Recueil de poésies

Là au pied de l'église

Là au pied de l'église, a défilé la vie

Les amours, les promises, combien de temps depuis

Des matins de baptême, aux regards d'infini

Jusqu'aux nuits chrysanthèmes, dans les dortoirs fleuris...

Dortoirs qui ont fané, comme a fané la vie

D'espoir qu'obscurité, laisse place à l'éclaircie,

Là au pied de l'église.

La cloche retentit, signature du temps

De nos battants meurtris, à nos âmes d'enfants

Là au pied de l'église.

Toujours elle retentit, nous rappeler que le temps

Nous sépare ébahis, quand nos cieux sont pleurants

Là au pied de l'église.

On se conte les messes, dans les yeux testaments,

On s'en fait des promesses, quand le cœur est tremblant,

Là au pied de l'église.

Et s'éclaire le ciel, quand se lient les amours

Aux coulées des rimmels, que font les grands discours.

Et puis les mains se nouent, pour ne former plus qu'un

Comme un poing vient d'un coup, pour sceller les destins,

Là au pied de l'église.

On bâtit des empires, on s'approche des cieux

Aux puissances des sourires, de nos cœurs amoureux,

Plus haut que des églises.

Des empires bien plus grands, qu'on dirait cathédrales

Qui font regards d'enfants, plongés dans l'abyssal.

Et puis le temps qui passe, les soupirs aux caresses,

Les fêlures qui s'amassent, et les toujours qu'on se confesse...

Comme happé sous les chants bénis, qui résonne au-delà,

Qui raisonne sous les pluies, les âmes du pourquoi,

A réveiller dortoirs fleuris, les amis, les amours oubliés

Les moitiés qui sont parties, ne laissant que l'autre moitié.

Du temps de nos jeunesses, des tangos, des espoirs,

Quand venaient les promesses, de lumière dans le noir

Pour se retrouver là, se dire que rien n'a changé

Quand on retrouve foi, qu'on se met à prier

Là au pied de l'église.

Là à prier pour toi, là à prier pour nous

De mes sens en émoi, là comme un cheval fou

Là au pied de l'église

Toi qui en a vu passer, des amours, des promises

Des ruisseaux trop coulés, et des prières entre les brises...

Tant de maux chuchotés, et des coups de colère

Tant de rêves oubliés, de mains jointes en prière

Là au pied de l'église.

Et me voilà devant toi, là après tant d'années

M'abritant sous ton toit, à chanter, fredonner

Pour taire les pluies, allumer les bougies

Comme une mélodie, vient pour annoncer l'éclaircie...

Et me voilà devant toi, à fleurir tes jardins

Illuminer tes croix, essuyer les chagrins

Laisser place à la vie, sous le chant des oiseaux

Oui là sur le parvis, sifflant dans un écho

Là au pied de l'église.

Là au pied de l'église ...