Le grenier du souvenir

47 9 5
                                    


Une à une, je gravis les marches en bois rouvre

Chaque pas libère un nuage de poussières

Sous les grincements des planches la porte s'ouvre

A la cime de cette escapade lunaire.

A tâtons, pas à pas, le falot dans la main

Dans le grenier, gardien de tant de souvenirs

La gorge nouée, le cœur serré sur le chemin

Des reliques passées qui libèrent un soupir.

Sous un drap blanc moucheté de trous, vélo d'enfance

La roue voilée symbole d'un passé chargé

Quand mon vieux tanguait aux effluves souffrances

Les yeux rouges livides, au vulgaire à châtier.

Quand gamin j'attendais en rampant sous le lit

Frileux des tempêtes aux colères incomprises

Lui piétinent mon vélo, pour tuer l'incendie

Et flamme de mon cœur à ces noirceurs promises.

Esclave de mon vieux qui me montrait du doigt

A cracher déboires sur ma gueule accablée

Comme pluie qui tombe et me demande pourquoi

Au clapot des larmes, sur ces planches érodées.

Ce deux-roues signait parenthèse liberté

Sous le toit de l'ivrogne cruel au teint rouge

Comme l'oiseau s'envole, delà les barbelés

A suivre le soleil quand la lumière bouge.

Recueil de poésiesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant