Chapitre 63.

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J'espère que c'est une très mauvaise blague.

Jona a une méchante veine qui bat sous la tempe. Il essaie de ne pas bondir au cou de Félix pour le trucider, mais sa patience est si mince. Après l'appel d'Hugo, il s'est précipité à l'entrée pour tomber sur qui ?

Son pire ennemi.

Hakim est tout sourire, tandis que Jona sent que son tempérament grimpe en flèche. Hugo a été honnête envers lui et s'est montré transparent quant-à son implication dans cette histoire, pourtant Jona n'arrive pas à croire que Yassen ne soit vraiment au courant de rien ! Il a laissé ce sorcier de l'autre côté de la plage avec les filles, toutefois il se demande si ce connard n'est pas responsable de ce merdier. D'ailleurs, il ne doit rien à ce Hakim, il est hors de question qu'il reste.

— Alors comme ça, vous pensez que je vais leur donner les bracelets...

— Sois pas vache, allez. Il est avec son neveu, tu ne vas tout de même pas les jeter hors de la fête, supplie Félix. C'est ma faute tout ça. Si tu dois être en colère, c'est contre moi.

— Tu as le toupet de dire ça ! Pourquoi tu lui as parlé de ma fête pour commencer !? De quel droit l'as tu invité ici ?

— Ils pourraient t'entendre, remarque Hugo, en jettant un oeil sur leurs visiteurs. Ils n'ont pas l'air méchant.

— Ce n'est pas la question !

— Un peu, grommelle Félix. Je te rappelle que tu as dit que tu n'avais plus de ressentiments pour lui lors de la fête de Yassen. Si tu le mets dehors aujourd'hui, ça fera de toi un hypocrite.

Hugo se demande tout ce qu'il a pu rater depuis le retour de leur ami.

— De quel droit vous me forcez la main ? Ce n'est pas parce que j'ai décidé d'enterrer la hache de guerre avec lui que je suis obligé de devenir son ami.

— Bonne réponse, dit Hugo.

— Hey ! Tu n'es pas censé lui donner raison, râle Félix.

— Pourtant il a clairement raison. Il n'a aucune obligation vis-à-vis de nous ou de quiconque sur sa décision.

Félix va se taper une gêne pas possible quand il faudra tout expliquer à Hakim.

— Toutefois j'ai une question, ajoute-t-il. Tu es toujours aussi jaloux de lui ?

— Quoi !? s'indigne Jona.

— En-dehors de la jalousie, je ne vois pas pourquoi sa présence te gênerait. Je pensais qu'on avait tous grandi et pris en maturité, mais on dirait que tu n'as toujours pas assez confiance en toi.

Choqués, les deux autres adultes en face de lui sont sciés ! Comment ose-t-il émettre une telle hypothèse alors que Jonathan est visiblement la personne la plus sûre de lui sur toute cette plage. Sournoisement, Hugo émet un sourire coquin. Ce petit vicieux cache bien son jeu.

— Moi, jaloux ? De... De... De ce gars ?

C'est tellement drôle que Félix se retient de ne pas éclater de rire. Il avait pensé à ça, mais n'osait pas attaquer son ami avec ça.

— Et si je me rappelle. Tu avais surtout très peur qu'il puisse te voler Yassen. Sauf si je suis aveugle, je crois bien que tu es déjà passé à autre chose. Enzo doit vraiment te manquer en ce moment. Alors une jalousie de près de... Combien déjà ?

— Plus de quinze ans, réplique Félix d'un air amusé.

— Quand même ! Plus de quinze ans ? C'est beaucoup pour un mec qu'on a pas vu depuis des lustres. Je ne sais pas toi, mais je crois que le virer ne ferait que comfirmer cette hypothèse.

Feutre vertOù les histoires vivent. Découvrez maintenant