Chapitre 48

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Les flots étaient toujours aussi puissants, mais elle résistait. Un arbre était planté au bord de l'eau, ses racines pataugeant dans le fleuve. Une main agrippa l'une de ses racine et aida son corps à remonter à la surface. L'autre main vint aider et bientôt, Mérida était au bord de l'eau, recrachant toute l'eau qu'elle avait avalé.

La rousse était totalement trempée et glacée. Elle tremblait dû à la légère brise de cette soirée aussi sombre que les ténèbres. Mérida ne voyait rien et elle était fatiguée. C'était déjà une chance qu'elle n'ait pas succombée au courant. Qu'allait-elle faire? Elle ne savait pas où menait ce fleuve et elle était sûrement déjà loin de la forêt de Sherwood. Mérida se releva, les jambes tremblantes, en quête de quelque chose qui puisse la réchauffer.

En marchant sans réelle direction dans la forêt, la rousse se remémora ce qui s'était passé avant son départ. Elsa était restée pour faire barrage entre elle et les gardes. Son amie a sûrement été envoyé en prison. Et par sa faute. Et si le roi était en train de la torturer? Et si Elsa avouait tout? Si c'était le cas, la vie de plusieurs personnes étaient en jeu. Raiponce et Eugène allaient bientôt être parents. Varian était encore très jeune. Leurs bonheurs et leurs rêves partiraient en fumée en un clin d'œil si Elsa décidait de parler.

Mérida était consciente que ce qui allait leur arriver allait être de sa faute. Si seulement elle ne les avait pas mêlé à cette histoire. Serait-ce une bonne idée de rebrousser chemin et de se rendre? Après tout, elle n'avait plus aucune raison de vivre. Elle avait perdu le seul qu'elle aimait. À quoi bon continuer? Sa famille vivrait sûrement plus tranquillement si elle ne faisait plus partie de ce monde. Tout ses proches n'auraient plus de problèmes. En plus, elle avait perdu son arc et son carquois.

Résignée, elle laissa les larmes couler sur ses joues tout en continuant sa route vers elle ne savait où. Il était temps pour elle d'arrêter sa carrière de voleur. Elle avait essayé de rendre son royaume meilleur, mais elle n'était rien comparée à la royauté et au pouvoir d'un tyran. Robin des bois allait tirer sa révérence. Peu lui importait si elle allait se faire pendre, décapitée ou même brûlée vive.

Frigorifiée et affamée, Mérida ne voyait plus la route devant elle. Toutes se forces l'avait quitté et sa vue était trouble. Elle n'eut même plus la force d'écarter les quelques mèches mouillées qui cachaient son visage. Mérida fini par trébucher sur une racine et tomba par terre. Sa tête rencontra une pierre et elle perdit connaissance.

***

-Hey, elle se réveille.

Mérida papillonna des paupières avant de totalement ouvrir les yeux. La première chose qu'elle vit, ce fut le visage d'une biche à un centimètre du sien. La rousse se redressa vite, s'appuyant sur ses coudes pour être le plus loin possible de l'animal.

-Allons ma chérie, laisse-la respirer un peu. Fit une voix féminine en poussant la biche de côté.

Mérida regarda la nouvelle venue tout en restant surprise par ce qui se passait.

-Bonsoir. Comment vas-tu? Je suis Gisèle. Et toi?

Ladite Gisèle était une belle brune aux cheveux longs jusqu'au hanche. Elle était simplement habillée d'une robe rose et elle était pieds nus. Tout autour d'elle étaient assis des animaux.

-Euh... Je suis Mérida.

-Quel joli prénom! Mais je me demandais une chose: que faisais-tu dehors à une heure aussi tardive? Si mon hibou ne t'avait pas trouvé, qui sait ce que les animaux sauvages auront fait de toi.

-C'est que... Je... Je me suis enfui.

-Oh, c'est triste. Et pourquoi as-tu fais cela? Tu as des problèmes avec ta famille?

-Si seulement il ne s'agissait que de problèmes de famille.

Voyant que les lieux lui étaient inconnus, Mérida demanda à son hôte de lui dire où elle se trouvait.

-Gisèle, où sommes-nous?

-Dans ma maison.

-Je sais qu'on est dans ta maison. Mais je veux savoir où sommes-nous. L'endroit où ta maison se trouve.

-Oh! Dans les bois!

-Non, tu ne comprends pas. Nous sommes dans quel royaume?

-Nottingham, bien sûr.

-Et tu sais où est le chemin pour la ville?

-Bien sûr. J'y fais mes courses de temps en temps.

-Tu pourrais m'y emmener?

Mais la brune détourna le regard et se tortilla les doigts. Mérida savait qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas.

-Gisèle. Qu'est-ce qui se passe?

Gisèle échangea un regard avec sa biche et elle se retourna pour ouvrir un livre. Elle en sortit une feuille jaune pliée de quatre qu'elle tendit à Mérida.

-Qu'est-ce que c'est?

-Vois par toi-même. Répondit-il d'un ton désolé.

Quand Mérida déplia le papier, elle il y sa photo, avec écrit au dessus:"Recherchée". En dessous, les mots "Robin des bois" étaient inscrits en majuscules. Une somme d'argent était aussi écrite dessus. Cette fois, Mérida devait impérativement retourner d'où elle venait.

-Est-ce que c'est vrai? Demanda Gisèle.

-Malheureusement, oui. Et je dois répondre de mes actes devant la royauté.

-Donc, tu vas te rendre?

-Oui. Pourquoi ça a l'air de ne pas te plaire? Robin des bois était un voleur.

-Peut-être, mais il aidait ceux qui en avait besoin et il ne blessait personne. Robin des bois est plutôt un héro pour moi.

-Ce n'est pas ce que le roi pense.

Mérida baissa les yeux vers les draps clairs de sa nouvelle amie et cette dernière s'assit près d'elle.

-Tu es sûre de vouloir te rendre? Tu sais que tu risques une peine de mort. Tu n'as pas peur?

-Même la mort ne me fait plus peur.

-N'as-tu donc plus de raison de vivre pour te résigner ainsi? Demanda Gisèle, choquée.

-Une raison de vivre? Répondit Mérida, tristement. Il était ma raison de vivre. Maintenant il n'est plus là. À quoi ça sert de continuer? 

Gisèle ne savait plus quoi dire. Cette femme était vraiment détruite de l'intérieur, au point où elle ne voulait plus vivre. Et la brune ne pouvait plus rien y faire. Quoi de plus blessant que de perdre l'amour de sa vie? Gisèle n'avait jamais vécu de séparation, mais elle pouvait imaginer comment Mérida se sentait. Elle se sentait comme les personnages de romans qu'elle aimait lire. Quand elles perdaient leurs moitiés, plus rien ne comptait. Ni les amis, ni rien d'autre.

Le monde avait perdu ses couleurs pour Mérida. La lumière avait déserté. Pour la rousse, Harold était sa lumière. C'était lui qui l'empêchait de sombrer. Lui qui la faisait sentir l'envie de vivre. Mais tout ça, ce n'était plus que de beaux souvenirs. Une larme glissa le long de sa joue, qu'elle effaça rapidement.

-Dès demain, je retourne au palais.

Gisèle secoua légèrement la tête, lançant son ultime tentative pour empêcher Mérida de se rendre et de s'offrir à la mort. Mais la rousse avait déjà pris sa décision. Et quand elle décidait de quelque chose, personne ne pouvait l'en empêcher. 

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Robin des boisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant