Robin des bois

Chapitre 25

Mérida suivit Rustik, Harold sur ses talons. Tous les trois allaient en direction de l'arène, qui était un endroit où se déroulaient les tournois et où certains jeunes s'entrainaient. Cet endroit ne fait pas exception pour les traumatismes du shérif.

Quand ils arrivèrent, Rustik hurla pour appeler des gens. Pendant ce temps, Mérida admirait les lieux. L'arène était formée de hauts gradins et d'une barrière en bois séparant les combattants des spectateurs.

-C'est donc ici que tu sortais? Demanda-t-elle.

-Je ne venais pas très souvent. Et quand je venais, j'étais une attraction pour les autres.

-Oh.

Mérida se tut. Aucun endroit dans ce village ne rendait Harold heureux. Tout lui rappelait de mauvais souvenirs. La rousse balaya ses réflexions pour voir Rustik faire un signe de la main à deux personnes. Les deux personnes s'approchèrent. Ils étaient tous deux blonds et presque identiques. Mais l'un était une femme tandis que l'autre était un homme.

-Je vous présente les jumeaux, Kognedur et Kranedur.

«Drôle de noms.» pensa Mérida.

-Hé les amis, vous souvenez-vous d'Harold?

-Harold? Harold-La-Crevette? Demanda Kranedur.

Le shérif s'efforçait de garder une expression impassible, tandis que la rage bouillonnait à l'intérieur de Mérida. C'était un total manque de respect envers lui. Il n'avait rien d'une crevette. Plusieurs jeunes femmes se seraient mises à lui courir après si il n'était pas aussi détesté au village. Soudain, une pensée vint torturer la rousse: dès son enfance, Harold était exclu par les gens de son village. Et à Nottingham, personne ne l'aimait. Dans toute cette histoire, il n'était pas du tout le méchant, mais plutôt la victime. Elle se sentit soudainement mal pour tout ce qu'elle lui faisait subir depuis leur mariage. Il ne méritait pas cela.

-Mais il a bien grandit depuis qu'il est parti! Répliqua Kognedur.

Le blond remarqua Mérida et il s'approcha d'elle, dans le but de la séduire.

-Et qui est-te vous, charmante demoiselle?

Mérida fut de suite dégoutée. Le sourire de cet homme pouvait faire peur à un troupeau de buffle. Elle remercia le ciel d'être mariée à Harold et non a quelqu'un comme son ancien ami.

-Je suis Mérida, son épouse.

Les jumeaux se mirent à rire à gorge déployée, sans aucune retenue. Mérida en avait assez que les gens se moquent d'Harold. Elle croisa les bras et fronça les sourcils, prête à en découdre.

-Je ne vois pas pourquoi vous riez.

Après avoir repris leurs souffles, la jeune blonde se mit à parler.

-Oh ma jolie! Tu nous fais bien rire! Rustik, dis-moi que c'est une plaisanterie!

Rustik se mit derrière Harold, saisi sa main et montra l'alliance à son doigt.

-Et non! Il est vraiment marié à elle!

Harold dégagea rapidement sa main de la prise de Rustik. Pourquoi Mérida avait-elle insisté pour y aller? Voulait-elle le voir souffrir? Après tout, il lui avait retiré sa liberté. C'était justifié qu'elle veuille lui rendre la monnaie de sa pièce. Elle souffrait à cause de lui. C'était son tour.

-Hé Astrid! Devine qui est revenu nous rendre visite!

Une hache vola pour se planter au centre d'une cible au centre du terrain. La blonde qui l'avait lancée s'approcha des nouveaux venus. Elle était grande, avait la taille fine, et une tresse vulgairement faite. Donc, c'était elle le fameux amour d'enfance d'Harold? Dès qu'elle arriva à leur niveau, Mérida ne l'aimait déjà pas. La belle blonde se mit aussi à lâcher de légers rires quand la nouvelle du mariage d'Harold parvint à ses oreilles. Ça ne plaisait pas à Mérida. Mais ce n'était pas le pire. Ce qu'elle détestait par dessus tout, c'était qu'Astrid ait éloignée Harold du groupe. Tous deux étaient assis à quelques mètres des quatre autre.

Mérida n'écoutait pas un traître mot de ce que les jumeaux disaient, ni de ce que Rustik déblatérait. Elle avait le regard quelque peu tourné vers son mari, discutant avec cette femme. Et ses pensées étaient obnubilées par toutes sortes d'insultes à l'égard de la blonde. Quelque chose tilta dans sa tête, mais elle refusait d'y croire.

«Moi, jalouse? D'elle? C'est ridicule! Pourquoi serais-je jalouse d'elle? C'est vrai! Je suis peut-être mariée à lui, mais je ne l'aime pas! Il a le droit d'avoir une concubine si cela lui plaît! Il a l'air d'aimer les guerrières féroces de ce village.»

-Tu sais te battre?

Mérida coupa court à son monologue pour tourner son attention vers les jumeaux. Kognedur venait de lui demander une énième question.

-Hein?

-Le combat! Sais-tu comment faire?

Une idée germa dans l'esprit de la rousse. Ce qui fit naître un rictus que ses lèvres.

-Oui oui. Je connais quelques façons de gagner un combat. Si vous voulez, je peux affronter l'un de vous.

En espérant tomber sur Astrid, Mérida jeta un regard malicieux aux deux autres qui s'étaient décalés. Mais malheureusement pour elle, elle dut combattre Rustik, après décision des jumeaux. Elle descendit des gradins avec Rustik et Kranedur. Arrivés au milieu du terrain, Kranedur lui lança une épée sans la prévenir. Mais heureusement qu'elle avait de bons réflexes. Rustik prit lui aussi une épée et sans plus de cérémonies, il fonça droit sur Mérida, laissant s'échapper un cri de guerre.

Du côté d'Harold, il discutait avec Astrid. Ça faisait longtemps qu'il n'avait pas entendu sa voix. Et c'était aussi la première fois qu'elle était si gentille avec lui. Ils parlèrent de tout et de rien, de ce que l'un est devenu, de ce que l'autre a accompli. Quand ils virent Mérida descendre des tribunes et se faire attaquer par Rustik, Harold ne pu se soustraire à la regarder. La rousse avait de très bons réflexes. Et c'est grâce aux mouvements qu'elle faisait pour esquiver et attaquer qu'Harold fut convaincu de la double identité de son épouse. Exactement les mêmes mouvements que ceux de Robin.

La jeune femme utilisait la même technique que Robin. Elle esquivait pour fatiguer son adversaire. Quand ce dernier sera à bout de force, elle attaquera. Et c'est ce qui se passa. Rustik avait le souffle saccadé et de grosses gouttes de sueurs perlaient son visage. Mérida eut l'avantage. Ça ne lui a prit que quelques secondes pour le mettre à terre. Harold sourit sans s'en rendre compte, contrairement à Astrid.

-Tu es heureux avec elle? Demanda-t-elle.

-Oui, bien sûr. Répondit-il machinalement.

Harold ne pouvait pas faire autrement. Il ne pouvait pas divulguer le secret. Mais la blonde n'était pas dupe. Elle voyait parfaitement qu'Harold n'était pas sûr de sa réponse. C'était comme si il avait appris un texte par cœur et qu'il l'avait récité.

-En es-tu sûr? Insista Astrid.

-Oui.

Le shérif tourna son regard vers la blonde, comme pour la persuader. Astrid lui offrit un demi-sourire. Harold ne savait pas mentir ni cacher des choses. Elle vit de suite dans son expression faciale qu'il ne ressentait rien pour sa compagne. Elle pensait même que leur couple battait déjà de l'aile. C'était peut-être sa chance.

Harold n'était pas le genre d'homme à faire tomber les femmes à ses pieds. Avant, Astrid le considérait juste comme une personne faible. Mais depuis qu'il a grandit, ça a changé les choses. Peut-être aurait-elle sa chance avec lui? Selon elle, tous les hommes du village n'en vallaient pas la peine. Et si le shérif était de retour, ce n'était pas par hasard. C'était sûrement son destin de revenir vers elle.

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