Le navire quitte le quai comme convenu une heure plus tard. Je fais signe aux habitants venu me dire au revoir au port, avant de me tourner vers la plus grande menace que nous aurons à affronter pendant ce voyage, le cyclone. Je peux voir depuis une vingtaine de minutes le vent devenir plus puissant, plus mortel. Les soldats inconscients rigolent sur le pont ou continu leur tache. Ils sont loin de se douter que dans quelques heures, ils vont affronter l'enfer, et que certains n'en sortiront pas vivants. L'un d'eux se dirige vers moi. C'est un jeune homme qui vient sans doute juste d'entrer dans l'âge adulte, il a quelques centimètres de plus que moi et est habillé de l'uniforme des marines. Je ne vois pas ses yeux cachés par sa casquette, mais je peux dire qu'il a un visage juvénile, et de petites taches de rousseur sur les joues. Il me fait un signe de tête, c'est probablement un salut, enfin, je crois, il faut dire que je ne suis pas très au point niveau comportement sociable. Je lui rends son geste, il commence à parler.
« -Bonjour Madame, je viens vous escorter à votre cabine.
-Bonjour, je vous remercie, montrez moi le chemin je vous prie. »
Il semble étonné puis s'exécute sans rien dire. Quoi ? Ce n'est pas la bonne formulation ? J'ai été impolie, c'est ça ? Pourtant, ce sont les mots qu'emploie Suzan pour me parler... Je vais profiter de ces semaines de voyage pour apprendre leur langage. Le jeune marin s'arrête devant une porte après de longues minutes de marche. C'est qu'il est immense ce bateau !
« -Et voilà Madame, je vous laisse vous installer. Le dîner est à dix-neuf heures.
-D'accord merci. Et encore une chose, quand arrive-t-on au cyclone ?
-Peu de temps avant de manger pourquoi ?
-Pour savoir. Laissez-moi vous donner un conseil. Lors de la traversée accrochez-vous bien. »
Il reste interdit, je ne lui laisse pas le temps de se reprendre et entre dans ma cabine. Elle est assez spacieuse et comporte deux pièces. La première, juste derrière la porte d'entrée comporte un lit simple, un bureau collé sous un hublot, et un meuble de rangement où je mets le sac que j'ai préparé avant de partir. La deuxième pièce, quant à elle, regroupe une douche, les toilettes et un lavabo. Je décide de m'installer sur mon lit dans le but de me reposer et c'est là que je vois. Oui le cuirasser ne s'en sortira pas en un seul morceau cette fois. Et les hommes qui grouillent dessus ne s'en sortiront pas tous vivant. Je peux encore les prévenir, mais qui m'écoutera ? Sûrement pas le vice-amiral ou son navigateur, qui m'a tout bonnement ignorée quand j'ai essayé de le mettre en garde. Tant pis. Le mieux que je puisse faire, c'est reprendre les choses en mains quand ils seront assez désespérés pour demander de l'aide. Je regarde le collier que je porte en bracelet. J'espère vraiment que les choses vont bien se dérouler... Le sommeil m'emporte sur cette dernière pensée. Je suis réveillée par des éclats de voix et des bruits de pas rapides dans le couloir. Mon instinct me dit que nous y sommes. Je me précipite vers la sortie et m'installe sur la partie supérieure du pont pour contempler les forces de la nature. En face du bateau, se trouve un mur de vent gris bleu de plusieurs kilomètres de haut qui semble aussi doux que du coton. La mer juste devant ce mur est aussi calme que de l'huile et aucune brise n'y souffle, une espèce de mini Calm Belt en somme. Les voiles pendent mollement dû au manque de vent.
«-Rentrez les voiles, sortez les rames et plus vite que ça ! »
Je ne peux m'empêcher de grimacer, cette voix de crécelle appartient à ce navigateur égocentrique. Fier comme un paon d'avoir pu traverser le cyclone, il se croit le meilleur navigateur du monde. Ha ! Cette traversée-là va le faire redescendre sur Terre, du moins si les bourrasques ne l'on pas emporté avant. Je mets ma capuche, je n'aime pas avoir les cheveux mouillés et emmêlés, après, c'est l'horreur à coiffer. Foutu cheveux longs ! Le cuirassé transperce les nuages, et comme je le craignais, le chaos règne en maître. La différence de température entre l'œil et la tempête est assez forte pour me paralyser quelques secondes. La tempête est toujours plus froide que l'œil, cette différence de degrés se creuse encore plus lorsque le vent se déchaîne. Une pluie torrentielle s'abat de tous les côtés en même temps sur nous, il ne faut même pas deux secondes pour que je sois trempée jusqu'aux os. Des vagues de plus de vingt mètres de haut dansent autour de nous alors que des rafales à plus de cent kilomètres heure viennent percuter la coque, nous faisant presque chavirer. Certaines vagues montent en serpentin vers le ciel pour ne former plus qu'un avec le vent. Une harmonie parfaite entre ciel et mer. Et comme je ne suis pas à la barre, j'ai tout loisir de profiter du spectacle.
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One Piece : La Huitième Grand Corsaire
FanfictionElle est la huitième Grand Corsaire. Elle fait partie de l'une des puissance qui stabilise le monde. Pourtant, elle n'a pas obtenu ce titre grâce à sa réputation. Elle est même inconnue de tous. Qui est-elle vraiment ? Ceci est son histoire. Elle va...