Soldats tombés

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Sous la lune scintillante, pleine et ronde,

Bien dans les rangs, tous alignés au front,

L'armée est là, depuis toujours et gronde,

Mitan des plaines entre les deux vallons.

Le tronc fier et droit luttant du brouillard

Les coudes serrés, solidaires unis,

Sur la riflette, nos solides lascars

Sont immuables et déploient leur artillerie.

Ces soldats sont poumons de notre Terre

Bien essoufflée, aux pionniers étouffés

Ils étaient peinards, pas prêts pour la guerre,

Le regard fuyard, le cœur écorché.

L'écorce en armure un peu trop sereins

Aux espoirs victoire quand vent se lève,

Qui fait gonfler les voiles, souffler les pins,

A frémir les bois, jusqu'au creux des sèves.

Tenaces en appui, grâce à leurs racines

Affrontant la horde dressant rameaux

Sous l'automne des feuilles qui chagrinent

A la lisière du combat sanglot.

Les oiseaux pleurent et le cerf brame encore,

Sous l'incendie, des coups de haches vifs,

A capituler contre triste sort

De la purge des grands pins du récif.

L'ingénu oisillon tombé du nid,

Ne savait pas voler sur la misère

Au glas, toute la horde a dépéris

La forêt s'est éteinte au son des guerres.

Recueil de poésiesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant