Chapitre 49

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Alors qu'Elsa se faisait emmener vers une autre partie du château, elle vit le regard brisé de Jack.

-Adieu Jack. Murmura-t-elle en partant, tenue par deux gardes.

Ils grimpèrent une bonne centaine de marches avant d'arriver à un endroit baigné de lumière. C'était totalement l'opposé des cachots, où tout était sombre et où ils n'y avait que les rats pour seuls compagnons. Elsa plissa les yeux quand les rayons du soleil filtrés par les rideaux du couloir virent la frapper. Elle n'eut pas le temps d'admirer les beaux tableaux qui tapissaient les murs, ni les lustres avec quelques mètres d'intervalles. Les deux soldats prirent une bonne dizaine de tournant et de couloirs avant de gravir des centaines de marches. Bientôt, ils arrivèrent devant une grande porte en bois. Le premier garde toqua.

-Entrez. Fit la voix rauque du roi Jean.

Elsa se fit pousser comme une moins que rien dans la salle et elle tomba à genoux. La première chose qu'elle vit en regardant le sol, ce fut des chaussures parfaitement cirées. Elle remonta son regard pour voir celui du roi.

-Bonjour mademoiselle Arendelle. Nous vous attendions avec impatience.

La phrase du monarque ne rassura pas du tout la blonde quand elle vit un autre homme dans un coin de la salle. Il était rond et chauve, vêtu d'un tablier autrefois blanc. Il y avait de multiples tâches dessus. Était-ce de la saleté? Ou du sang? Elle n'eut pas le temps de plus y penser qu'on la pris par les bras pour la forcer à s'allonger sur une table bordée de ceintures.

-Non! Laissez-moi! Qu'est-ce que vous faites?! Vociféra-t-elle, se débatant.

Mais sa force n'était rien comparée à celle des soldats. Ils finirent par l'allonger sur cette table, forçant ses bras à aller le long de son corps. Les deux gardes la tinrent fermement, tandis que le chauve s'approcha d'elle pour l'attacher. Il fixa des ceintures sur ses épaules, ses poignets, sa taille, ses genoux et des jambes. Bientôt Elsa était totalement incapable de bouger. Le roi se pencha vers son visage rouge de colère, parfaitement impassible.

-Alors, nous allons procéder ainsi: si vous nous dites où se trouve votre chère amie, madame Haddock, votre peine sera allégée. Mais au contraire...

-Allez pourrir en enfer! Lui cria-t-elle en lui crachant dessus.

Le roi ferma les yeux tout en recevant la salive. Il sortit son mouchoir pour s'essuyer avant de se tourner vers le chauve.

-Torturez-la jusqu'à ce qu'elle craque. Ordonna-t-il.

-Et si elle succombe?

-Il ne faut surtout pas qu'elle meurt. Elle est notre seule espoir de retrouver cette voleuse.

-Oui, votre grandeur.

Le roi se mit alors dans un coin de la salle alors que celui au tablier sale s'approcha d'Elsa, un chiffon à la main. Il balança ce dernier au garde qui recouvrit le visage de la blonde avec. L'odeur du tissu était infecte et empêchait la jeune femme de respirer. Le garde fixa le chiffon sur le visage d'Elsa de ses mains, tandis qu'elle entendit des bruits d'eau. C'était comme si quelqu'un puisait de l'eau d'un seau.

Sans être préparée à ce qui allait suivre, Elsa sentit l'eau couler en abondance sur son visage. Le liquide transparent traversa le chiffon et vint bloquer sa respiration. L'eau s'infiltra ensuite dans ses voix nasales, atteignant rapidement ses poumons. La blonde se débattit de son mieux, mais elle était solidement attachée. Elle sentait qu'elle étouffait. Qu'elle se noyait. Tout ce qu'elle voulait, c'était pouvoir respirer. Mais c'était malheureusement impossible. Elsa ne faisait qu'aspirer de l'eau par son nez.

Le tissus s'enleva enfin de son visage et elle toussa sans retenue. Le roi restait tranquillement dans son coin à la regarder souffrir. 

-Alors, toujours pas décidée à parler? Demanda-t-il.

-Je ne... Dirai rien. Répondit-elle d'une voix enrouée.

D'un signe de tête, le roi ordonna la reprise de la torture. De nouveau, de l'eau coula sur le visage d'Elsa, glissant sur son cou et sur la table, cherchant une échappatoire. La blonde gigotait, en vain. L'eau bouchait ses poumons et l'air ne passait plus. Quand son calvaire s'arrêta, elle toussa fort, faisant ressortir l'eau de ses poumons, la faisant verser quelques larmes. Voyant qu'elle n'allait rien dire, son bourreau continua.

Elsa était au bord de l'épuisement. Elle n'avait plus la force de se battre. Au moins, elle emporterait tous les secrets de Robin des bois dans sa tombe si elle mourrait. Jamais elle ne trahirait sa meilleure amie. Quitte à mourir, elle ne dirait rien du tout, s'entêtant à protéger la vie de plusieurs personnes: Eugène, Raiponce, Varian et Mérida.

-Ça ne marche pas votre majesté. Elle ne veut rien dire. Annonça le chauve.

Le roi rejoignit Elsa, rouge comme jamais. Elle n'arrêtait pas de tousser et les larmes coulaient à flots. Si cela continuait, elle allait mourir et le roi n'aurait plus rien pour rattraper Robin. Le souverain savait que cette femme était complice de Robin. Il était persuadé qu'elle savait où se cachait le voleur. Ou plutôt, la voleuse. Peut-être fallait-il avoir recours à une autre méthode de torture.

-Détachez-la et enfermez-la dans sa cellule. On verra si une nuit dans le froid sans eau ni nourriture lui fera cracher le morceau.

Les hommes s'activèrent pour emmener la jeune femme au fin fond des cachots. Ils la poussèrent sans aucun problème dans sa cellule. Trop fatiguée, Elsa tomba à terre. Tout son corps tremblait dû aux efforts pour s'échapper, ainsi qu'au froid qui commençait à se faire sentir. Et tout ça n'était que le début de ses malheurs. Elsa savait que le roi allait la torturer jusqu'à ce qu'elle avoue. Elle allait encore passer d'innombrables journée dans cette salle répugnante, à se faire torturer.

Des sanglots silencieux accompagnèrent ses tremblements. Une larme tomba sur le sol poussiéreux de sa prison, suivie d'une autre et ainsi de suite. Pourquoi le roi avait-il décidé de la faire souffrir? Ne serait-ce pas plus facile de la tuer? À bout de force, Elsa s'effondra par terre, ramenant ses genoux contre elle, pleurant à chaudes larmes.

Ses pensées s'envolèrent vers Mérida. Que faisait-elle? Où était-elle? Elsa espérait de tout cœur que rien de grave n'était arrivée à son amie. Elle espérait qu'elle était en sécurité, là où elle etait. Elle espérait qu'elle ne soit pas dans une cellule glaciale et sombre, seulement éclairée par les rayons de la lune, comme elle l'était.

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Robin des boisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant