La Terre gronde

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La traînée de corbeaux annonce les augures,

Sous les nuées larmoyantes, aux tombées acides

C'est la Terre qui gronde et lézarde les murs

Où germent les souillures, gré des vents apatrides.

Perdu du brouillard exhalant dernier soupir,

Les frondaisons verdoyantes qui perdent feuilles

Pontifient le ciel de pisser dans un sourire,

Sur le parvis chrysanthème de nos cercueils.

Au châtiment de nos siècles dévastateurs,

Tes ressources pillées, l'atmosphère polluée,

A nos amas d'ordures, montagnes sans fleurs,

Aux haleines de gaz, de ton corps exténué.

On a souillé nos champs, les terres des récoltes

Bétonné l'univers et détruit tes poumons,

Condamné la lumière, aux péchés désinvoltes

Sous l'ombre du progrès agitant son fanion.

Et que tremblent les sols, laissant d'une fissure,

Émerger les volcans qui font gronder le ciel

Des nuages incandescents aux chaleurs brûlures,

Et des coulées de laves de sang torrentielles.

Quand s'écrie l'Océan, dans un rouleau de vagues

Qu'on a noyé les berceaux laissant l'horizon

A la fonte des pôles, à l'ours qui divague

Sur un radeau de glace, un tombeau pollution.

Et que cyclones emportent au milieu de l'orage

Comme un éclat d'obus, un champignon tanné,

A balayer l'Humain, d'une Terre en naufrage,

Dans le ruisseau du temps aux allures asséchées...

Recueil de poésiesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant