Un grand nombre de personnes faisait des allers-retours dans toutes les rues du village. Chacun allait où il voulait et personne ne remarqua la rousse cachée sous sa cape. Dès la première heure de la journée, Mérida avait quitté le logement de Gisèle pour se rendre à son village. Mais malheureusement, il fallait passer par quelques escales avant d'arriver à destination.
Il fallait qu'elle passe par deux villages avant d'arriver. Et ce n'était pas simple car des centaines d'affiches arborant son visage étaient affichées partout. Mérida se devait d'être discrète. Il ne fallait pas qu'elle se fasse attraper par des soldats. Elle voulait se rendre de son plein gré. Alors elle calcula son itinéraire. Si elle marchait sans s'arrêter et ne dormait que quelques heures, elle pourrait arriver au palais dans quatre jours.
La rousse espérait arriver le plus tôt possible. Elsa s'était sûrement faite prisonnière. Elle devait énormément souffrir dans les cachots lugubres du palais. Et Mérida avait conscience que tout ce qui se passait était entièrement de sa faute. Si elle avait écouté Harold, rien de tout cela ne serait arrivé. Mais elle ne pouvait pas changer le passé. Elle devait affronter son destin sans reculer.
En fin de journée, Mérida voyait les gens rentrer chez eux. Chacun allait retrouver sa famille, embrasser sa femme ou son mari, enlacer ses enfants. La rousse avait perdu tout cela et jalousait du bonheur de ces gens. Ses parents étaient sûrement très déçus d'elle. Cela ne l'étonnerait pas si ils se mettaient à la renier. Jamais elle ne pourrait se le pardonner d'avoir défier le roi.
Et Harold, il était mort. Plus jamais elle n'allait entendre sa voix. Plus jamais elle n'allait pouvoir caresser ses cheveux et plonger dans son regard vert feuille. Plus jamais elle ne pourrait lui dire qu'elle l'aimait. Car il était parti et ne reviendrait pas. Elle n'avait jamais ressenti une telle douleur auparavant.
Chassant ses souvenirs pour mieux se concentrer sur sa route, Mérida accelera le pas alors que la lune et les étoiles avaient pris la place du soleil. Le sommeil commençait à l'atteindre, mais elle s'efforça à continuer à marcher.
Arrivée au second village, la faim se fit ressentir quand elle passa devant un marchand de pommes. C'était assez simple de voler un fruit, alors elle en prit deux. Elle n'avait pas d'autres choix de toute façon.
***
Deux jours plus tard, Mérida arriva à son village. Rien n'avait changé. Les mêmes commerçants aux mêmes étalages. Les mêmes enfants jouant au même endroit. La même pauvreté qu'avant. La rousse ne pouvait plus rien y faire. Une seule personne ne pouvait tour simplement pas changer le sort de tout un royaume. Et à cause de ce qu'elle avait fait, des familles allaient être brisées. Il était hors de question que cela arrive.
Sans s'attarder plus, Mérida se dirigea vers le château. Quand les gardes la virent, ils mirent en joue leurs arbalètes. Alors, la rousse mit les mains en l'air, une expression déterminée sur le visage.
-Je suis venu me rendre. Lança-t-elle.
Les deux soldats à l'entrée du palais se regardèrent. Était-ce réel? Ils n'auraient pas à lui courir après pendant une éternité? Les soldats baissèrent leurs armes quand Mérida laissa tomber sa cape au sol, montrant qu'elle n'était pas armée. Ils ouvrirent les grandes portes et la rousse entra sans se faire escorter. Les deux autres suivirent par derrière.
Les dorures et portraits qui décoraient les murs du majestueux palais n'intéressaient guerre la hors-la-loi. Elle se dirigea telle une automate vers la salle du trône. Quand elle arriva devant deux grandes portes blanches, elle les ouvrit en grand. Le roi Jean était assit sur son trône, lisant sûrement des papiers administratifs. Quand il vit la rousse, il ouvrit grand les yeux et appela ses soldats.
-Gardes! Gardes!
-Ne vous donnez pas cette peine, votre majesté. Je me rend.
-Vous...
Mérida leva les bras montrant une deuxième fois sa vulnérabilité. D'un seul geste de main, le roi ordonna à ses soldats de l'emmener aux cachots, ce qu'ils firent sans attendre. La jeune femme fini donc les mains dans le dos, poussée vers la partie lugubre du palais.
Elsa était assise au sol, tremblant de froid. Personne ne venait, sauf les gardes pour l'emmener dans la salle de torture. La blonde avait subi plusieurs séance de torture, mais elle n'avait toujours rien dit. Ce fut quand le cliquetis de la porte en fer se fit entendre qu'elle sursauta. C'était sûrement des soldats qui venaient la chercher pour la torturer.
Mais étonnement, elle vit une silhouette bien plus fine, ce qui lui fit un choc. Les gardes ouvrirent sa cellule et y mirent Mérida. En voyant son amie, Elsa se releva rapidement et alla la serrer dans ses bras.
-Mais que fais-tu ici? Demanda-t-elle, inquiète.
-Je me suis rendue, Elsa.
-Mais pourquoi? Je t'avais demandé de t'enfuir.
-Oui, mais ça n'a servi à rien. Ça a juste rendu le roi fou de rage et tu as fini ici. Je te demande pardon, Elsa.
-Ne t'excuse pas, Mérida. Tout ce que tu as fait, c'était aider le peuple un minimum.
-Mais j'ai fini par détruire ta vie. Maintenant, tu ne peux plus rien espérer avec Jack.
Elsa sourit à son amie et la serra un peu plus fort. Même si tout était déjà perdu pour elle, ce n'était pas une raison pour pleurer. Car tout ce qu'elle avait accompli jusque là était pour le peuple. La blonde sourit quand elle lâcha sa prise sur Mérida. Les deux jeunes femmes se prirent les mains, solidaire jusqu'à la fin. Elles allaient peut-être mourir, mais au moins elles pouvaient compter l'une sur l'autre, peu importe ce qui allait se passer.
Un autre cliquetis se fit entendre, laissant entrer dans les cachots, le roi. Ses vêtements parfaitement propres et son sourire donnaient envie à la rousse de lui en donner une bien bonne. Ce fut le même dégoût qu'Elsa ressentit quand il lâcha un rire.
-Eh bien. Il se trouve que je n'ai plus à envoyer mes gardes crapahuter dans le village pour vous chercher, mademoiselle Dunbroch.
-Actuellement, c'est madame Haddock. Répondit-elle d'un ton désinvolte.
Le roi ricana.
-Oh oui, excusez-moi, j'avais oublié. Mais, je ne suis pas là pour parler chiffons. Je vais écrire un décret tout à l'heure. Et demain, à la première heure, vous serez exécutées.
Malgré le fait que les deux femmes s'y attendaient, la nouvelle leur procura un certain frisson. Heureusement, ce serait sûrement rapide et la douleur disparaîtrait aussi vite qu'elle serait venue.
-Quel sort nous réservez-vous? Demanda Elsa.
-Eh bien, j'avais pensé à la guillotine, mais finalement je me suis dit que ce serait trop facile et moins douloureux pour vous.
-Qu'entendez-vous par là?
-Vous avez fait souffrir mon peuple avec votre cirque de Robin des bois, donc cela va de soi que je dois vous châtier pareillement. Répliqua-t-il d'un ton faussement dramatique.
Tout ça n'augurait rien de bon pour Elsa et Mérida.
-En d'autres mots, je vais vous faire brûler vive.
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Robin des bois
FanfictionDe jour, couturière, de nuit, justicière. Elle est prête à faire n'importe quoi pour son village. Inspirée d'un conte pour enfants, Mérida est bien décidée à changer les choses. Elle prend donc le pseudonyme de ce héro de conte qui vole aux riches p...