Chapitre 21

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Le lendemain, Harold aida Mérida à se mettre sur pieds, après que cette dernière l'ait forcé. La rousse persistait à dire qu'elle allait bien et qu'elle pourrait retourner travailler. Mais son état ne s'était pas encore améliorer. Harold la laissa marcher jusqu'à sa porte pour lui montrer qu'elle n'était pas encore en état de sortir. En arrivant devant sa porte, Mérida eut des vertiges. Elle se tint au bois de la porte et son mari approcha, les bras croisés.

-Tu vois. Tu n'es pas encore rétablie. Le médecin a formellement dit que tu devais te reposer.

-Au diable les conseils du médecin. Je vais aller travailler, que ça te plaise ou non.

Harold soupira. Elle était vraiment têtue pour une femme. Mais le shérif avait appris à faire avec son caractère. Il mit son bras derrière le dos de Mérida, et l'autre en dessous de ses genoux. Il porta son épouse jusqu'au lit, et cette dernière protesta.

-Dépose-moi par terre!! Ordonna-t-elle.

-Tu vas rester au lit que tu le veuilles ou non!

-Tu ne peux pas m'y forcer!

-Légalement, c'est l'homme le chef de famille. Et la femme se doit de le respecter et de faire ce qu'il dit.

Mérida gigota dans ses bras et il perdit l'équilibre. Harold fit tomber la rousse sur le lit et il fini au dessus d'elle. Ce fut le premier contact visuel depuis qu'ils s'étaient rencontrés. Ils étaient si près qu'ils pourraient s'embrasser. Mais non. Mérida le poussa violement et il tomba du lit.

Après plusieurs heures de protestation, Harold autorisa finalement Mérida à sortir. Mais il avait insisté pour qu'elle s'habille le plus chaudement possible. Quand la rousse arriva dans son commerce, sa mère la prise dans ses bras.

-Oh ma chérie!

-Maman, attention, tu m'étouffe.

Elinor lâcha finalement sa fille, mais gardant quand même ses mains sur les épaules de Mérida.

-Pourquoi cet excès de gentillesse, tout à coup?

-Le shérif est venu hier me demander si tu n'étais pas avec nous. Quand je lui ai répondu non, je me suis imaginé les pires choses. Mais heureusement, il t'a retrouvé. Pour la première fois de ma vie, je lui suis reconnaissante.

Les mots de sa mère la toucha au plus profond d'elle. Si sa mère était reconnaissante envers Harold, elle pouvait en dire autant de son père. Ses parents avaient peut-être donner une chance au shérif de vivre avec elle.

-Mérida? Tu vas bien? Demanda Elinor, inquiète que sa fille n'ai rien dit jusque là.

-Je vais très bien maman.

-Il s'occupe bien de toi j'espère. Parce que si il ose te...

-Il s'occupe bien de moi. Regarde. Il m'a même forcé à rester au lit ce matin. Mais comme je suis une forte tête, je suis quand même sortie. Donc, il m'a forcé à porter tous les vêtements chauds de la maison.

-Il a pris la bonne décision.

Mérida sourit. Elle travailla comme d'habitude, et à midi, elle ramena un panier de fruits pour son père. Quand ce dernier vit sa fille, il laissa ses outils pour la serrer dans ses bras. Ils prirent place sur des chaises et Fergus commença la discussion.

-Tu sais Mérida, on s'est peut-être trompé sur ce shérif. Après ce qu'il a fait pour toi, je ne pense pas qu'il soit si mauvais que ça. Je suis presque rassuré de te savoir à ses côtés plutôt qu'avec le prétendant que ta mère t'avait choisi.

Ses parents étaient heureux. Elle ne voulait pas gâcher leur bonheur. Mais elle n'aimait pas Harold. Oserait-elle faire semblant de filer l'amour parfait avec le shérif, juste pour pouvoir voir un sourire éternel sur le visage de ses parents?

Le soir venu, Mérida restait avec sa mère pour fermer la boutique, comme à son habitude. Mais au moment où elle devait rentrer seule jusqu'à cette colline, Harold arriva. Il salua le plus poliment possible la mère de famille.

-Bonsoir madame Dunbroch.

Il lui fit un baise-main et Elinor semblait ravie. À Mérida, il n'osa pas la toucher, de peur de recevoir une gifle dans un lieu public. À la place, il la complimenta, ce qui ravit encore plus la mère. Elinor avait toujours apprécié les bons garçons galants et bien élevés.

-Tu es splendide ce soir, très chère. Nous rentrons?

Mérida avait une envie folle de le frapper, mais sa mère semblait tellement contente. Donc, Harold lui tendit son bras et elle s'accrocha, un faux sourire au visage.

-Voulez-vous que l'on vous raccompagne, madame Dunbroch? Demanda Harold.

-Non, cela n'est pas nécessaire. Mais merci de la proposition.

Au même moment, Fergus arriva. Il se plaça aux côtés de sa femme. Quand il remarqua son gendre, il eut un faible sourire. Harold avala difficilement sa salive. Avec Mérida qui était introuvable la veille, son père était sûrement dans une colère noire. Ou bien ce sourire était sadique, signe qu'il allait le faire souffrir.

-Merci d'avoir sauver ma fille.

Il eut un moment de silence. Fergus Dunbroch venait-il vraiment de le remercier? Il ne comptait pas de tuer? Sans se poser plus de questions, Harold lui sourit.

-Mérida, c'est la prunelle de mes yeux. Mon petit trésor. Et elle mérite le meilleur. Continua-t-il. Donc, prenez soin d'elle, Harold.

-Cela sera ma seule et unique priorité, monsieur.

Les politesses s'échangèrent et le jeune couple quitta les parents Dunbroch. Mais Fergus appela une dernière fois son gendre.

-Harold!

Il se retourna et Fergus avança. Il posa sa grande main sur son épaule, ce qui fit quelque peu chavirer le shérif.

-Je vous donne ma bénédiction. Vivez heureux comme vous le méritez.

Fergus adressa sa dernière phrase au couple. Mérida eut envie de pleurer, mais se retint. Elle lâcha le bras d'Harold pour enlacer son père avant de retourner dans sa nouvelle demeure.

Quand ils arrivèrent, Mérida fixa Harold dans les yeux. Ce dernier ne comprenait pas. Il avait pourtant fait bonne impression devant ses parents.

-Je pense que mes parents t'aiment déjà.

-C'est une bonne chose, non?

-La bonne chose, c'est que mes parents sont heureux. Il est hors de question de briser leur bonheur.

-Je ne te suis pas.

-Ça me tue vraiment de devoir te le dire, mais...

«Que va-t-elle dire encore?» pensa-t-il.

-Nous devons faire comme si nous étions le couple le plus amoureux qui soit.

-Pardon?! Demanda-t-il, choqué.

-Ça ne me plaît pas autant que toi, mais pense à mes parents! Et à ce que mon père te fera si il découvre qu'on ne s'aime pas!

Cela allait être difficile. Et surtout très étrange. À la maison, ils seraient des inconnus, mais dehors, ils seraient le plus heureux de tous les couples. Ça allait faire un choc à Harold de voir Mérida se conduire autrement avec lui. La rousse allait jouer trois rôles à partir de ce soir-là. La simple couturière, le voleur, et maintenant, la parfaite épouse.

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Robin des boisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant