Chapitre 54

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Heureusement, tout le monde était en forme. La majeure partie de leurs assaillants furent neutralisés, laissant cinq ou six survivants. Ces derniers furent attachés et contraints à faire tout ce que les rois leurs ordonnaient de faire.

Six hommes étaient à genoux devant Jacob, les mains attachées en arrière. Le roi faisait des allers-retours devant eux, cherchant comment les faire parler.

-Écoutez, je ne veux de mal à personne. Cette guerre n'est qu'un gros malentendu. Si vous nous amenez à votre roi, je consentirais à vous laisser la vie sauve. Dans le cas contraire, je serais obligé de vous tuer.

Mais aucun des hommes ne répondirent. Jacob soupira. Pourquoi les hommes préféraient-ils toujours la manière forte à la manière douce? Ça, il ne le comprendrait sans doute jamais.

-Très bien. Nous allons procéder ainsi: je vous coupe chacun un membre jusqu'à ce que l'un de vous accepte de nous mener à votre roi. C'est d'accord?

Les yeux des prisonniers s'ouvrirent grands en entendant ce que le roi venait de dire. Déjà qu'ils devaient subir la vue de leurs amis se faire tuer, ils allaient se faire démembrer si ils ne parlaient pas. Cela choquait aussi Harold. Ce n'était pas dans les habitudes du roi de menacer ainsi les otages. Il agissait toujours de manière plus pacifique et diplomatique. Le roi Jacob utilisait toujours les mots jusqu'à ce que ces derniers ne soient plus d'aucune utilité. Il s'approcha de son roi et lui murmura à l'oreille.

-Vous êtes sûr? On va vraiment leurs couper les membres? Demanda-t-il, dégouté.

-Bien sûr que non. Je ne suis pas un tortionnaire pour leur faire subir une telle chose.

-Alors pourquoi les avoir menacer?

-La peur, mon garçon. La peur. C'est la seule chose capable de faire cracher le morceau à quelqu'un.

Harold hocha finalement la tête, comprenant la méthode sur roi, qui semblait efficace. Aucun des six personnes n'ouvrit la bouche.

-Très bien messieurs, vous l'aurez chercher.

Jacob ordonna à l'un de ses soldats de se placer derrière l'un des prisonniers. Quand le soldat de Nottingham leva son épée, prêt à couper une jambe au shyperien, ce dernier se décida enfin à parler.

-Je vais parler!

-Ah, ce n'est pas trop tôt.

Le soldat baissa son épée, ce qui dit soupirer le shyperien de soulagement. Le roi de Nottingham s'accroupit devant lui pour l'écouter.

-Oui? Demanda-t-il.

-Notre camp ne se trouve pas loin d'ici.

-Parfait! Nous y allons!

La troupe se remit en route, six hommes shyperiens en guise de guides. Quelques kilomètres après, ils arrivèrent finalement devant un camp shyperien. Quand ils furent aperçus par les campeurs, ces derniers soufflèrent dans une corne de brume pour déclarer l'alerte. Quelques minutes plus tard, le roi de Shyperia se tint devant eux, totalement habillé pour combattre.

-Bien le bonjour, votre majesté. Commença Jacob en descendant de cheval. 

Il s'avança vers le souverain et lui fit une révérence.

-Je me présente, je suis Jacob I du royaume de Nottingham.

-Oh. Alors c'est vous qui avez ordonné l'incendie dans mon royaume. Répondit le roi de Shyperia.

-Pardonnez-moi mais, ce n'était pas moi. Souvenez-vous que Tasalman m'avait déclaré la guerre et que j'étais sur le front.

-Moui, je m'en rappelle. C'était à cause d'un histoire de bateau, si je ne me trompe pas.

-Exact.

Dans un language des plus soutenu, le roi Jacob I raconta au monarque de Shyperia toute l'histoire. Ce dernier avait du mal à y croire, mais il n'avait aucune autre hypothèse possible.

-Je veux bien vous croire. Dit-il. Mais ne pensez pas que vous allez vous en sortir aussi facilement.

-Cela va de soi. Je suis profondément désolé pour tout le tort que vous a causé les mauvaises décisions de mon frère. Que puis-je faire pour aider?

-Eh bien, commencez par nous dédommager.

-Je ne pense pas que mon royaume soit en état de payer les réparations de ce village. Mais je serais ravi de vous apporter l'aide qu'il vous faut. Mes meilleures architectes arriveront à Shyperia dans les plus brefs délais.

-Cela me semble acceptable.

Derrière le roi, Harold soupira silencieusement.

-Veuillez accepter encore une fois mes plus plates excuses.

-Si tout cela a été causé par votre frère, vous feriez mieux de le faire descendre du trône et vite.

-Comptez sur moi.

Après une poignée de main, chacun reparti dans deux directions opposées. Tout le monde était content. Les deux armées se firent au revoir à un croisement, ainsi que les deux rois. En route, les soldats de Nottingham chantèrent des chants de joie pour fêter la fin de cette guerre et pour souhaiter un meilleur avenir. 

Il était déjà midi passé et Harold trépignait d'impatience de revoir sa chère et tendre épouse. Son excitation pouvait se lire dans ses gestes frénétiques, ce qui n'échappa pas au regard de Jacob. Ce dernier lâcha un rire.

-Tu sais, tu n'es pas obligé de rester avec nous. Lui dit le roi.

-Comment ça?

-Allez file! Je sais qu'elle te manque, ta jolie petite voleuse!

-Vous êtes sûr? Vous ne voulez pas que je reste au cas où on tenterai quoi que ce soit contre vous?

Le roi ria d'une voix forte et donna une tape amicale sur l'épaule du shérif.

-La guerre est terminée, mon grand! Plus de quoi s'en faire! Allez vas-t-en! Je ne veux plus te voir!

Harold lui sourit et ordonna à son destrier d'aller plus vite qu'il ne l'avait jamais fait dans sa vie. Impatient de retrouver sa maison, il ne remarqua pas la légère fumée noire dans le ciel. Harold commença à apercevoir petit à petit les remparts su village.

«Je suis enfin rentré.» se dit-il, submergé par une grande joie.

Encore quelques mètres à faire et il serait de retour auprès d'elle. Il la verrait enfin, après tous ces mois passé loin d'elle. Le visage angélique de Mérida s'afficha dans son esprit et un sourire s'étira sur son visage. Enfin il allait retrouver son beau sourire. Sa douce voix. Son parfum. Plus rien ne pouvait l'arrêter.

Quand il arriva dans le village, la première chose qu'il vit fut le vide. Il n'y avait personne. Mais où étaient-ils tous? Harold descendit de cheval et marcha tranquillement dans les rues dénuées de gens. Il leva la tête et remarqua une épaisse fumée dans le ciel. Que se passait-il?

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Robin des boisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant