Lorsque je reviens dans la chambre, Aaron n'est pas là. À vrai dire, je l'avais presque oublié avec la personne que j'ai prise pour Jace, de dos, tout à l'heure, qui sortait de la cafétéria.
Je m'empresse d'aller dans la chambre d'hôtel et, heureusement, je ne trouve personne. Aaron n'est pas là, ce n'est pas plus mal car honnêtement, je n'aurais pas pu rester dans la même pièce que lui-même si je sais que je vais probablement devoir dormir dans cette chambre ce soir. À moins que je ne trouve une autre solution.
Ne voulant pas non plus rester dans la chambre alors que je suis à Las Vegas, je décide de sortir sans pour autant aller dans le Casino des Smith, car, si je le fais repérer, ça risque d'être compliqué. Ils vont comprendre directement pourquoi je suis là. Alors que demain, les gens seront tous masqués et donc, presque anonyme. J'aurai plus de chance de me fondre dans la masse.
Je dévale les escaliers de l'hôtel avant de sortir pour me retrouver dans cette énorme allée que je longe lentement à la recherche de quelque chose à faire. Je me résous finalement à entrer dans un endroit qui je dirais est entre un bar et un café. L'endroit allie le charme de l'ancien avec le moderne. Le comptoir ainsi que les tables sont en bois foncé ancien tandis que murs sont blancs. Les chaises hautes sont dans un style épuré, en cuir noir. Je sens que ce n'est pas le genre de bar qui va me déplaire. Il est simple, l'ambiance a l'air bonne. Je pense que je pourrais m'y asseoir au calme et profiter de la bonne musique qu'il y a en fond sans pour autant être trop forte pour permettre aux conversations de suivre son cours.
Je décide donc de m'asseoir seul sur une des chaises hautes juste devant le comptoir. Le serveur vient me voir tout en essuyant un verre qui parait être fait pour les bières. Il a l'air d'avoir dans les environs des 25 ans. Il porte une chemise noire ainsi qu'un pantalon noir. Ses cheveux sont coiffés en arrière. Lorsqu'il arrive devant moi, j'analyse un peu mieux son visage. Il a les yeux bridés, un nez fin ainsi que des lèvres charnues. Je suis certaine qu'il fait chavirer le cœur de tout le monde.
-Qu'est-ce qui te ferait plaisir ? Me demande-t-il poliement.
Je réfléchis un instant avant de lui répondre. Je ne sais pas si je devrais me résoudre à boire ou à rester lucide. je me résous finalement à la lucidité, me disant que ça risque de me servir.
- Un thé glacé, s'il te plait.
Il arrête de sécher son verre en fronçant les sourcils.
-Alors, je m'attendais à ce que tu me demandes un shot de vodka vu la mine que tu as, me lâche-t-il de l'air le plus sincère qu'il ne puisse faire.
Je fronce les sourcils à mon tour, ne comprenant pas vraiment ce que cela veut dire.
-Je dis ça dans le sens où, en général, quand les gens viennent seul le soir dans un bar, c'est parce qu'il vient de leur arriver un truc pas terrible et qu'ils viennent dans ce bar pour oublier leur problème. Alors, ils me demandent tout un tas de verres tout en me racontant leur problèmes. Mais, toi, visiblement non. Sérieusement, un thé glacé ? Tu ne veux pas un mojito ou un truc du genre ?
Je fronce encore plus les sourcils avant de me détendre et de finalement accepter sa proposition. Un mojito ne me ferait pas trop de mal, si ?
J'attends puis, il revient une minute après pour me donner mon mojito. Il continue à nettoyer quelques trucs et servir les clients qui viennent d'arriver. Il rit avec eux, visiblement, ce sont des habitués de l'endroit.
Quant à moi, je prends mon verre et commence à boire. Je suis surprise du fait que c'est absolument délicieux. Je ne suis pas habituée à l'alcool à vrai dire, mais, là, je dois avouer que je peux comprendre pourquoi certaines personnes sont habituées à venir ici. C'est divinement bon. Je dois presque utiliser tout mon "self control" pour ne pas boire ce verre cul-sec et lui en demander un autre.
Mais, on se calme, il faut absolument que je reste sobre. Je suis dans une ville où il y a beaucoup de personne qui, visiblement, ne me veulent pas forcément du bien.
En réfléchissant bien, je me demande pourquoi ils ne m'ont toujours pas tuer. Je veux dire, ils ont eu tellement d'occasions de le faire, alors, pourquoi est-ce que je suis toujours en vie ? C'est une méthode très particulière de faire les choses.
Peut-être qu'ils essayaient de me garder pour plus tard ? Peut-être qu'ils essaient de m'utiliser pour faire soutirer quelque chose à ma mère si elle est encore en vie.
Une quinte de toux m'envahit en pensant à la possibilité que ma mère est peut-être à six pieds sous terre, s'ils ont eu la gentillesse de l'enterrer. Des larmes commencent à faire bouillonner mes yeux, mais je les réprime immédiatement en me souvenant de l'endroit où je suis. Si je pleure, les personnes autour de moi vont se douter de quelque chose ou, le barman va vouloir m'aider en me proposant de lui raconter mes problèmes. Or, ce n'est absolument pas ce que je veux.
Je continue donc à siroter ma boisson tout en essayant de me concentrer sur la conversation du serveur et de son client pour éviter de penser jusqu'à m'en faire mal à la tête.
Lorsque je termine mon verre, je regarde l'heure et m'aperçois qu'il se fait tard. Même si, entre le bar et l'hôtel, les rues sont assez pleines et lumineuses, le mieux serait tout de même que je commence à aller vers ma chambre.
Je laisse alors de l'argent à côté du verre vide puis, sort. L'air étonnamment frais balaie mon visage et, le contraste avec la chaleur qu'il y avait dans le bar mélangé à la fatigue due au voyage me fait tourner la tête.
Plus j'avance et plus, je me dis que la situation n'est absolument pas normale. Je ne me souvenais pas que l'hôtel était aussi loin du bar.
Je pensais que cette mauvaise sensation que j'ai, allait s'atténuer, mais elle ne part pas du tout. Au contraire, elle empire. Elle empire tellement que j'ai presque envie de m'assoir, mais, il n'y a pas de banc et, je ne peux pas non plus m'asseoir sur les marches des hôtels et des casinos, ça risque d'être mal interprété.
Ma vision s'embrume. Je lâche un juron en me disant que j'ai peut-être été droguée à moins que l'alcool aurait été aussi fort que ça. Je sais que je tiens assez mal l'alcool, mais à ce point ?
J'essaie de regarder autour de moi, mais, j'ai de plus en plus de mal. J'essaie de lutter mais, ça devient de plus en plus dur. J'ai l'impression que mes pieds s'enfoncent de plus en plus dans le sol en béton, comme si je venais de marcher dans du sable mouvant et que je ne pouvais en sortir. Mon crâne me fait tellement mal que j'ai la sensation qu'il essaie de sortir de ma tête. Mes yeux s'embrument jusqu'au moment où je commence à voir des points noirs partout autour de moi. Puis, plus rien.
***
Holà, vous allez bien ? J'espère, du moins, que vous vous portez un peu mieux qu'Amy.
Le chapitre est un peu court, je sais, mais vous me connaissez maintenant, j'aime laisser un peu de suspens.
Des théories pour la suite ?
Juste histoire de vous y préparer, Desiderium va bientôt toucher à sa fin. Je ne sais pas encore si je ferai un tome 2. Tout dépendra de comment se porte les choses.
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Desiderium
RomanceAmy, 18 ans, réalise son rêve qui est d'aller faire ses études à Londres. Tout se passe pour le mieux, jusqu'à ce qu'elle rencontre Aaron, le frère de son amie. Une haine sans pareille, une colère inégalable, des avis bien tranchés se retrouvent tra...