Le Loup

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Au cœur de la forêt, son cri lacérait la nuit illuminant le lac. La pluie froide et pénétrante avait redoublé jouant d'une mélodie rythmée et abrupte au clapot des gouttes sur le lac timide. La noirceur de la nuit laissait place par intermittence à la puissance des éclairs qui déchiraient le ciel. Symphonie sépulcrale orchestrée par l'orage à faire valser les frondaisons. Les hautes cimes tutoyaient les masses brumeuses. Au cœur d'une nature à la fois intrépide, cruelle, et innocente, il trônait là comme un dieu, un gardien de ces lieux...

D'une brèche entre les branches, le loup dominait la scène. Tragique et puissant, le regard en disait long. La noirceur de la forêt avait emplie son cœur, elle et lui ne formait qu'un. Je le voyait en baissant la tête à travers l'eau du lac...

D'une plénitude, sereine et religieuse,

Vif, le regard de braise, transperçait cette brume

L'instant de solitude, d'une pluie en berceuse

Et que ciel, oui se taise, quand les braises s'allument...

Entre pics des sommets, un ciel bas saturé

Mélancolie des âmes, engloutissait la nuit

Au cœur de la forêt, comme espoir oublié

Un hurlement condamne, cette pluie d'infini...

Que pluie lave la Terre, et puis lave mon cœur,

Depuis ce jour damné, où la forêt t'as pris

Ne laissant que misère, des larmes et des pleurs

Comme un vide à combler, depuis que t'es parti... 

Recueil de poésiesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant