Le trajet se passe dans le silence le plus complet. Je sens quelques fois son regard sur moi mais, ma tête tournée vers la fenêtre lui fait comprendre que je ne suis pas d'humeur à blablater pour le moment.
Peut-être que ma colère n'est pas légitime mais, j'aurai, à la limite, préféré qu'il ne m'approche pas, qu'il reste constamment mauvais avec moi plutôt qu'il me fasse tourner en bourrique. C'est vraiment fatiguant de ne pas savoir quelle sera son humeur à chaque instant. Un coup, il va me négliger et, un autre coup, il va vouloir m'embrasser, se rapprocher de moi. J'aimerais qu'il choisisse une bonne fois pour toutes.
***
Il se gare devant l'hôtel. Je sors et, je claque la porte beaucoup plus violemment que je ne l'aurais voulu et pars en direction de ma chambre. La sécurité à l'entrée est composée des mêmes personnes qu'hier donc, ils me laissent passer sans souci. Je mets ma main dans la poche pour vérifier que j'ai ma carte qui va me permettre d'ouvrir la porte dans ma chambre.
J'entends des bruits de pas derrière moi. Je sais très bien qu'il me suit mais, j'ai l'espoir d'être plus rapide que lui. Étant donné que je ne suis qu'au premier étage, je prends les escaliers pour ne pas perdre de temps à attendre l'ascenseur. J'arrive à l'étage, j'ouvre ma porte, j'entre dans la chambre et, comme je m'y attendais, Aaron m'a suivi. Il bloque la porte avec son pied.
-Aaron, je n'ai aucune envie de te voir, là, lui crachais-je.
-Ah bah, ça tombe bien puisque moi, j'ai envie de te voir, me contre-t-il.
J'ouvre la porte en soufflant et me jette sur le lit à plat ventre pour ne pas avoir à le regarder.
-Tu comptes ne plus jamais me regarder de ta vie ? me demande-t-il alors que j'entends les bruits de ses pas approcher du lit.
Je sens le lit s'affaisser à côté de moi puis, sa main se pose doucement sur le bas de mon dos. Une partie de mon cerveau me dicte de lui crier dessus Mais, une autre partie apprécie la chaleur de sa main. Alors, je le laisse faire.
-N'empêche que tu as quand même réussi à tirer sur la boite de conserve, remarque-t-il avec un ton de voix qui me signifie qu'il est fier, ce qui me rappelle également ce qui s'est passé là-bas, me redonnant un petit coup de nerf.
Je me lève brusquement du lit, me rappelant la décision intérieure que j'avais prise qui est de ne plus l'approcher, enfin de l'approcher de cette manière-là, en tout cas.
-Ne m'approche plus comme ça, lui balançais-je.
Il se lève à son tour, visiblement surpris par ma colère qui vient de reprendre et se rapproche de moi. Il fait tout le contraire de ce que je viens de lui demander à l'instant.
- Je crois que tu as un problème de compréhension. Veux-tu que je te répète ma requête ?
Je recule au fur et à mesure qu'il avance mais, comme je le redoutais, mon dos heurte rapidement le mur, il va donc falloir que je lui fasse face.
-Tiens, c'est intéressant puisque moi, je veux t'approcher, me contre-t-il en étant maintenant à ne serait-ce qu'un pas de moi.
La phrase qu'il vient de dire m'a fait rire. J'ai l'impression que cette histoire est complètement tirée par les cheveux. Même s'il me perturbe, même si ces yeux sombres posés sur les miens me donnent presque envie de lui sauter dessus, je tiens à lui faire comprendre que je ne suis pas son jouet, qu'il n'a pas le droit de décider de m'approcher quand bon lui semble.
-C'est marrant car, quand je t'approchais, tu me fuyais et, maintenant que tu m'approches, je ne te veux plus. Tu as quelque temps de retard, Aaron, declarais-je avec une pointe d'ironie.
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Desiderium
RomanceAmy, 18 ans, réalise son rêve qui est d'aller faire ses études à Londres. Tout se passe pour le mieux, jusqu'à ce qu'elle rencontre Aaron, le frère de son amie. Une haine sans pareille, une colère inégalable, des avis bien tranchés se retrouvent tra...