Chapitre 4

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Mes documents à la main, je me rends vers le Starbucks du coin qui est, à cette heure-ci, assez plein.

J'y entre avec un peu d'appréhension. Je me faufile entre la masse de personnes pour arriver vers le comptoir.

Une jeune fille avec une casquette sur sa tête et des lunettes m'accueille avec un grand sourire.

-Que vous faudra-t-il.

-J'aimerais postuler ici, où est-ce que je dois poser mes papiers ? Demandais-je doucement en désignant les papiers que je serre sûrement un peu trop fort entre mes mains.

-Mme Josh est dans son bureau, vous pouvez aller la voir si vous voulez. Le bureau est à droite au fond du couloir, m'informa-t-elle en me montrant du doigt le début du vouloir.

Je la remercie d'un sourire avant de me décaler pour laisser les personnes derrière moi commander leurs boissons.

-Bonjours, nous souhaiterions... Entendis-je d'une voix étouffée derrière-moi.

J'avance à petits pas, non sans avoir peur. Mon coeur bat si fort que j'ai l'impression que n'importe qui pourrait l'entendre dans la pièce malgré les conversations et les rires raisonnant dans la pièce. Je traverse le couloir et arrive devant la porte derrière laquelle se cache le bureau de Mme Josh, certainement la tante d'Ellia. Je toque timidement avant d'entendre d'une douce voix "Entrez".

Je pousse la porte et tombe sur une femme un peu plus vielle que ma mère avec des petites lunettes posées sur le bout de son nez. Elle a des cheveux bruns assez courts et des yeux d'un bleu éclatant. Une tonne de papier est posée sur la table. Elle parait débordée. Alors qu'elle lève la tête vers moi, elle fait, malencontreusement tomber son stylo par terre.

-C'est pour quoi ? Me demanda-t-elle, toujours d'une voix douce.

J'avance timidement, elle me fait signe de m'assoir sur la chaise face à son bureau.

-J'aimerais postuler ici. J'aurais besoin d'un job pour financer mes études et pouvoir payer mon loyer, expliquais-je tout en lui tendant les documents que j'ai apportés avec moi.

Elle me les prend et commence à lire.

-Tu n'as pas d'expériences, remarqua-t-elle.

Malgré la gentillesse de cette personne, ses yeux bleus me perturbent, me mettant encore plus mal à l'aise que ce que je ne l'étais déjà.

-Mais, je peux apprendre très vite, renchéris-je.

-De toute façon, il n'y a pas besoin de beaucoup de compétences pour travailler au Starbucks. Pas grand monde à de l'expérience ici. Pour la plupart, ce sont des personnes comme toi, qui n'ont pas d'expérience qui recherche juste un petit boulot, m'expliqua-t-elle. Je t'embauche. Tu m'as l'air d'être une bonne personne et puis, j'ai vraiment besoin de personnel en ce moment. Les ventes explosent et, elles exploseront encore plus avec la reprise des cours. Tu peux commencer quand ?

Déjà ? Je penserais, sans faute, à remercier Ellia.

-Je... Je... Commençais-je à bégayer. Je peux commencer quand vous voulez. Il faudra voir avec l'emploi du temps des cours.

-Ne t'inquiète pas. Chaque semaine, tu m'enverras ton emploi du temps afin que je puisse le coordonner avec celui-ci. C'est ce que je fais avec tous les étudiants.

Elle me tend sa main, je ne comprends pas trop. À vrai dire, je suis abasourdie, impressionnée, euphorique alors, le temps que je comprenne que je suis censée lui serrée la main...

Je lui serre la main, je me lève, la remercie très franchement. Je suis si heureuse que je me contiens d'aller la voir pour la serrer dans mes bras car, elle m'a très clairement sauvée la vie.

-Tu commences demain à 9 h mais, viens à 8 h pour que l'un des employés puisse t'expliquer tout ce qu'il faut faire, m'annonça-t-elle.

-Il n'y a pas de soucis, je serais là, acceptais-je.

Je sors de la pièce avec du mal à cacher mon sourire. Quand je me suis réveillée ce matin, je ne m'imaginais même pas trouver un boulot aussi vite. Je me vois déjà, indépendante et honnêtement, ça me fait du bien. J'ai déjà hâte, pas forcément de travailler au Starbucks, mais, d'enfin avoir mon propre argent pour pouvoir subvenir à mes besoins sans forcément tout le temps demander à ma mère.

J'arrive en bas de mon immeuble avec le sourire aux lèvres. J'ai bien conscience que, vu de l'extérieur, ça doit faire peur. C'est vrai que, personnellement, si je voyais quelqu'un dans la rue, seul, en train de sourire bêtement, je me dirais qu'il doit avoir un sacré problème ou qu'il a probablement passé une excellente journée ce qui est évidemment mon cas.

J'apporte ma main à mon cou et touche le trèfle à 4 feuilles de mon collier. Malgré tous les moments où j'ai pu lui en vouloir, où j'ai pu en avoir marre d'elle, je ne peux m'empêcher de penser à elle, et de la remercier intérieurement.

Alors que je marche sans même bien regarder, je percute quelqu'un qui fait tomber son téléphone et, biensûr, pour gâcher cette journée merveilleuse, il a fallu que ce soit Aaron.

-Putain, mais tu ne peux pas faire attention à la fin au lieu de sourire comme une débile ! S'énerva-t-il.

Malgré le fait que je suis clairement en tort sur ce coup, je décide de lui répondre.

-C'est toi qui m'as foncé dedans, tu n'avais qu'à te décaler au lieu de me rejeter la faute dessus.

-Bon c'est bon, écoute je n'ai pas le temps d'essayer de te faire entendre raison. Mais putain, heureusement que mon téléphone n'est pas cassé sinon je te jure que je t'aurais fait payer un neuf, cracha-t-il avant de tourner les talons et de repartir, me laissant seule, en train de m'insulter intérieurement.

Sérieusement, tu es vraiment débile ! Ça t'apprendra à rêvasser en marchant.

Je regarde autour de moi pour vérifier que je me sois bien ridiculisée devant qu'une seule personne et, bien heureusement, en effet, nous étions seuls. Je souffle un bon coup, passe frénétiquement mes mains sur mon visage avant de pousser la porte de la résidence pour aller à mon appartement.

Je m'avachis sur mon lit, la tête dans mon coussin. Je prends mon téléphone et vois des appels manqués de ma mère. Je décide de la rappeler immédiatement. La sonnerie retentit 3 fois avant qu'elle ne décroche enfin.

-Allo ? Maman ?

-Oui, c'est moi. Amy, tu vas bien ? Alors, que me racontes-tu de beau ? Qu'as tu fais aujourd'hui, m'incendia-t-elle de questions comme toujours.

-J'ai trouvé un job, je commence demain. Bon certes, c'est juste un petit boulot mais, c'est déjà ça.

-Ah oui ? Mais c'est super ! Je suis fière de toi ! S'exclama-t-elle. C'est quoi comme travail ? Tu as vérifié s'il s'accordait bien avec tes études ? Me questionna-t-elle encore et encore.

-Je vais juste travailler au Starbucks du coin. La patronne m'a dit qu'elle accorderait mes horaires avec mes études, lui expliquais-je.

-Ah, bon, c'est super alors, bon, je voulais juste prendre de tes novelles. Mais si tout vas bien pour toi, alors, j'en suis heureuse. Tu as toujours ton collier ? Ne le perds pas, c'est pour que tu te souviennes de moi. J'espère que le trèfle à 4 feuilles te porteras chances.

-Oui, je l'ai encore, merci beaucoup maman, il est super, la remerciais-je.

-Bon, je vais te laisser. Prends bien soin de toi, prononça-t-elle avant de raccrocher.

***

7 h

Mon Dieu, que je déteste me réveiller tôt ! Une horreur.

Le réveil est d'autant plus difficile, car je me suis couchée assez tard. Ellia est repassée hier et, nous avions de nouveau passé la soirée ensemble. Elle a ramené des chips et nous avions regardé un film qui était d'ailleurs, assez drôle.
Je lui ai également dit que j'ai été embauchée directement et, elle s'est vraiment réjouie pour moi.

Tout ça pour dire que je suis extrêmement fatiguée et, ce n'est pas très fameux pour mon premier jour de travail. 

DesideriumOù les histoires vivent. Découvrez maintenant