Mer au repos

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Ce matin la mer au repos,

Est calme comme jamais avant.

Ils sont bien tristes ici les flots,

Ne bougeant guère à l'air du vent.

Puis il fait froid quand on est seul.

La criée vide d'amitié.

Qu'on t'a brisé contre l'écueil,

Comme un de ces pauvres échoués.

Mes parents sont partis au loin,

Ont pris le large à l'horizon.

Me laissant l'âme d'un bambin

Si l'océan est ma nation.

Mais maintenant je suis si seul

Et l'hiver ici est sans fin.

Comme si Mer était en deuil

Pour me rappeler mon chagrin.

C'est beau quand même Mer en deuil

Qui suinte toujours avec moi.

Les arbres dénudés sans feuilles,

Sont si sombres et toujours si froid.

Puis Mer oscille dans mon cœur

Comme un enfant châtié des flots,

Moi l'orphelin du ciel en pleure

Dans la plénitude des eaux.

Du ciel tombe les larmes blanches,

Le flocon se pose sur l'eau

Mon cœur à moi n'est pas étanche

Quand misère se verse en sanglots.

Lèvres gercées, recroquevillé,

Tout de frissons, le teint palot,

Le long des berges du passé,

Comme happé sous le blanc manteau

Les tourments de marées de sel

Font monter peine des écumes

Moi le marin, l'âme hirondelle,

Sur l'océan laissant ses plumes.

Toujours à espérer lumière,

Comme un halo venant du phare

Guidant l'âme du froid polaire

Le long du désert bleu hagard.

Si hier étreintes et sourires

Moi votre enfant abandonné,

A jouer nostalgie sur ma lyre

Comment grandir sans ses piliers.

Je vous attendrais cœur prière

Mon sang à la plume fera l'encre.

L'espoir dans ma bouteille en mer,

Je vous attends j'ai jeté l'ancre.

Recueil de poésiesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant