Chapitre 54

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En partant du village d'Ebisu j'arrive en peu de temps à la Capitale des Fleurs, le spectacle qui s'offre à moi est splendide. Une grande ville s'étend au pied d'un arbre géant sur lequel est construit un château blanc au toit bleu. La ville est parsemée d'arbres qui semblent sains et les montagnes environnantes sont recouvertes de végétation.

« -Alors voilà la fameuse Capitale des Fleurs. C'est magnifique. »

Ce paysage contraste énormément avec les plaines arides qui ont l'air de composer la majorité de l'île. Shutenmaru m'a dit que ce lieu est préservé, donc logiquement le Dongren devrait y pousser. Cependant la superficie de la capitale et ses alentours est plus grande que je ne le croyais.

« -Je vais devoir rester un peu par ici on dirait. »

Je profite du reste de la journée pour faire le repérage de la ville. Elle est loin de ressembler à ce que je me suis imaginé lorsque je me suis renseigné sur ce pays avant de venir. J'imaginais des maisons en terre recouvertes d'un toit de chaume au lieu de maisons en bois et pierre dont la toiture est composée de tuiles. Passant de rocher en rocher dans la plus grande discrétion j'arrive à remarquer la rue du marché et à découper à vu d'œil les différents quartiers formant la ville. On ne sait jamais ça peut être utile s'ils arrivent à m'attraper.

En attendant que la luminosité baisse assez, pour être entre chien et loup dans le but d'être moins visible durant mes recherches de Dongren, je me couche au sommet d'un mont pour réfléchir en regardant les habitations en contrebas. Me voilà en plein cœur d'une contrée hostile où le moindre faux pas sonnera ma mort ou ma torture. Je préfère ne pas penser à ce qu'ils me feront si je tombe entre leurs griffes.

Je me redresse et me mets au travail lorsque la luminosité devient assez base pour que les objets dans le lointain deviennent flous mais que ce qui est proche soit net. Après être descendue en douceur de mon perchoir j'escalade les façades de quelques montagnes à la recherche de Dongren, malheureusement je n'en trouve pas. En faisant glisser ma main sur la pierre je me rends compte que la surface est couverte de creux réguliers à certains endroits représentant des lignes serpentées qui se croisent ou se dédoublent. En y regardant de plus près on dirait que l'on s'est servi d'outils pour racler la roche, certains endroits sont même sertis d'un profond trou aux bords lisses. Cela me fait penser à l'histoire du chef des bandits. Leur dirigeant est-il assez fou pour arracher toutes les lianes juste parce qu'il est tombé quand il était plus jeune ? Inimaginable. Et pourtant ces traits courbés ressemblent beaucoup aux formes de lianes grimpantes que j'ai pu observer à Kuri et sa région voisine. Je sers rapidement les dents pour éviter de grogner de fureur. Cet endroit était mon seul espoir...

« -Non. Il ne faut pas perdre espoir. J'irais plus loin demain »

Refusant de me décourager je remonte me coucher sans réussir à trouver le sommeil. Le lendemain je me mets à fouiller les abords de la Capitale en m'éloignant de façon circulaire jusqu'à arriver au flan de la plus haute montagne de l'île. Je fais une pose en m'asseyant sur un rocher pour dessiner la suite de ma carte. Je n'ai pas découvert ce que je suis venue chercher cependant il y a une infime chance qu'il y en ait sur la montagne étant donné que celle-ci est recouverte d'herbes et non pas d'une forêt. Peut-être que la liane à pu pousser entre les brins d'herbe. Je lève le nez de mon livre pour observer la montagne avec fascination, elle est très impressionnante, je crois que c'est la première fois que je vois un sommet aussi élevé si j'omets Red Line.

Une fois ma pose terminée je passe du temps à explorer le mont à la recherche de quelque chose, mais rien. Encore et toujours rien. À un moment je m'arrête dans la neige éternelle du sommet, regardant l'île en contrebas tout en ramassant de la poudreuse pour la manger et la mettre en bouteilles. Chaque régions semble délimité par une rivière à chaque extrémité, c'est pour ça que j'ai l'impression de passer mon temps à sauté au-dessus. Je repère la Capitale loin en dessous de moi, à ma droite je crois reconnaître Kuri avec sa forêt, sa plaine aride et ses collines vertes, en face ce doit être l'endroit où j'ai posé mon camp, je n'y vois rien d'autre que du jaune, couleur qui se répète à l'identique de l'autre côté d'une rivière où se trouve aussi un peu de orange près de la mer. En faisant le tour du sommet je découvre aussi une étendue blanche comme si de la neige recouvrait le sol avant de revoir une terre désolée recouverte d'usines à la gauche de cette terre blanche. Je me couche dans la neige en formant une étoile, me voilà face à la réalité, je ne trouverai pas la liane. La pollution à tout emporter sur son passage. L'antidote ne pourra pas être créé.

One Piece : La Huitième Grand CorsaireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant