Chapitre 51

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Je ne sais pas combien de temps s'est écoulé depuis que j'ai quitté Zo mais je suis toujours en mer. J'ai l'impression que j'ai vu les Chapeaux de Paille pour la dernière fois hier. J'espère qu'ils sont bien arrivés sur le territoire de Big Mom. En fouillant dans la soute à la recherche de mes dernières provisions je trouve un vieux morceau de pain rassis, dur comme de la pierre qui ne s'effrite même pas quand je le cogne contre le bateau. Je fais couler un peu de l'eau qu'il me reste dans un verre puis y plonge l'aliment pour le faire ramollir. Je soupire en me couchant les mains derrière la tête, regardant le ciel d'un bleu monochrome parsemé de quelques nuages blancs qui ne m'apporteront pas le liquide vital dont j'ai besoin. Un peu plus tard je respire profondément avant de me redresser, de retirer le pain mou de l'eau puis de le manger. Pendant mon repas je regarde la carte. Normalement je ne suis plus très loin de l'île au nom inconnu qui devrait être en vue dans la journée. Je me recouche après mon repas, n'ayant rien de mieux à faire. Une mer déchaînée me tire d'un beau rêve, je me lève brusquement pour constater que le ciel est recouvert de nuages noirs et menaçants. Le vent souffle férocement dans mon dos, balayant mes cheveux sur mes yeux. Les vagues deviennent de plus en plus grosses au milieu de tourbillons et de montagnes biscornues couronnée d'arbres.

« -J'approche de l'île on dirait. »

Je me fraie un chemin dans le courant, progressant aisément entre les obstacles quand soudain des poissons géants sautent à proximité de mon embarcation m'éclaboussant au passage.

« -Put... C'est quoi cette espèce de poisson ? »

Je vire de bord pour m'en éloigner cependant d'autres spécimens apparaissent là où je vais mettant mon embarcation en difficulté. Il va falloir slalomer. Après avoir activé mon haki de l'observation j'enroule une corde autour de mon ventre et plie le mât pour bien prendre le vent. Le gain de vitesse me plaque en arrière, ma barque ne touche quasiment plus l'eau. Il ne me faut pas longtemps pour arriver au pied d'une gigantesque cascade. Les poissons la remontent sans difficulté, il doit y avoir quelque chose là-haut. Je tords encore plus le mat pour prendre mon envol et arriver sans problème au-dessus de la trombe d'eau qui se trouve être un immense lac agité en son centre par un gigantesque siphon où les poissons vont s'enfoncer. Je me pose dans un coin calme et observe les environs. Autour du lac s'étendent des falaises escarpées, je m'en approche doucement à la recherche d'un endroit où accoster discrètement, inutile de prévenir les tributs hostiles de ma présence. En tout cas mon haki ne révèle aucune présence, c'est parfait.

Je navigue pendant quelques heures puis finis par trouver une plage entourée d'une forêt assez dense pour pouvoir y cacher mon bateau. J'observe l'endroit à la recherche d'empreintes de pas, heureusement je n'en trouve aucune, il ne doit pas y avoir beaucoup de passage ici. J'accoste et pose pied à terre. Me voilà sur l'île au peuple hostile, il va falloir que je me fasse discrète. Je fouille un peu les environs jusqu'à trouver une cachette parfaite pour mon embarcation que je m'empresse de traîner jusque-là. Je recule par la suite, observant mon travail. Le bateau n'est pas visible, peu importe l'angle que je prends pour le regarder, parfait. L'esprit tranquille, j'efface les empruntes de la plage en avançant à reculons vers la forêt. Une fois fait je monte dans un arbre pour avoir une vue d'ensemble du sable, mon camouflage n'est pas impeccable mais ça ira pour des yeux non entraînés. Après être descendue je retourne à mon navire pour m'y poser et réfléchis à ce que je sais.

« -Pour créer l'antidote dont j'ai besoin il faut que je trouve du Cahuï qui est une liane qui pousse sur des montagnes escarpées dans des endroits florissants. Quel dommage de ne pas avoir trouvé de cartes de l'île... Il faudra s'en remettre à la chance pour en trouver. Il y a de fortes probabilités que j'y trouve des indigènes, il va falloir que je m'équipe. »

One Piece : La Huitième Grand CorsaireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant