La douleur fut la première chose qu'il ressentit. Puis, voulant bouger, il sentit son corps aussi lourd qu'un tonneau plein. Quand il ouvrit les yeux, tout était flou. Mais il voyait du blanc très lumineux. Quand sa vue s'habitua à la luminosité de l'endroit où il était, il découvrit que l'immensité blanche qu'il vit était en fait du tissu. La lumière du soleil passait à travers les mailles serrées de ce tissu. En se concentrant mieux, il fini par découvrir qu'il était sous une tente. Sous une tente? Mais comment était-ce possible? Ce dont il se souvenait, c'était...
-Bienvenue parmi les vivants, shérif.
Le nouveau venu s'approcha d'Harold et s'assit sur une chaise près de lui. Quand le shérif tourna sa tête vers lui, il fut choqué. Celui que était assit était un homme à la carrure imposante, portant une veste en cuir parfaitement boutonnée, un pantalon noir et des bottes boueuses. Ce qu'il portait contrastait beaucoup avec ce qu'il était. Ses cheveux étaient mi-longs et arboraient une couleur dorée, faisant penser à la crinière d'un lion. Le bas de son visage était tapissé d'une barbe de plusieurs mois — voire même plusieurs années — mal entretenue. Mais même si son visage était caché par cette nouvelle coiffure, Harold pouvait le reconnaître.
-V-votre majesté?
La shérif ne pouvait pas y croire. Il fixa l'homme avec les yeux ronds, tandis que ce dernier esquissa un sourire amusé.
-Mais dis quelque chose, mon garçon! C'est comme si tu venais de voir un fantôme!
Effectivement, Harold pensait être en présence d'un fantôme. Ou bien était-il mort? Il aurait rejoint le vrai roi de Nottingham? Mais si il était vraiment mort, il ne ressentirai pas la douleur. Donc, le père de Jack était réellement en vie?
-Vous... Vous êtes vivant?
-Eh oui! Je suis bel et bien vivant!
-Mais... Comment? Et si vous étiez en vie pendant tout ce temps, pourquoi ne pas avoir envoyé de lettres? Pourquoi avoir garder le silence pendant cinq ans? Avez-vous imaginé ne serait-ce qu'un peu la situation de Nottingham après votre départ?
Le roi afficha un regard triste et désolé. Il n'avait imaginé que trop bien ce qu'était devenu son royaume. Sous la régence de son frère, il n'espérait rien de bon. Harold continua son discours après avoir repris sa respiration. Le shérif était en colère contre le roi. Il aurait pu éviter tout ça si il était revenu. Mais non. Le roi à décidé de jouer le mort pendant près de cinq ans.
-Votre fils était trop jeune pour régner, donc vous avez nommé votre frère comme régent. Mais après votre départ, il s'est autoproclamé roi et le royaume est en train de tomber en ruine.
-Je le sais Harold. Répondit-il d'une voix grave. Mais tu ne sais pas ce qui s'est passé. J'aurai aimé rentrer, mais je n'ai pas pu.
-Alors racontez-moi.
Le roi prit une grande inspiration avant de se lancer. Harold allait enfin savoir ce qu'il était devenu pendant ses cinq longues années d'absence.
-Notre armée était plus nombreuse que celle de Tasalman. Mais eux, ils avaient quelque chose de plus puissant.
-Qu'est-ce que c'était?
-La nouvelle invention de l'homme. Des armes meurtrières. Ce qu'ils appellent des armes à feux. Tu vois, c'est comme des bébé canon qui tirent des bébé boulets. C'était mignon au début, mais quand ils ont commencé à tirer, c'était tout sauf mignon.
Harold roula les yeux. Même si le roi venait de réapparaître sans prévenir, il ne lui en voulait pas trop. C'était grâce à lui si Harold avait réussit à entrer dans la garde. Jacob I était comme son deuxième père, et lui était considéré comme son deuxième fils. Ce qui rappelait aussi au shérif que le roi était incapable de tenir une conversation sérieuse plus de quelques secondes. Il coupa ce dernier dans son monologue sur les canons.
-Votre majesté, et qu'est-ce qui s'est passé par la suite?
-Hein? Ah, la suite! Où en étais-je? Ah oui, les bébé canons. Après ça, on a perdu plus de la moitié de nos effectifs. Le royaume d'Arnagat est arrivé à temps pour nous sauver. Leonard, roi d'Arnagat, est arrivé à discuter avec celui de Tasalman et il a réussi à le raisonner. Mais comme d'habitude, Leonard a la langue bien trop pendue! Il a sorti un commentaire sur la taille de ce bon vieux Victor et il a craqué! Le roi de Tasalman a toujours eu un complexe par rapport à sa taille. Mais que veut-il? Ce n'est pas possible de ne pas le remarquer du haut de ses 1m20. Ricana-t-il.
Harold se massa le front. Ce petit résumé de ce qui s'est passé en cinq ans allait être long si le roi continuait à changer de sujet toutes les deux minutes.
-Et tu sais quelle était la raison de cette guerre? Demanda le roi.
-Non. Et d'ailleurs, je ne comprends pas pourquoi Tasalman nous a déclaré la guerre. Jamais nous n'avons eu de différents avant.
-Tout ça, ça a débuté lors de la réunion annuelle des souverains, il y a cinq ans. Victor nous avait montré sa nouvelle croisière de plaisance. Leonard a dit que c'était trop petit. Et bien sûr, Victor est monté sur ses grands chevaux. Ria-t-il. J'ai essayé de les empêcher de se battre et je n'ai pas fait exprès de lâcher une ânerie.
-Laissez-moi deviner. Vous avez sorti une de vos blagues de mauvais goût.
-Malheureusement, oui. J'ai dit que c'était un petit bateau pour un petit roi.
Le shérif se tapa le front. Cet homme était bel et bien le père de Jack. Leur humour était très particulier. Et comme Jack, le roi de pouvait s'empêcher de dire des sottises. Harold se demandait comment avait-il fait pour accéder au trône et se faire aimer par les gens.
-Désolé mon grand, mais c'est vrai! Tu aurais dû voir cette baignoire à voiles. Comment peut-on appeler ça une croisière?
-S'il-vous-plaît, pourriez-vous terminer votre récit? Et puis, comment vous m'avez retrouver?
-Après que Leonard ait mit Victor en colère, les soldats de Tasalman nous ont pourchassé. Ils nous ont traqués pendant des mois. Je ne voulais pas retourner à Nottingham dans le but de vous protéger tous. Après trois ans, nous avons finalement décidé de riposter. Nous avons supprimé les soldats un par un et nous avons fini face à face avec Victor. Nous avons réussi à le faire comprendre que c'était très immature de sa part tout ce qu'il a fait. Tasalman nous a enfin quitter. J'avais enfin retrouvé l'espoir de retourner chez moi.
-Et c'est là que vous m'avez trouvé.
-Exactement. Nos sentinelles nous ont prévenu qu'un campement de Shyperia était dans les parages. Leonard et moi avons conclu qu'il n'était pas là par hasard. Nous avons donc envoyé d'autres sentinelles pour voir autour du campement. Quand ils sont arrivés, ils nous ont dit qu'ils ont vu le drapeau de Nottingham au milieu d'un champ de cadavres. Nous avons décidé d'agir immédiatement et c'est là que je t'ai trouvé. À moitié mort.
-Vous avez fait fuir Shyperia?
-Oui, mais pas pour longtemps. Nous devons nous préparer à les combattre. Ce n'est pas encore fini, Harold. Et c'est loin de l'être.
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Robin des bois
FanficDe jour, couturière, de nuit, justicière. Elle est prête à faire n'importe quoi pour son village. Inspirée d'un conte pour enfants, Mérida est bien décidée à changer les choses. Elle prend donc le pseudonyme de ce héro de conte qui vole aux riches p...