Chapitre 7

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Mélinda s'apprête pour la soirée la plus stressante de sa vie depuis les césars qu'elle a remporté deux fois. Son petit ami Léon vient pour le dîner, elle a hâte que le courant passe entre lui et son petit Jona.

Il a passé presque toute la journée avec les triplés, elle n'a pas eu le temps de lui expliquer grand chose à son sujet. De toute façon, s'il a aimé être avec ces enfants, c'est une bonne nouvelle. Elle l'aimerait qu'il soit plus sociable et voit plus de monde que Yassen et Félix. Ça lui fera un grand bien.

Dans sa belle robe croisée rouge, elle part vérifier que son petit homme est prêt. Devant sa porte elle fait un halte. Elle l'entend parler, du moins chuchoter, vu que les portes sont épaisses et qu'on entend à peine.

Il n'est pas seul ?

Sans frapper, elle entre pour le surprendre. Jonathan est déjà âpreté et au téléphone. Assis sur son lit, les jambes croisées, le petit patron est surpris de voir sa mère.

— Bon je te laisse, il y a ma mère qui n'a pas frappé avant d'entrer, râle-t-il.

Elle lève un sourcil face à Monsieur l'intrépide. Elle savait que lui installer une ligne fixe n'était pas une bonne idée, malheureusement ses grand-parents ont insisté et elle a capitulé. Il est trop jeune pour passer des coups de fil, à son avis.

— Oui, d'accord, répond-il à son interlocuteur. Je te dis tout demain. Bisous et bonne nuit.

Il raccroche, puis se met debout d'un air contrit.

— Ça ne se fait pas, mam. J'étais au téléphone avec Yassen.

Elle rit en lui prennant le visage en coupe.

— Désolé, fiston, je ne savais pas. Depuis quand il a un téléphone ?

— C'est le numéro de tata Sandrine. J'avais envie de lui raconter ma journée et lui parler des nouveaux voisins.

— Ah, je vois. Alors ils vont bien ?

— Très bien ! Juste qu'il me dit que tata a attrapé un rhume, mais ça va aller. En passant, mam, je peux déjà avoir un portable ? Les triplés en ont tous un.

Amusée, elle lui prend la main pour sortir de la chambre.

— Je pense que même les triplés sont trop jeunes pour les appareils électroniques. Seulement, je comprends qu'avec leurs loisirs ils en ont impérativement besoin. Tandis que toi, tu es un petit garçon. C'est non.

— Enzo m'a dit que leur père leur a offert des téléphones quand ils avaient sept ans à peine.

Quoi ?

— Sept ans ? C'est très jeune !

Elle cherche une réponse logique a donné, même si elle trouve ça irresponsable d'offrir ce genre de choses à des enfants de moins de quinze ans. Un portable n'est pas un jouet.

— Les mœurs aux États-Unis sont différentes de notre pays, chéri. Ils sont plus décalés et précoces qu'ici.

— En gros tu veux me dire « non ».

Ce garçon est incorrigible.

— Jonathan, tu auras du temps pour tout ça. Pour l'instant ta priorité c'est de bien travailler à l'école et de t'amuser dehors comme tous les gens de ton âge.

— Érina va continuer à me trouver ringard, boude-t-il.

Elle ne prend pas en compte cette remarque et se dit qu'il est juste dramatique. C'est de son âge. Main dans la main, ils vont en bas. Elle s'enquit de la situation pour savoir si la gouvernante et la cuisinière ont fait du bon travail, tout est en ordre. Elle leur donne congé et reprend son rôle de femme de maison. En attendant l'arrivée de son invité, Jonathan se réfugie dans sa salle de cinéma. C'est juste une petite pièce avec un grand home cinéma. Il est friande de Disney et Pixar, alors sa mère s'est rassurée qu'il n'ait que ça à regarder et quelques films tout public. Elle est hyper protectrice envers lui.

Feutre vertOù les histoires vivent. Découvrez maintenant