Quel avenir ?

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Assieds-toi mon frère, au coin du feu, je vais te conter ma nouvelle.Il faut parfois imaginer le pire, pour obtenir le mieux. Je te préviens, mais ce dessein n'est pas hilare, quand se dessinent les cauchemars...

Au vent mauvais du désarroi

Regard candide, laissant pantois,

La bise embaume les cimetières,

Des charniers sombres pensionnaires.

Dans les dortoirs du taciturne

S'éclaire des chagrins nocturnes

Lanterne cynique et sinistre

Forgée de fer, aux couleurs bistre.

Laissant paraître aux horizons,

Les vents plaignant la sommation,

Les siècles éteints depuis les cieux,

Les carcans d'un passé radieux.

Progénitures sacrifiées

Au regard vide sanctifié

Dans les manuels comptant l'histoire

De l'ample faune, dans les mémoires.

Aux pluvieux, sourires transi,

Masqués de blanc contre asphyxie,

Face aux nuées des hécatombes

Plumes souillées de la colombe.

Et la tristesse des gamelles

Révolu peuple qui sommeille

Sous perfusion et de synthèse

Vont les gavages de genèse.

La magistrale plénitude

Dont le tourment n'est que prélude

Viendra dans nos pupilles s'éteindre

Et dans nos cœurs flétris s'étreindre.

Et des bois calcinés du temps

Sont édifiés les monuments

Puisqu' en ces lieux il n'est qu'automnes

L'amer constat, temps monotone.

C'est un peu comme ode à l'urbain,

L'hymne maussade du déclin,

Aux processions de nos goudrons,

Prônant progrès dans nos chansons.

Les murs surgissent tels rideaux

Faisant frontières des sanglots

L'étranger scrutant l'horizon,

Cherchant l'asile des pardons.

Mais Terre Mère est endeuillée

Gré des pillages, bien essoufflée

A l'hémisphère, de sous les flammes

Pissent les cieux qui nous condamnent.

Recueil de poésiesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant