Recueil de poésies

Le néant

Me voilà assis là, au milieu du néant

A pleurer sur des croix, à jurer contre temps,

Contre ce temps qui passe, puis qui vous abandonne

Les rires qui trépassent, au milieu de l'automne...

Prisonnier du néant, comment combler le vide

Quand le cœur est pleurant, quand le teint est livide,

Les souvenirs s'effacent, et ne reste plus rien,

Comme une branche casse, sous le poids du chagrin...

C'est fini nos étreintes, c'est fini les sourires,

Lumière s'est éteinte, colombe a dû partir,

Pour d'autres horizons, pour un soleil d'été

Et moi là, au pardon, essuyant mes regrets...

Toi plongé d'un sommeil, d'un sommeil d'éternel

Comme un rayon soleil, qui nous déploie ses ailes

A scintiller ta croix, mettre un peu de chaleur

Contre tous les pourquoi, les pourquoi de mon cœur...

Moi plongé des abysses, du vide sidéral

Et la plume en esquisse, à dessiner le mal,

Oui le mal d'être là, et te savoir parti

D'être là sur ta croix, là où toi t'as péri...

Le néant c'est le noir, le néant c'est moi,

Le néant c'est ce soir, et puis c'est un peu toi,

Hier le poing levé, la fougue à bras le corps,

Aujourd'hui endeuillé, à pleurer triste sort...

Peut-être que demain, je comblerais ce vide,

J'arroserai ce jardin, de mes larmes candides,

A faire pousser roses, égayer ce cimetière

Et mon jardin de proses, qui à l'âme prière...

Peut-être que demain, oui je ne tiendrais plus,

Comme un triste pantin, aux ficelles perdues

Que les pluies suffiront, pour arroser les fleurs

J'ai trop pleuré ton nom, aujourd'hui, oui j'en meurs...

Peut-être que demain, oui, je te rejoindrai

Pour combler ce chagrin, ces éternels regrets,

Pour un néant sans fond, et ne laisser que trace,

De ma croix en fanion, des rêves qui s'effacent...

Peut-être que demain, d'autres viendront pleurer

Arroser mon jardin, les plaies qu'il faut panser,

Car il n'est point d'espoir, à la perte d'amour,

Le néant c'est le noir, qui t'attrape un beau jour...