas semblant devant lui alors qu'elle le connait depuis sa naissance. Peu importe ce qui s'est passé entre eux, on ne devrait pas nous impliquer, nous les enfants.
Je voyais à quel point Chérif était énervé mais il n'a absolument rien dit. Il s'est dirigé vers la porte en silence sans même jeter un regard sur ma mère.
· Il s'appelle Chérif et il est là pour moi. Je lâche énervée en quittant mon lit pour aller vers Chérif. Je me suis mise devant lui et je lui ai dit : Je peux savoir où tu vas ?
· Je rentre ! Je t'appellerais plus tard. Me dit-il dans un presque murmure, les yeux plissés ; signe qu'il est énervé à bloc.
· Tu ne vas nulle part, viens t'assoir. Dis-je en le tirant par la main.
· S'assoir où ? C'est à moi que tu tiens tête Didi ? Tu es folle ? S'indigne ma mère. Je veux qu'il sorte de là et je ne veux plus le revoir ici.
Chérif a tiré sa main violemment et s'est de nouveau dirigé vers la porte. Je me suis mise entre la porte et lui.
· S'il part je pars avec lui. C'est mon ami et il est là pour moi. Je ne sais pas ce qu'il y a entre toi et ses parents mais cela ne nous regarde pas, ses parents à lui me considèrent comme leur fille et ce malgré tout ce qui s'est passé entre vous, je suis même plus proche de tata Samia que toi, ma propre mère. Tu savais à quel point j'étais attachée à eux et tu n'as pas hésité à m'utiliser dans ta guerre dont j'ignore tout. Mais je dis stop ! Tu ne penses pas à mon bien être, tu veux juste me contrôler et là j'en ai plus que marre. Je ne vais plus me cacher pour les voir et tant que je vivrais dans cette maison il viendra me voir comme tous mes autres amis. Sinon, tu me dis tout simplement pourquoi je ne dois plus les voir et tu me donnes une raison valable, parce que pour le moment, il n'y a que ta parole. Sortis-je hors de moi. C'est la première fois que je tiens tête à ma mère mais j'ai mes raisons ; j'en ai plus que marre de la voir contrôler toute ma vie, décider de tout.
· Eh ben super ! Vraiment ça c'est le comble ! C'est à moi que tu parles Khadijatou Louise Ndoye ? Applaudit ma mère.
· Ecoute Dija, laisse-moi passer après on va en parler d'accord ? Je ne veux pas que tu aies des problèmes par ma faute.
· Si tu pars je viens avec toi. Dis-je imperturbable en prenant son bras. Je me suis agrippée à lui comme une sangsue.
Mon frère Karim est arrivé à ce moment et il a lancé un regard bizarre à ma mère, comme s'il avait déjà deviné ce qui se passe.
· Ça va princesse ? S'enquit Karim en prenant mon visage en coupe. Il a effacé mes larmes avec son doigt en me lançant un regard à la fois peiné et colérique. J'ai juste opiné de la tête, incapable de sortir le plus petit mot. Chérif me caressait le dos sans émettre un seul son, et rien qu'à sa posture je pouvais deviner son degré de colère.
· Ta sœur vient de me tenir tête à cause de ces gens alors que je lui avais bien interdit de les fréquenter. Non seulement elle a continué à le faire, mais elle ose les amener jusque dans ma maison et je n'ai même pas mon mot à dire. C'est le comble !
· C'est moi qui suis venu avec Chérif parce qu'il ne connaissait même pas notre adresse et je n'aime pas la façon dont tu parles de lui, ce n'est pas un inconnu et peu importe ce qui s'est passé entre ses parents et toi, tu dois le laisser en dehors de ça d'autant plus que nous ne sommes au courant de rien. C'est ce qu'à fait ses parents à lui. Tu n'as pas le droit de t'attaquer à lui maman, c'est bas. Crache Karim remonté à bloc. J'étais même choque parce que c'est bien la première fois que je l'entends parler à maman de cette façon.