Chapitre 53

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Le chemin était long avant pouvoir arriver à Nottingham. Les deux armées marchaient nuits et jours dans le but de retrouver leurs foyers. Mais bien sûr, rien ne se faisait sans problèmes. À à peine quelques jours de Nottingham, l'atmosphère était lourde. Chacun des hommes de chaque royaume appréhendait quelque chose. Et ils avaient raison de se mettre sur leurs gardes. Non loin d'eux se cachaient des éclaireurs shyperien.

-J'ai un mauvais pressentiment. Lança Jacob.

-Tu n'es pas le seul, mon ami. Répliqua Leonard.

-Il fallait vraiment que vos mauvais pressentiments apparaissent à moins quelques kilomètres de la maison? Se plaignit le shérif.

Mais les deux monarques n'écoutèrent pas un seul mot des complaintes d'Harold. Ils étaient bien trop occupé à regarder autour d'eux. Le shérif se surpris à faire de même. Mais lui, il ne voyait que de la végétation. Rien ne semblait anormal. Ce n'était pas le cas pour Jacob et Leonard. Derrière les arbres pourraient très bien se cacher un ennemi. Chaque ombre était suspecte.

-S'il-vous-plaît, pourrait-on presser le pas? Demanda Harold. Je ne...

Mais Leonard le coupa dans sa phrase en levant la main, ordonnant au même moment aux deux armées de s'arrêter.

-Que se passe-t-il? Demanda Jacob.

-Soldats, tenez-vous prêts. Ordonna-t-il sans répondre à son ami.

Les uns dégainèrent leurs épée, tandis que les autres armèrent leurs arcs. Un silence s'installa, laissant entendre tous les bruits de la nature. Après cette courte pause, le roi d'Arnagat secoua légèrement sa main pour faire reprendre la marche aux armées, tout en guettant les moindres gestes des branches.

-Soyez sur vos gardes. Nous avons peut-être fait fuir Shyperia, mais il n'en restera pas là. Tant que nous n'aurons pas converser avec le souverain et expliquer la situation, nous ne serons pas tirés d'affaires.

-En parlant de cela, comment se fait-il que vous soyez entrés en guerre avec Shyperia? Demanda Jacob.

Harold soupira. Comment allait-il dire au roi que toute cette histoire avait pour source son épouse? Il ne voulait pas qu'il lui arrive quoi que ce soit. Mais avait-il d'autres choix que de lui raconter toute l'histoire? Non. De plus, il savait que le roi était loin d'être cruel. Il n'irait jamais condamné une personne sans bonne raison. Et surtout pas une femme. Harold prit une grande inspiration.

-En fait, tout ça a commencé quelques semaines avant mon mariage. Commença-t-il.

-Quel est le rapport avec ton mariage? Demanda Jacob.

-La femme que j'ai épousé... Elle... Elle était Robin des bois.

Leonard fut étonné. Mais venant de la part d'un ami de Jacob, cela l'étonnait à peine qu'une histoire rocambolesque sorte de sa bouche. Le roi de Nottingham était aussi surpris que son ami. Il s'était passé bien plus de choses que tout ce que son shérif lui avait raconté pendant son absence.

-Robin des bois? Le héro de conte de fées? Demanda-t-il.

-Oui.

Harold lui raconta alors tour depuis le début, sans omettre aucun détail. Il parla de cette belle rousse qui était obstinée à changer le cours des choses dans le royaume. Il aborda ensuite le sujet de son mariage, qui lui a valu des mois de souffrance.

-Je comprends mieux pourquoi tu dis que ce n'était pas l'amour fou au début! Commenta Jacob.

-Forcer une femme à se marier n'est jamais bon. Ça, je peux te l'assurer. Continua Leonard.

-Et il en sait quelque chose! Répondit le roi de Nottingham en pointant celui d'Arnagat. 

-Et pas qu'un peu! Figure-toi que l'un de mes cousins a forcé une femme à se marier avec lui. Au début, elle passait son temps à bouder. Mais plus les semaines passaient, plus cette femme a commencé à détruire la vie de mon cousin.

-Pauvre Francis.

Harold leva les yeux au ciel. Cette conversation prenait une tournure quelque peu ennuyeuse. Heureusement que Leonard ne vivait pas au château avec eux, sinon le shérif aurait droit à des discours sans fin sur des ragots de famille, ainsi que des blagues très peu amusantes.

-Pourrions-nous revenir au sujet initial? Dit Harold en mettant fin à leur discussion.

Quand les leurs souverains se turent, le shérif pu enfin reprendre son récit. Il leur raconta les vols commis par Mérida, ainsi que la panique qu'elle avait créé au sein du palais. Après cela, Persifleur n'a pas tardé à en tirer des conclusions hâtives, déclanchant ainsi une guerre.

-Persifleur est toujours là? Demanda le roi.

-Oui. Et il semble contrôler les choix de votre frère comme bon lui semble.

-Quand nous serons rentrés, fais-moi penser à le remplacer. Cet homme n'apporte rien de bon.

Et Harold était bien d'accord là-dessus.

-Elle m'impressionne quand même votre épouse, shérif. Dit Leonard. Se dresser seule contre un tyran est un acte très courageux.

-Oui. Un acte courageux qui nous a mené là où nous en sommes.

Harold se devait d'être honnête envers lui-même. Si Mérida n'avait pas décidé de jouer les justiciers, tout ça ne serait pas arrivé. C'était en partie de la faute de la rousse qu'il était là. Si seulement il avait été un peu plus autoritaire avec elle. L'enfermer dans sa chambre aurait été une bonne solution.

-Harold, je sais ce que tu penses.

-Ah oui?

-Ne lui en veux pas d'avoir voulu le retour de la paix et la justice.

-Mais il faut quand même avouer que c'est un peu de sa faute.

-Un peu, oui. Mais c'est surtout celle de ce décérébré de Persifleur! C'est complètement idiot de sa part de penser que Shyperia aurait eut l'idée d'envoyer un voleur pour aider les plus démunis de Nottingham! Nous ne sommes même pas alliés! En parlant de ça, il faudrait que je pense à faire signer un traité de paix entre tous les royaumes.

-Taisez-vous. Ordonna Leonard en chuchotant. J'entends quelque chose.

Jacob dégaina son épée sans attendre et Harold fit de même. Les branches des arbres bougeaient dans tous les sens, laissant sortir des soldats armés, portant fièrement le blason de Shyperia. Un cri de guerre sorti de ces hommes alors qu'ils coururent vers les deux armées alliées.

-Soldats, à l'attaque! Cria le roi Jacob avant de donner un coup de pied à son cheval.

Harold leva son épée et para un coup d'un ennemi, tout en descendant de son cheval. Il s'engagea dans un combat sans merci contre plus de deux shyperiens à repousser. Les bruits de fer qui s'entrechoquaient emplissait les oreilles de chacun tandis que le soleil dans le ciel annonça bientôt midi.

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Robin des boisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant