Chapitre 43

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— Alors ? Comment ça c'est passé à l'hôpital, chéri ?

Félix embrasse Sarah et se couche à côté d'elle en se relaxant. La journée a été très épuisante. De retour chez eux, les Mané sont enfin au lit. Les filles dorment à poing fermé. Il repose sa tête sur un bras et d'impregne de la sérénité de son foyer.

— Son père était endormi. Sa compagne nous a dit qu'il est recommandé de ne pas le réveiller pour son bien. Il était certes déçu, mais il sait maintenant que son père souffre d'une pneumonie. Il a discuté avec le médecin, c'est tout. Je l'emmènerai demain matin.

— Avec les enfants ?

— Non. Yassen veut d'abord avoir une conversation avec lui, d'après ce que j'ai entendu. Je ne sais pas ce qui se passe avec ces deux-là.

Il caresse le ventre de son épouse, un sourire aux lèvres.

— On devrait déjà tabler sur le prénom, bientôt il ou elle sera parmi nous. J'ai hâte de l'avoir dans les mains.

— Oui, mais cette fois-ci cette grossesse me fatigue plus que les trois autres. Je n'arrive même plus à me déplacer à ma guise.

— C'est pour cela qu'on a dit qu'on s'arrête ici. Je tiens à ta santé et je veux être sûr que tu ailles bien. Le médecin a demandé que tu arrêtes avec le boulot, alors tu vas rester à la maison à partir de demain.

— Félix, boude-t-elle.

— Ah, non, tu vas m'écouter pour une fois. L'agence ne va pas brûler juste parce que tu n'es pas là, nous allons nous débrouiller sans toi.

Après son diplôme en management, Sarah a co-fondé l'agence immobilière avec son mari, qui voulait démissionner de l'entreprise de son père. Elle voulait participer aux ambitions de ce dernier et après une aventure semée d'embûches, ils ont fini par y arriver. Félix adore ce qu'il fait, il n'aurait jamais supporter des longues études comme ses parents le voulaient, ils ont fini par accepter la vérité.

Sarah est tellement heureuse de l'avoir épousé, elle sait qu'ils ont été les plus chanceux dans leur groupe d'amis, et même si c'est triste, elle ne veut pas que cela empiète dans son bonheur. Toutefois, elle sait que son époux ne pense pas comme elle.

— Yassen a nommé son fils Mané, ça doit te rendre heureux de réaliser que malgré tout ce que nous avons pu imaginer, tu restais dans son cœur. J'ai failli pleurer quand je l'ai su, quel amour.

Il soupire en fixant le plafond. Cela l'interpelle.

— J'en suis même très heureux, et s'il ne l'avait pas fait et que je n'avais pas vu cette lumière étincelante dans ses yeux quand il m'a vu à l'aéroport, j'aurais juré qu'il en a rien à foutre de nous.

— Comment cela ? Il semblait très heureux de me voir et il a été très jovial tout le long.

— Je le sais et il était sincère, ça je n'en doute pas.

— Ce qui prouve que je me trompais quand je t'ai dit qu'il te snoberait, rigole-t-elle. Tu imagines s'il avait fait ça ?

Un sourire sans joie effleure ses lèvres.

— Chérie, je sais que tu m'as dit qu'il ne faudrait pas mettre mes espoirs trop haut en le voyant, et je sais aussi qu'il a le droit d'être différent après toutes ces années, cependant...

— Qu'il y a-t-il ?

— Il n'a répondu à aucune de mes questions, il ne m'a posé aucune question, il n'a même pas demandé comment ça s'est passé après son départ. Il a littéralement éludé le sujet comme ci ce n'était qu'un épisode de sa vie.

Feutre vertOù les histoires vivent. Découvrez maintenant