Yassen se retourne dans le lit, il rentre en contact avec un corps chaud. Un bras protecteur se referme sur lui et caresse son dos dénudé. Heureux de sentir son petit ami auprès de lui, il caresse son bras à son tour et se laisse aller.
Oh ?
Son bras semble plus volumineux que d'habitude.
Sans être gêné pour autant, il enfonce son visage dans son cou pour sentir son odeur qu'il adore tant. Jona grogne légèrement.
C'est bizarre...
Son odeur est différente aujourd'hui.
Cette fois réellement troublé, il ouvre délicatement les yeux, malgré sa somnolence. Il a une douleur atroce à la tête, il se sent subitement mal. Engouffrés dans une couverture légère, il se délie doucement de l'étreinte pour s'étirer et se masser le front. Jona ne résiste pas.
Quelle heure est-il ?
Pourquoi j'ai si mal ?
C'est le noir complet dans ma tête.
Jona commence à bouger à côté de lui, grognant de nouveau. Yassen n'y prête pas attention. Face à lui, le plafond inhabituel apparaît nettement. Il cligne des yeux à plusieurs reprises, espérant que sa vue ne lui fasse pas défaut. Ce n'est pas le plafond de la chambre de Jonathan. Ses yeux s'arrondissent et court d'un mur à l'autre.
C'est un cauchemar ?
Il reconnaît les posters et les photos qui les tapissent. La configuration de la pièce et les meubles lui sont très familiers, et que dire du torse puissant qui se dresse dans une respiration lente et régulière. La poitrine en fanfare et les muscles contractés par la frayeur, l'adolescent lève ses prunelles noires vers le visage qui suit ce corps athlétique de peau blanche. Un oeil scrutateur et un peu ensommeillé croise le sien, révélant un sourire fatigué en si beau matin.
— Blanche neige est enfin réveillée ? taquine Hakim.
En guise de simple réaction, Yassen hurle.
Deux heures plus tard, la voiture de Hakim se gare devant le domicile des Bertholo. Yassen est sur le siège passager, complètement tétanisé, non, très horrifié d'affronter ce qui l'attend à l'intérieur. Il est déjà onze heures et il est tombé sur plus de cent cinquante appels en absence quand il a réussi à rallumer son portable. Les messages ne sont qu'arriver depuis lors et ce n'est pas joli du tout. Ceux de Jonathan l'ont le plus effrayés, entre des mots d'inquiétudes au début, puis de panique au milieu, il a clôturé avec de longues menaces de meurtres et de massacre de masse si jamais on ne retrouvait jamais son corps. Au fond, ce n'est pas juste ça qui le rend si nerveux.
— Yassen.
— Non, Hakim !
— Mais...
— Pas de mais ! On en a déjà parler, je ne veux plus y penser ! Et d'ailleurs, je ne veux plus que tu m'adresses la parole jusqu'à nouvel ordre !
Le Maghrebin soupire en ébouriffant ses cheveux. Il ne voit pas en quoi la situation semble conflictuelle. Ils n'ont rien fait de mal, bordel ! Il avait déjà l'intention d'avoir Yassen pour la nuit et c'est fait, il ne compte pas s'excuser pour ça ! De toute façon, tant qu'il a atteint le bobo, il sait qu'il pourra gérer la suite. Yassen est en colère, mais ça lui passera. Il sait toujours quoi faire pour l'apaiser.
— Je suis désolé, BG. Vas-y, sourit.
— Bonne journée !
Il s'échappe du véhicule et marche à pas rapide jusqu'au portail. Il entend claquer la portière de la voiture derrière lui.
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Feutre vert
RomanceYassen finit de colorier le soleil, il a besoin de vert pour colorier le gazon de la maison de ses rêves, où lui, sa grande sœur, son papa et sa maman pourront habiter quand ils auront beaucoup d'argent et plus de disputes. Jona cherche du feutre ve...