Pop-corn et applaudissements

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Pop-corn bien chaud et caramels en main,

Sur son trône à la cime des gradins,

Le gamin de joie, a le cœur sourire,

Au spectacle des éphémères rires.


Le rideau rouge s'ouvre et communie,

A scotcher ces gamins l'œil ébahi

Les bruissements s'estompent tout à coup

Comme océan sous les vagues remous.


De cabrioles au-devant de la scène

Le nain cause au géant, et butine pollen,

Des roses déchirantes, aux allures des mouches

D'un folklore à faire courber les bouches.


La démarche fière aux airs supérieurs,

Menton dressé aux premières fraîcheurs,

Le magicien émerveille les gosses

Comme pichenette où vacille colosse.


D'un grand geste en cercle, le cadre haut

Fait naître un lapin sorti du chapeau

Qui d'une stupéfaction unanime,

Éveille les questions jusqu'aux abîmes.


Puis c'est le palefrenier qui s'écrie « Vole »

Que même plus téméraires s'affolent

Oui face au faucon qui déploie ses ailes,

Majestueux, comme une lueur nouvelle.


Puis au battement de son attirail,

La liberté qui file entre les mailles,

Plane autour du cirque comme charogne

Comme tête qui tourne de l'ivrogne.


Le volatil attire l'œil des fauves

A faire des cœurs de pierres guimauves

La chorale rugis dévoilant crocs

Sublimes affûtés, tel des couteaux.


Et d'un écho de leur démonstration,

Déchirants en prenant de l'ascension,

Laisse paraître une autre créature,

Danger d'une capsule de cyanure.


Jambes fuselées, les yeux du rimmel,

Le charme d'un oiseau rejoint le ciel,

Et libère au milieu d'acrobaties,

Les chaines d'enfer pour un paradis.


A côté funambule en équilibre

Balan, sueur au front sur de gros calibres,

Coule au clapot, sur l'immense bassin

Des pirouettes gracieuses d'un dauphin.


Au son des trompettes et des tambours,

Comme terre de magie qu'on laboure,

Le chef d'orchestre baisse sa baguette

Inondé sous l'essaim de cacahuètes.


Les musiciens s'arrêtent et laissent place,

Au son percutant des hommes tenaces,

A la pointe des talons dans l'arène,

Grandioses, tiennent les gosses en haleine.


Au-devant de ces chevaux en cabrades,

Comme une rose d'hiver que l'on brade

Un instant de magie laissant candide

Grands et petits au Colisée splendide.


Puis de figures en voltiges espoirs,

La fougue libère flamme du noir

Au gré des pirouettes et pitreries,

Un tableau vivant dresse l'infini.


D'applaudissements généraux et francs,

La troupe salue la meute d'enfants,

Qui d'harmonie reviendront dans la bulle

Ou temps se suspend, les plaies coagulent.

Recueil de poésiesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant