Chapitre 44

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— Vous voulez que je sorte tous les paquets, Monsieur ?

— Oui, Martin, je vais t'aider. Tu peux venir avec nous, tu es un membre de la famille, Félix n'y verra pas d'inconvénient... Je l'espère.

Touché, Martin sort du véhicule pour ouvrir l'arrière, puis il décharge les cadeaux que Jona a prévu pour ses amis. Celui-ci en profite pour porter des lunettes de soleil, porter son masque noir et attaché ses cheveux en arrière. Il n'aime pas spécialement se déguiser pour passer inaperçu, car il aime croire qu'il n'est pas si connu que ça, mais les paparazzis lui ont prouvé avec les années qu'ils sont partout. Il n'a pas envie que cette visite tourne en boucle sur les réseaux sociaux. Sa petite sœur lui passe un béret de couleur.

— C'est quoi ce truc, j'ai demandé une casquette.

— Désolée, mais je trouvais qu'avec le total look noir, ça faisait trop agent du FBI. Tu ne préfères pas ressembler à Picasso ?

— En plus il est rouge, la juge-t-il. Je le voulais en noir, le chapeau.

— Quoi ? Je trouve qu'il te donnera une allure de mannequin. Je ne vais pas m'exhiber au bras de Marylin Manson quand même.

— Je te rappelle que c'est ma couleur préférée. De toute façon, tout me va, même un sac de pommes de terre.

— Ça c'est une discrimination envers les patates. On dit « sac de patates ». Et puis j'avais envie que tu sois en parfaite harmonie avec mon sac à main rouge, regarde comment tu me mets en valeur, c'est chouette.

On dirait lui au même âge.

Je pouvais vraiment être superficiel parfois.

— Tu aurais dû rester une petite fille.

— Hein ? Pour que qui puisse porter tes vêtements plus tard !? D'ailleurs, quand est-ce que tu me donneras l'autorisation de te piquer des trucs dans ton ancien dressing ?

Il sort de la voiture avant d'en entendre encore plus. Martin sourit en les écoutant.

— Grand frère, boude-t-elle en le rejoignant.

Il lui passe un masque noir, il n'aimerait pas qu'elle soit harcelée elle aussi.

— Il suffit de dire vas-y et je me jette sur tes affaires. Tu ne peux même plus les porter, pourquoi tu ne me laisses pas les prendre ? dit-elle en enfilant le masque.

— Tu peux te servir, ce n'est même plus ma chambre. Je me fiche de tout ce qu'il y a à l'intérieur.

— Ah oui ? Super !

Elle se jette sur lui pour une bise.

— Je peux enfin transformer cette pièce en salon privé pour inviter mes copines !

Quoi ?

— Ça fait si longtemps que j'attends ça ! Je vais donner les vêtements qui ne m'iront pas, ainsi que tes peluches, aux bonnes œuvres. Ainsi, pas de gâchis !

Jona se braque. Elle veut donner ses peluches ?

— Je... Attend, quoi !?

— Je suis trop contente !

Tout d'un coup, l'idée ne lui semble plus si bonne que ça.

Elle veut se débarrasser de mes affaires !?

— En... En fait je pense qu'on verra ça plus tard, dit-il la gorge serrée.

— Hein ?

— Je n'en ai plus besoin, mais je viens de me souvenir que j'ai du tri à faire.

Feutre vertOù les histoires vivent. Découvrez maintenant