Panser les pansements

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Dis, que me reste-t-il, si ce n'est que ton nom

Des questions bien futiles, des siècles rébellion

Des souvenirs passés, et puis qui ont péri

Un parfum condamné, des effluves flétris.


Sans moi tu serais mort, oublié à jamais

Moi comme un chien qui mord, comme un chien enragé

Là sur ta sépulture, qui n'intéresse guère

Te contant d'un murmure, dans les crues des paupières


Que le monde t'oublie, que ma peine est sans faille

Qu'il n'est point d'éclaircie, que mon train oui déraille

Sur les chemins futurs, d'un avenir sans toi

Ou se dressent les murs, pour m'éloigner de toi...


Alors pourquoi je pleure, et de quoi tu nous parles

Dans le temps tout se meurt, et sous le chant des harles

Toujours mêmes refrains, nos tristes symphonies

Comptines du destin, nos airs mélancolies...


J'aurai beau prier Dieu, ou bien je ne sais qui

Toi t'as rejoint les cieux, a souffler ma bougie

Qui maintenait l'espoir, les regards incompris

Maintenant il fait noir, de ces siècles ahuris...


Mais moi avec ma plume, à te dédier mon art

Sous les coups de l'enclume, je franchis les remparts

Car il n'est de frontières, qu'aux limites de l'âme

De patries éphémères, et d'un ciel qui s'enflamme.


Pour brûler tous les feux, qui ont fait ma colère

De te perdre des yeux, de perdre mon repère

Et te dire qu'ici, je suis un peu paumé

J'ai versé tant de pluies, sur tes fleurs qu'on fanées...


Te dire que demain, je t'aurai dans la peau

A l'encre des destins, pour nettoyer mes flots

Qui coulent et qui refoulent, oui depuis tant de temps

C'est le temps qui s'écoule, à panser pansements...

Recueil de poésiesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant