Chapitre 29

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Mérida obtint ce qu'elle cherchait: la panique au sein de la population aisée, ainsi que dans le palais. Elle fut fière d'entendre les ragots sur le vol de la veille, sur les lèvres de toutes les commères du village. Finalement, elles n'étaient pas si inutile que cela. Ces moulins à paroles étaient ses informateurs.

Quand au roi, il faisait les cent pas dans son bureau, irrité par la situation. Son fidèle conseiller, Persifleur, restait droit tel un pilier, étant moins émotif que le roi.

-Cela ne sert à rien de paniquer, votre éminence. Lança-t-il de sa voix sifflotante.

Pris d'une soudainement colère, le roi Jean balaya tout ce qu'il y avait sur sa table, de ses deux bras. Les divers bibelots se brisèrent en plusieurs éclats, tandis que d'autres objets rebondirent pour ensuite rouler par terre.

-Comment pourrais-je ne pas paniquer, Persifleur?! J'ai tout essayé! Mais ce Robin des bois revient toujours! Cet homme est un fléau!

-Ne vous en faites pas, votre majesté. Je vais trouver une solution à ce problème.

-Vous avez intérêt!

***

Le bruit de quelqu'un qui frappe sur le bois fit sursauter la rousse, qui était en train de se changer. Elle savait déjà de qui il s'agissait.

-Mérida! Ouvre cette porte!

Elle roula les yeux et se dirigea vers la porte pour ouvrir à Harold. Ce dernier n'avait pas l'air très content.

-Qu'est-ce que tu veux? Demanda-t-elle.

-Tu sais très bien ce que je veux.

-Ce que tu veux, tu l'auras quand je serai morte.

-Mérida, ce que tu fais est très dangereux! Le roi n'est pas aussi bête que tu ne le penses! Il pourrait très bien trouver une solution pour Robin!

-Qu'il fasse ce qu'il ait envie de faire! Jamais je n'arrêtait!

Harold afficha une mine triste. Elle avait raison. Jamais elle n'allait arrêter. Et tous ce qu'il fera pour l'en empêcher ne servira à rien. À quoi bon se battre? Il baissa le regard et soupira.

-Tu sais, quand on sait que ce sera impossible, il vaut mieux abandonner. Lui dit Mérida amèrement.

-Tu as raison. J'ai été trop stupide d'avoir penser que tu pourrais laisser les choses comme elles sont. Je n'ai été qu'un imbécile.

Mérida sentit un pincement au cœur. Peut-être y était-elle allée un peu fort? Harold lui donna le dos et s'en alla. Est-ce que cela signifiait qu'il arrêterait de l'embêter sur Robin? Pourtant, la rousse appréciait leurs petites disputes. C'était la seule façon d'être avec lui. Si elle n'était plus Robin, ils n'auraient plus aucune raison de rester mariés. Il pourrait lui donner le divorce. Au début, c'est ce qu'elle aurait voulu. Mais là, ça ne la rendait pas si enthousiaste.

-Harold...

Le shérif se stopa et lui jeta un regard par dessus son épaule.

-Tu ferais mieux de te dépêcher. Je ne voudrais pas que tu sois en retard.

Puis, sans plus rien ajouter, il s'en alla. Mérida ne savait plus quoi dire. Il ne lui restait plus qu'à aller travailler. Et comme d'habitude, Harold la raccompagna jusqu'à son lieu de travail. Quand Elinor vit le couple, elle arbora un sourire radieux, qui se fana quand elle vit la mine de sa fille ainsi que de son gendre. Mais la mère de famille ne dit pas un mot.

-Bonjour madame Dunbroch. Lança le shérif.

-Bonjour. Vous allez bien?

-Oui. Je vous la laisse. Passez une bonne journée.

Robin des boisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant