Chapitre 11

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Là c'est vraiment chaud !

Yass a passé toute la journée et la moitié de la nuit à tresser ses bracelets, il a mis tout son âme dans chaque œuvre et il a fait le stricte maximum pour que chacun représente la personnalité de son propriétaire. Il a même eu des crampes aux doigts juste pour s'assurer que cela irait bien. Voilà que ce grand blond bizarre veut qu'il les mette en gage pour trois cent euros ?

C'est très suspect.

— Elles ne valent rien, dit-il à Enzo — la tête basse — Ça ne compensera pas ton argent, je suis désolé.

Enzo esquisse un sourire mutin, finalement le petit n'est pas bête, au contraire, il voit de la méfiance planer autour de lui.

— Je n'ai pas dis non. Juste que j'imagine qu'ils doivent compter pour tous les deux, dit-il en pointant leurs mains.

Érina s'exclame dès qu'elle le remarque aussi.

— Des bracelets de l'amitié ? Eh ben, c'est trop ringard, rit-elle.

Yassen se braque. Il s'en fout qu'elle trouve cela ringard, tout le monde lui a dit que c'était beau et très intéressant. Elle est juste jalouse de ne pas pouvoir en avoir un.

— Ils ne sont pas ringards, défend Jonathan. Ils sont magnifiques et colorés. Yassen les a fait tout seul à la main !

Il peut toujours compter sur Jonathan, c'est le meilleur.

— Ah ! En plus, interfère Enzo. C'est donc parfait comme mise à prix. J'aime bien les « made in house », ils m'iront si bien, n'est-ce pas ? dit-il moqueur en faisant un clin d'œil aux jumeaux.

— Mouais, ça t'ira bien mieux qu'à eux, rigole Erxio. Ou a notre chatte Griffin. Ah non, je sais ! On les mettra au-dessus de sa litière !

Yassen serre ses poings, se mordant la lèvre inférieure jusqu'au sang.

— Trop ridicules pour ça, franchement ça va mieux aux minus, je ne veux pas traumatiser Griffin.

Ils s'en donnent à cœur joie. Leur condescendance énerve le caïd, il ne résiste pas à la tentation.

— Alors vous n'avez qu'à les faire vous-même, bande de baltringues ! Vous vous prenez pour qui au fait ? Des célébrités ? Vous êtes juste des enfants gâtés, rien de plus !

Sa voix porte si haut que tout le monde se tait. Qu'a-t-il dit ?

— Tu peux répéter ? demande Enzo.

Jonathan est bien plus surpris que tout le monde, ça ne ressemble pas à Yass ça.

Érina se dresse devant lui, renfrognée. Elle l'attrape par le col avec fureur, sous les yeux ébahis des autres enfants. Enzo agit rapidement quand il aperçoit la mine paniquée de Jonathan, ce n'est pas le moment de donner une mauvaise impression d'eux. Il se précipite pour calmer sa sœur.

— Tu peux répéter, minus ?

— Soeurette, lâche-le.

— Il se la pète un peu trop lui, je vais me le faire ! Il croit qu'il est seul à parler de cette façon ?

— Tu vas te calmer tout de suite, c'est un ordre, lui glisse-t-il à l'oreille. N'oublie pas que Julien sera bientôt là, il peut entrer dans la pièce à n'importe quel moment.

Agacée par le bon sens de son frère, elle fulmine en poussant Yassen. Ce dernier tombe à la renverse et se fait mal aux fesses. C'est énervant d'être la troisième née, bon sang ! Erxio intervient en lui tapotant l'épaule, elle se laisse aller à la douceur de ce dernier. Leur frère aîné croise les bras, magnanime dans ses propos.

Feutre vertOù les histoires vivent. Découvrez maintenant