Corbeaux

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L'onirique envolé, les corbeaux ont pris place,

On laissa l'âme fragile s'emplir de haine,

Car ignorance et peur se fondent dans la masse.

Mon frère entends-tu ces cris du fond de nos plaines ?

Sans doute leur armée qui toujours persécute

Celle-là qui déverse le sang, cette horde

Infâme, qui rudes tortures nous exécute

Sur l'autel de la pensée, poings liés par la corde.

Ami n'est pas peur de mourir sur l'échafaud.

Nos âmes sont libres sois certain du chemin.

Et si tout à ma droite se dresse bourreau,

Nous sommes les seuls maîtres de notre destin.

Ainsi sur la marche qui nous mène à la mort

Au rythme orchestré des cœurs je fredonne ce soir,

Et tout le monde à pleine voix conjure le sort

En clamant de nos entrailles le chant de l'espoir.

Et si le devoir de mémoire semble oublié

Sur les pavés sombres de nos rues, le vent s'élève,

Il à l'odeur du soufre, celui des révoltés

Mais il éclaire dans la nuit nos tristes rêves...

Recueil de poésiesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant