Chapitre 1

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Je me réveille après une courte nuit. Dehors, le soleil est déjà haut dans le ciel. D'habitude je ne suis pas du genre à me lever tard, mais je suis rentrée dans la nuit, après un long voyage. Un soupir m'échappe lorsque je pense à ce voyage inachevé, cela me provoque une vive contrariété. Si je suis rentrée c'est pour une seule raison, et cette raison c'est la personne derrière l'entrée de ma chambre qui va me l'annoncer. On toque à ma porte avec insistance, ce n'est probablement pas la première fois que l'on m'appelle, c'est sûrement ça qui m'a réveillée.

Après m'être levée et m'être couverte d'une robe de chambre je me dirige vers l'entrée. J'ouvre en grand et me retrouve devant une femme entre deux âges qui me regarde avec anxiété. Cette petite dame se nomme Suzan, elle est ma conseillère et me remplace lors de mes longues absences. Je ne l'ai pas bien vue dans le noir hier soir lorsqu'elle m'a accueillie à mon retour, mais elle n'a pas du tout changé. Pas très grande à la base, son dos légèrement voûté par l'âge ne lui fait pas dépasser un mètre cinquante-cinq. Elle porte une belle robe couleur vert d'eau avec des motifs symétriques bleu foncés qui lui arrive aux chevilles, sans lui donner un air de personne âgée ou de fillette, elle lui donne un air dur mais ouvert digne d'une vraie dirigeante. Cette robe fait ressortir ses yeux d'un bleu indescriptible où brille un éclat de vive intelligence. Ses cheveux poivre et sel sont tirés en un chignon strict d'où aucune mèche ne s'échappe. Elle se tord les mains d'angoisse et s'incline profondément devant moi.

« -Madame bonjour, je suis désolée de vous réveiller alors que vous êtes épuisée mais nous avons un problème.

-Calme toi Suzan, cela ne te ressemble pas de laisser poindre tes inquiétudes. » Elle redresse ses épaules d'un coup, la faisant paraître plus grande. Son visage se referme.

« -Oui pardon, je me suis laissée emporter.

-Alors que se passe-t-il ?

-Un cuirassé de la Marine a réussi à traverser le cyclone, il sera à portée de tir dans trente minutes.

-Oui je sais. Mince, je pensais qu'il allait se pointer plus tard. Enfin bon. Ne faites rien, il nous contactera bientôt. » Elle me regarde avec étonnement avant de remettre son masque professionnel.

« -Bien. Je vous laisse vous préparer en paix.

-Merci, je te rejoins dans la grande salle dans une demi-heure. » Ma conseillère s'incline de nouveau et s'en va au pas de course. Je ferme la porte, prends des vêtements propres et vais sous la douche. Pendant que je me prépare je ne peux m'empêcher de réfléchir. Je comprends la panique de Suzan, cela fait des siècles que la Marine n'est pas venue ici. Et pour cause, l'archipel où j'ai élu domicile, enfin façon de parler, se trouve dans l'œil d'un cyclone géant statique permanent. Peu de personnes réussissent à traverser les vents violents sans mourir. Les soldats de la Marine doivent avoir un bon navigateur. Pourquoi sont-ils là ? Je n'ai rien fait pour les énerver pourtant. Que me veux-tu, Sengoku ? Je sors de ma chambre après m'être habillée simplement d'un sweat gris foncé à capuche et d'un jean bleu foncé avec des baskets noires. Je retrouve Suzan qui raccroche à peine l'escargophone.

« -Alors ? Que veulent-ils ?

-Un vice-amiral est venu vous voir. Ils accosteront bientôt.

-Ils n'ont pas précisé le pourquoi de leur venue ?

-Non mais j'ai ma petite idée. » Elle me tend un journal vieux de plusieurs jours avec en gros titre « Portgas D. Ace va être exécuté ! ». Ce nom me dit quelque chose.

« -Portgas D. Ace... Ce n'est pas le type qui voulait la tête de Barbe Blanche pendant un temps mais qui a fini dans son équipage ?

-C'est celui-là même.

One Piece : La Huitième Grand CorsaireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant