Desiderium

Chapitre 38

Nous montons tous les deux dans le UBER dans une ambiance tendue. Sans même le consulter, Aaron donne mon adresse au chauffeur alors que, personnellement, je voulais bien aller au restaurant pour voir ce qu'il pourrait se passer par la suite.

Visiblement, il n'a pas aimé le comportement de Jonas. Cependant, je pense qu'il voudrait mieux le mettre dans notre poche car il a l'air assez puissant et, en plus de cela, il sait quelque chose. Il a forcément des informations compromettantes, c'est-à-dire, des informations qu'il me faut à tout prix.

-Non, non, on ne va pas chez moi. On va au Grand Lux Cafe, m'adressais-je d'un ton en colère vers le chauffeur à cause du comportement d'Aaron.

-Mais, putain, Amy, ça ne sert à rien, peste Aaron.

-Ne l'écoutez pas. Emmenez-nous au Grand Lux Cafe, s'il vous plaît.

-Bien, acquiesce le chauffeur.

Aaron tourne la tête vers moi et me regarde d'un air mauvais. Il est sérieusement bien énervé. Mis, ce n'est pas pour autant que je vais le laisser faire des choix à ma place.

-Si tu veux descendre, Vas-y. Mais, moi, je vais au restaurant qu'il m'a dit, lui balançais-je froidement en croisant mes bras sur ma poitrine et en m'en fonçant un peu plus sur le siège en cuir noir.

Il soupire avant de retourner le regard pour poser ses yeux sur la route. Bien évidemment qu'il ne va pas descendre car j'ai cru comprendre qu'il ne souhaiterait pas me laisser seule.

Personnellement, je ne vois pas ce que je risque de plus si je suis seule plutôt qu'avec Aaron. Je suis sûre que je peux me débrouiller très bien seule.

-T'es vraiment chiante quand même, marmonne-t-il dans sa barbe tout en croisant les bras sur son torse à son tour et en fonçant les sourcils.

S'il continue à froncer les sourcils, je pense que bientôt, son visage va se figer dans cette position parce qu'à ce stade là, c'est vraiment particulier.

Mais, je ne peux m'empêcher de sourire car je me sens victorieuse. Il vient au restaurant malgré que ce n'est pas ce qu'il veut.

-Arrête de sourire. Tu m'énerves, lâche-t-il d'un ton froid.

Le fait que mon insistante l'énerve me fait encore plus sourire, soit, tout le contraire qu'il m'a demandé et, quand il le remarque, il soupire de nerfs à son tour. Ça se voit, il a l'impression d'avoir perdu une sorte de miniguerre. Sa fierté en a pris un coup et ça, c'est vraiment drôle à voir.

Au fur et à mesure que les minutes passe, je me sens beaucoup plus détendue car je n'ai pas l'impression d'aller dans un endroit dangereux. Commander quelque chose dans un restaurant, ça, je l'ai déjà fait. Il n'y a rien d'effrayant. La seule différence est que là, la commande n'est pas pour moi mais, pour le chef d'un réseau de trafic d'armes.

Lentement, la voiture s'arrête devant le fameux restaurant qui, exactement comme le club, paraît vraiment luxueux. Par contre, contrairement au Lux Lounge, vu de l'extérieur, il y a peu de monde, ce qui est, finalement, tout à fait normal, vu l'heure qu'il est.

Sans dire un mot, toujours aussi blasé, Aaron pousse la porte probablement un peu trop violemment, ce qui fait que de nombreuses têtes se tournent vers nous.

Directement, une serveuse vient vers nous avec un sourire forcé.

-Excusez-moi, mais nous venez beaucoup trop tard. Les cuisines sont fermées, nous informe la jeune femme au chignon parfait et à la chemise beaucoup trop bien repassée.

-On vient de la part de Jonas, la coupa Aaron.

Face à ces mots, le sourire de la serveuse s'efface instantanément.