Chapitre 28

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Le lendemain, ils repartirent pour Nottingham. Ils embrassèrent les parents du shérif avant de reprendre la route. Pendant le trajet, Mérida s'endormit contre la fenêtre. Après la soirée de la veille, elle avait très peu dormi. Quand à Harold, il en profita pour l'admirer.

Cette femme, qui avait l'air si fragile et inoffensive, était bien plus forte qu'il ne le pensait. Elle était fière de ce qu'elle avait accomplie en tant que Robin. Et elle ne regrettait rien. Le shérif admira sa bravoure. Si un jour elle devait se rendre, elle n'irait pas rejeter le masque du voleur sur quelqu'un d'autre. Mérida Dunbroch était un modèle de droiture et de justesse, ce que de nombreux soldats ne possédaient pas.

Harold chassa ses réflexions. Pourquoi se mettait-il à penser ainsi? C'est vrai que tout ce à quoi il a pensé était vrai. Mais il y avait quelque chose de caché derrière ses louanges. C'était se mentir à lui-même si il refusait d'écouter la voix qui lui parlait. Cette voix qui lui chuchotait de belles choses. Le shérif niait la réalité.

Mais même si il faisait la sourde oreille, il savait parfaitement ce qui lui arrivait. La même chose qu'avec Astrid quand il n'était qu'un adolescent. Harold s'entêtait à ne pas donner de nom à ce qu'il ressentait. Il laissait ce sentiment vagabonder dans son esprit. Et en même temps, cela avait envahi son cœur.

«Ai-je trouver l'amour? Impossible. Cela ne sert à rien si ce n'est pas réciproque.» pensa-t-il.

***

Quand l'astre diurne ne montrait plus que quelques uns de ses rayons, ils arrivèrent à destination. Et ce qu'Harold remarqua aussi, c'était que Mérida avait un sommeil de plomb. Il fut assez compliqué de la réveiller. Finalement, il la porta jusque dans son lit. Le shérif referma doucement la porte pour ne pas la réveiller. Puis, il entra dans sa chambre pour se reposer.

Le lendemain, Mérida alla à son travail. Sur sa route, elle croisa son amie blonde, avec un ventre quelque peu rond.

-Raiponce!

-Mérida!

Les deux femmes se prirent dans les bras. La blonde avait un sourire étiré jusqu'aux oreilles. Elle était tellement contente de revoir son amie.

-Enfin, tu es de retour! S'exclama-t-elle. C'était un vrai supplice ici sans toi!

-Pourquoi cela?

-Depuis que tu t'es mariée, les gardes ont remarqué que Robin venait rarement. Et pendant ces trois jours, ils ont fait vivre un enfer aux villageois.

-Oh, mon Dieu! J'avais complètement oublié! Je suis désolée, Raiponce. Je me sens tellement coupable. Pendant que je faisais la fête avec les parents d'Harold, vous, vous aviez subi la colère du roi.

-En parlant de cela, comment c'était?

-Comme toutes les fêtes de familles: les traditions et tout ça. Mais assez parler de moi. Qu'es-tu donc devenue? Tu as l'air plus radieuse que d'habitude!

Raiponce caressa son ventre rond tout en souriant.

-Oh, balivernes! Tu dis cela pour ne pas me vexer car je suis enceinte! J'ai grossi! Voilà la juste vérité!

-Mais ça te va bien.

-Serais-tu en train d'insinuer que je n'était pas belle étant mince?

-Non! Rien de cela! La grossesse te va vraiment bien. Eugène doit être aux anges à l'idée d'être père.

-Oh oui. Il court dans tous les sens pour acheter des choses pour le bébé. Et à cause de ça, je n'ai plus le droit de bouger du lit. Même m'asseoir devant un tableau pour peindre est devenue une infraction au règlement.

Mérida ria et les deux amies se dirent au revoir. En marchant seule dans les rues enneigées, Mérida repensa au visage de Raiponce et à la joie qu'elle devait ressentir. Elle devait être la femme la plus heureuse de tout Nottingham. Elle attendait un bébé après tout. Le fruit de son amour avec son mari. Mérida se demanda si un jour, elle aurait droit à ce bonheur. Est-ce qu'un jour, elle pourrait trouver quelqu'un qui serait là pour elle? Qui serait sa moitié? Avec qui elle aurait une famille?

L'image du shérif lui vint à l'esprit. Mais elle secoua la tête pour effacer cette pensée. Harold ne pouvait pas être celui qui lui était destiné. C'était tout simplement impossible.

La rousse arriva à son lieu de travail, et ce fut la joie pour sa mère. Elle avait enfin revue sa fille après trois jours d'absence, comptant la journée de Noël. Ce fut la même réaction pour la jeune cordinnière. Elles passèrent un long moment à se raconter les derniers événements qui leurs étaient arrivés. Le soir venu, ce fut le calme plat entre elle et Harold.

***

Le nouvel an. Le signe d'un nouveau commencement.

Ce soir-là, Harold avait du travail. Il laissa donc Mérida à la maison. Qui en profita pour chercher son costume. La première salle qu'elle fouilla fut celle de son mari. Elle n'eut aucun mal à trouver ses habits car ils étaient dans l'armoire. Elle lâcha un rire en pensant à Harold.

«Dans l'armoire? Ce n'est pas très futé comme idée.» se dit-elle.

Au nouvel an, toutes sortes de fêtes étaient organisées par les nobles. C'était une aubaine pour Robin. Elle enfila donc son costume, passa son carquois derrière son dos et tint fermement son arc dans la main. Une silhouette sauta de la fenêtre de la maison du shérif.

Robin couru jusqu'au village pour monter sur le toit d'une maison. Il attendit que le premier carrosse noble passe pour sauter dessus. Quand le cocher entendit quelque chose s'écraser sur le toit de son véhicule, un frisson le parcourut. Peut-être était-ce Robin? Rien qu'à cette pensée, il trembla. Celui qui vole aux riches pour nourrir les pauvres n'était pas une légende. Il était aimé par la population et était le pire cauchemar d'un seigneur. Et en pensant au noble qu'il escortait, il avala difficilement sa salive.

Robin n'eut qu'à attendre. Il devait arriver chez ce riche pour se mettre au travail. Quand le carrosse se gara, il laissa la personne sortir et entrer dans la somptueuse demeure. Comment allait-il s'y prendre? Attendre jusqu'à ce que l'un d'eux sorte prendrait beaucoup trop de temps. Et ça ne rapporterai pas beaucoup. Non. Il fallait mieux les attaquer en même temps. Et la discrétion serait l'ami fidèle de Robin pour ce soir-là.

Il sauta dans les buissons en entendant un autre carrosse arriver. Une femme à la taille fine descendit. Elle était habillée d'une robe à plusieurs volants et d'un masque orné de plusieurs plumes. Son cocher s'éloigna, et Robin lança une de ses fameuses boules violettes. La femme sentit ses forces l'abandonner et elle s'écroula.

Robin tira le corps endormi derrière les buissons pour la déshabiller. Il porta les habits de cette noble, ainsi que son masque, ne défaisant pas son chignon. Mérida porta le masque plumé et entra dans la demeure. Faisant exprès de bousculer les invités pour leur voler leurs broches en saphir, leurs bracelets en perle, leurs colliers de diamant et bien d'autres choses. Elle sorti tout doucement de la maison pour ne pas se faire remarquer et déposa son butin dans un sac en tissu qu'elle avait sur elle. Elle revint à l'intérieur pour prendre une feuille de papier et une plume pour écrire.

Quand elle vit que plus de la moitié des invités étaient ivre, elle décida de s'en aller. Mais quand elle arriva dehors, la femme qu'elle avait attaquer était déjà debout et tournait dans tous les sens, à la recherche de ses habits. Quand elle eut totalement le dos tourné, Mérida s'approcha doucement d'elle pour l'assommer avec une branche. La femme répartit dans un long sommeil.

-Attention à la migraine demain matin.

Mérida remit son déguisement et ne rhabilla pas la noble. Elle se contenta de poser la feuille sur sa victime. Les invités, ainsi que les gardes allaient en perdre la raison. Ils pensaient qu'ils s'étaient débarrasser de Robin? Eh bien, ils se trompaient lourdement. Car Robin était de retour. Et il comptait bien faire comprendre que ce n'était pas demain la veille de sa retraite. Sur cette feuille était inscrit le seul nom qui faisait frémir toute l'aristocratie ainsi que la royauté:

ROBIN DES BOIS

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Robin des boisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant